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Victor Hugo, « Elle était déchaussée, elle était décoiffée»

Commentaire de texte : Victor Hugo, « Elle était déchaussée, elle était décoiffée». Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  2 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  2 497 Mots (10 Pages)  •  102 Vues

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Hugo, « Elle était déchaussée, elle était décoiffée»

Les Contemplations (1856) « Partie 1: Autrefois 1830-1843 », « Livre premier : Aurore », poème XXI.

Introduction

(Mise en contexte) Les Contemplations : recueil de158 poèmes, classés en six livres publiés en 1856. Écriture entre

1841 et 1855 (mais certains dès 1830). Thèmes : amour, joie, souvenir, mort. Le thème principal : celui du deuil. Poèmes

autobiographiques. Hommage à sa fille Léopoldine noyée à Villequier dans la Seine. (Présentation du poème) Le

poème fait partie du livre I, « Aurore » de la première partie du recueil, « Autrefois, 1830-1843 », il appartient donc à

une époque passée de la vie de l’auteur. Poème de quatre strophes en alexandrins dont les rimes sont croisées évoque

une rencontre amoureuse dans la nature. (Problématique ou projet de lecture) Comment le poète fait-il part de cette

rencontre amoureuse dans la nature ? (Plan)

Vers 1 à 3 : la rencontre

Elle était dé-chaussée, elle était dé-coiffée,

Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;

Moi qui passais par-là, je crus voir une fée,

Le vers 1 commence par le pronom « elle » et est répété deux fois. Dans les premiers vers, le poète esquisse

le portrait de la femme. Il est évoqué par un parallélisme de construction de deux propositions indépendantes

juxtaposées : sujet + verbe [« être » à l’imparfait P3] + attribut [participe passé]. Les deux participe passé («

déchaussée » et « décoiffée ») comportent trois syllabes et possèdent une structure lexicale identique : préfixe en «

dé » (= « qui enlève ») + 2 syllabes. Rime interne. Insiste sur le fait que le personnage se défait d’éléments de culture

pour rejoindre un état plus naturel. Pas de chaussure, pas de coiffure. Impossible à l’époque pour une femme. On ne

sort pas tête nue ; on ne montre rien d’autre que son visage et ses mains.

Le vers 2 confirme cette première impression de solitude, liberté. Il s’agit d’une série de termes qui

caractérisent la femme. Vers 2 est une expansion du premier. Trois compt

. circt de manière et de lieu. Évocation de

la nudité des pieds (cf. supra sensualité). Rythme qui s’allonge 3 / 3 / 6. Mise en valeur, une certaine solennité aussi.

La femme est associée à la nature. Le cadre végétal fait comme un cadre, un écrin. Elle est au milieu des roseaux.

Apparition du thème de l’eau : les joncs poussent dans les endroits humides. Douceur et sensualité renforcées par

le jeu des sonorités douces (3 nasales « on », « en », « an » et 3 consonnes J / P / CH dont 2 chuintantes). Harmonie

entre une femme qui a des attributs de beauté naturelle et la nature qui sert de décor à la scène.

Au vers 3, le pronom « moi » répond au « elle » du vers 1. Il débute le vers également, repris par le pronom

« je » positionné après la césure. Le lecteur voit donc la scène par les yeux du promeneur. Cette rencontre a un

caractère surnaturel comme le montre le choix du nom « fée », placé en fin de vers, pour nommer la femme, et

l’emploi du verbe « croire ». On note également le caractère fortuit de la rencontre souligné par la proposition relative

: « qui passais par-là ».

En trois vers Hugo pose donc un cadre, un décor, une atmosphère. La scène peut alors commencer. On remarque

que le mouvement du poème est souple puisque l’action ne suit pas la répartition en strophes.

Vers 4 à 8 : le poète s’adresse à la femme

Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?

Elle me regarda de ce regard suprême

Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,

Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,

Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?

Vers 4 : dans le dernier vers du premier quatrain, les deux personnages sont présents au travers de l’emploi des

pronoms, le pronom « je » est sujet du verbe « dire » et prend l’initiative du contact ; « lui » est complément du

verbe dire et destinataire (COI). Utilisation du discours direct. L’emploi du tutoiement manifeste également le

rapprochement rapide des deux personnages pour un moment d’intimité dans la nature : « t’en venir dans les

champs » ? La proposition du poète est à la fois très directe et procède par sous-entendu. Placée en fin de strophe,

cette question crée une attente chez le lecteur : la réponse de la femme. La conj. de coord° : placé e début de vers

il a une valeur emphatique. Il met en relief le début de l’action (passage au passé simple).

Vers 5-6 : deux vers qui s’enchaînent puisque que le vers 6 est une PSR qui caractérise « regard ». La réponse

attendue à la question posée précédemment n’est pas une parole. Il s’agit de la description de la femme qui fait une

réponse muette sur laquelle insiste le poète. Allitération du son « re » : « regarda » « regard » et « reste ». Le récit

au passé s’interrompt pour une remarque générale.

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