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Unevie, Simone Veil

Commentaire de texte : Unevie, Simone Veil. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Octobre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 033 Mots (5 Pages)  •  124 Vues

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UNE VIE, SIMONE VEIL :

Présentation de l’œuvre :

Simone Veil (Nice , 1927, déportée à Auschwitz âgé de 16 ans , à sa sortie elle se reconstruite avec résilience et se bâtit une carrière politique française et européenne)  nous ouvre les portes de son histoire dans son autobiographie Une Vie publiée en 2007.  Ce titre, qu’elle a emprunté à Maupassant, comme elle le dit elle-même en note d’avant lecture, lui est cher, rien ne pouvait mieux nommer cette œuvre. Elle nous fait le récit puissant et rempli d’espoir qu’est son existence. De sa belle enfance niçoise, à sa descente aux enfers nazie, elle nous raconte sa reconstruction grâce à une grande résilience, qui la mène à une carrière politique dont la grandeur fait difficilement débat et dont les bénéfices font peu de doute.

Passage :

« Le texte du projet de loi, rapidement mis au point a été déposé à l'Assemblée nationale pour examen en commission. C'est alors que les vraies difficultés ont commencé. Une partie de l'opinion, très minoritaire mais d'une efficacité redoutable, s'est déchainée. J’ai reçu des milliers de lettres au contenu souvent abominable, inouï. Pour l'essentiel, ce courrier émanait d'une extrême droite catholique et antisémite dont j'avais peine à imaginer que, trente ans après la fin de la guerre, elle demeure aussi présente et active dans le pays. De temps en temps, une lettre, sur un ton convenable, faisait part de l'étonnement de son auteur : « Je ne comprends pas que vous, justement vous, avec votre itinéraire, assumiez ce rôle. » Ces lettres provenaient souvent de femmes éloignées des réalités, et même si leur contenu n'avait rien d'antipathique, elles donnaient la mesure des décalages psychologiques à l'intérieur de l'opinion. Je regrette d'ailleurs que tout ce courrier, et notamment les lettres les plus agressives, ait disparu. Mes assistances de l'époque, scandalisées, déchiraient les pires de ces lettres. C'était une erreur; il faut conserver ce genre de témoignages, afin de montrer de quoi certaines personnes sont capables, et rappeler aux esprits angéliques que les réformes de société s'effectuent toujours dans la douleur. Aujourd'hui, de tels textes intéresseraient sans aucun doute des sociologues. […] Plusieurs fois, en sortant de chez moi, j'ai vu des croix gammées sur les murs de l'immeuble. À quelques reprises des personnes m'ont injuriée en pleine rue.] Devant l'Assemblée nationale, des femmes égrenaient leur chapelet […] Et puis, si aucune attaque ne me touchait, c'est parce que, tout bien pesé, je n'avais pas d'état d'âme. Je savais où j'allais. Le fait de ne pas moi-même être croyante m'a-t-il aidé ? Je n'en suis pas convaincue. Giscard était de culture et de pratique catholiques, et cela ne l'a pas empêché de vouloir cette réforme, de toutes ses forces. Quelques jours avant l'ouverture des débats, le conseil de l'ordre des médecins, par la voix de son président, le professeur Lortat-Jacob, fit encore monter la tension en s'affirmant totalement opposé au projet de loi. C'est au cœur de cette agitation que, le 26 novembre 1974, la discussion s'ouvrit à l'Assemblée nationale'. Paradoxalement, les formations de la majorité n'avaient pas imposé la discipline de vote, Giscard ayant cependant prié les ministres de faire voter le texte par leurs suppléants. J’avais beau être assurée du soutien de la plupart des médecins de la majorité, dont le docteur Bernard Pons, alors jeune député, je me sentais d'autant plus seule que beaucoup d'interventions à a tribune tenaient du réquisitoire, parfois de la prise à partie haineuse et diffamatoire. La pire de toutes fut celle de Jean-Marie Daillet, évoquant les foetus envoyés au four crématoire. Il s'en est du reste excusé. »

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