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Simone de Beauvoir, La force des choses, 1963

Fiche de lecture : Simone de Beauvoir, La force des choses, 1963. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2023  •  Fiche de lecture  •  869 Mots (4 Pages)  •  167 Vues

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Simone de Beauvoir écrit une œuvre autobiographique dont La Force des

choses, le troisième volume publié en 1963, est principalement dédié aux combats

politiques qu’elle et son compagnon, Jean-Paul Sartre, ont menés dans la France de

l’après guerre jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie. Dans cet extrait, l’auteure relate

ses impressions à la lecture de la presse, le lendemain de sa participation à une

manifestation contre le référendum de la Vème République proposé par De Gaulle.

Quelle réflexion critique la colère de l’auteure permet-elle ne mener au sujet de

l’objectivité de la presse ? Nous verrons tout d’abord que Beauvoir critique et

dénonce la désinformation que le pouvoir gaulliste utilise ; puis nous verrons que son

texte permet aussi de s’interroger sur les limites de la presse en général.

Simone de Beauvoir rappelle tout d’abord que la presse française de son

époque soutient majoritairement le général de Gaulle et n’hésite pas pour cela à

désinformer. Ainsi, elle cible des journaux gaullistes explicitement en donnant leurs

noms comme « le Figaro » ou « France Soir ». Elle remarque que « Le Figaro » (l.2)

annonce dans un euphémisme qu’il n’y a eu que quelques « centaines de

manifestants » (l.1) hostiles au Président alors qu’elle les estime en donnant un

nombre précis bien plus élevé : « 140 000 » (l.3). D’autres journaux gaullistes

comme « France Soir » (l.8), cachent aussi la vérité en la minimisant ou en

l’occultant puisqu’ils ne parlent pas des « quatre blessés par balle » (l.5), victimes de

la répression policière. De plus, Simone de Beauvoir rappelle que les médias

radiodiffusés, qui dépendent de l'État (l’ORTF), retransmettent le discours du

Président avec « une demi-heure de distance » afin de pouvoir réduire le bruit

produit par les manifestants criant leur désaccord avec la Vème République. Le

connecteur logique « afin que », ligne 11, montre que c’est une intention certaine de

la part de l’ORTF de se laisser la possibilité, par ce décalage temporel, d’ « effacer la

rumeur des Non ». Le verbe « effacer » montre que le montage sonore, voire le

mixage, constitue une forme de mensonge, ou, en tous cas, de « trucage », c’est-àdire de manipulation. Le terme sonne alors avec une forte connotation péjorative.

Ce contrôle par le pouvoir des médias, qu’ils soient privés ou publiques, est

dénoncé par Simone de Beauvoir qui n’hésite pas à utiliser un ton polémique et

pamphlétaire. Ainsi, elle utilise des mots à connotation violente et très péjorative pour

désigner l’attitude de la presse (« ignominie », l. 1 ou « radical trucage », l. 19). De

surcroît, elle utilise des procédés de rhétorique pour capter l’attention du lecteur en

utilisant des phrases nominales en début et fin d’extrait : « Ignominie de la presse, le

lendemain. […] Radical trucage des Actualités, de la radio, de la télévision » (l.1 et

13).

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