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Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes

Fiche : Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Juin 2023  •  Fiche  •  928 Mots (4 Pages)  •  126 Vues

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  1. Fin du commentaire composé du texte n°15 (Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes)

Un condensé de la deuxième partie :

        Nous avons vu dans une première partie que Perceval était un héros reconnaissable par le cadre chevaleresque (personnage du chevalier errant, péripétie du combat, amour courtois...) mais cet héroïsme est contrarié par l'arrêt surprenant de Perceval : la deuxième partie est l'occasion de noter tout ce qui fait de ce texte davantage un « tableau » (une image à l'arrêt, un paysage) que le récit épique attendu.

        On peut noter à ce titre l'importance du cadre naturel (neige, faucon, oies, matinée...) qui compose un paysage éblouissant et déserté par les hommes. C'est le premier « tableau », le plus large, sur lequel on voit une nature très vaste opposée au petit campement de l'armée du roi, qui ne joue pas grand rôle ici.

        On peut ensuite constater que nous avons affaire à un héros décevant en ce qu'il est en retard sur les lieux de l'action, que sa lance ne sert qu'à s'appuyer, et qu'il est finalement à l'arrêt pendant une bonne partie du texte, face à un spectacle particulièrement dérisoire, peu grandiose. Il y a donc un deuxième « tableau » que l'on pourrait voir dans ce texte : celui du chevalier arrêté face à un mystère.

        On peut enfin compléter cette deuxième partie en relevant qu'il y a un troisième « tableau » dans ce texte, celui des trois gouttes de sang dans la neige. Il faudrait pour cela relever tout ce qui fait de Perceval un spectateur (verbes de regards, fascination... « Il n'était plus que regard ») et le langage pictural qui décrit les trois gouttes comme une œuvre (vocabulaire des couleurs, de la peinture, mais aussi contraste intéressant de matières : cristallin vs organique, froid vs chaud...)

        Il n'y a donc pas un mais trois « tableaux ».

Un condensé de la troisième partie

        La deuxième partie nous a décrit la déception que l'on pouvait avoir suite à l'arrêt du héros, mais en fait un intérêt inattendu surgit grâce à cet arrêt : le lecteur se demande ce qui peut fasciner tant le héros. Il y a dans les trois gouttes de sang sur la neige une épure (une simplicité) qui invite à l'interprétation, nous ne sommes plus spectateurs mais enquêteurs.

        Nous sommes mis sur la voie de l'interprétation par Perceval, qui voit là une « semblance ». Au Moyen Age, la « semblance » est une analogie, une correspondance entre deux choses. La pensée religieuse mystique de l'époque voit dans ces correspondances de véritables révélations (on voit des « signes » partout). Un vers médiéval célèbre dit ainsi : « Semblance est dreite senefiance » (la ressemblance signifie vraiment quelque chose, toute ressemblance a un sens caché).  La « semblance » trouvée par Perceval est le lien entre les couleurs qu'il voit et celles du visage de son « amie » (comprendre « son aimée) Blanchefleur. On pourrait donc s'arrêter à cette hypothèse : Perceval tombe en arrêt car il se rappelle qu'il aime et qu'il est aimé.

        L'explication cependant paraît faible, et a poussé des chercheurs, notamment des psychanalystes, au XXe siècle, à chercher plus loin : selon Freud, certaines activités cérébrales nous échappent (c'est « l'inconscient »), et Perceval peut se tromper lui-même sur les raisons qui le font s'arrêter. On peut ainsi imaginer une interprétation symbolique liée à la pureté souillée. La neige (blanche, comme le nom de « Blanchefleur ») peut représenter une certaine innocence, que vient souiller le sang du combat. On pourrait aussi dire, à l'inverse, que le sang (la guerre ? le combat ?) est d'autant plus beau qu'il contraste avec la neige (l'innocence). Mais si on reste sur l'interprétation  de la féminité souillée, les psychanalystes ont été encore plus loin, en relevant que le sang était versé par des oies, donc un groupe de genre féminin (ce sont les « gentes » dans le texte en Ancien Français, mais ce nom rappelle l'adjectif « gentes », qui signifie « nobles », et qui est souvent associé aux femmes avec l'expression « gentes dames »). Et la cause du sang versé est un mâle prédateur, un faucon. Si l'on ajoute que Perceval semble avoir une certaine répulsion pour l'amour physique (il a repoussé les avances de Blanchefleur), on peut voir là une peur de Perceval devant l'acte sexuel, l'impossibilité pour lui de « déflorer » Blanchefleur.

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