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Corneille, Le Menteur

Fiche de lecture : Corneille, Le Menteur. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  10 Mai 2025  •  Fiche de lecture  •  1 530 Mots (7 Pages)  •  21 Vues

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LL 14                            A.I, sc.3 Corneille, Le Menteur

Légende :

en surligné jaune : les procédés

En gras : les mots clés de l’interprétation

En italique : quelques éléments d’approfondissement dont on peut se passer  (mais c’est pour aller plus loin…).

Rappel projet de lecture et étapes du texte :

Comment Corneille confère-t-il au mensonge un caractère si théâtral ?

Etapes : 

  1. du début au vers 10 : scène de séduction et premier mensonge
  2. Du vers16 au vers 19 : dédoublement de la scène avec les interventions de Cliton
  3. Du vers 20 à la fin : la guerre comme outil de rhétorique amoureuse

  • 1ère partie

V.1 Nous assistons au 1er mensonge verbal de Dorante . Il va manipuler les apparences et présenter une fiction à Clarice.

V.3 La scène de séduction débute : il se construit une image d’amoureux constant avec le CCT « depuis un an entier » insistant sur la durée de son amour et l’énumération :  v.5 « en tous lieux, au bal, aux promenades » qui permet également à Dorante de se créer un ethos de jeune homme familier des lieux de sociabilité de la capitale…Les termes « sérénades » et « affection » appartiennent au champ lexical de la galanterie. Il se montre ainsi également familier du langage pratiqué avec les femmes.

V.9 La réplique de Clarice mime l’étonnement de cette dernière avec l’interjection : « Quoi ! » signalant que la stratégie du mensonge a bien opéré. On distingue de l’admiration dans les propos de Clarice  , qui ne remet en question ni la participation à la guerre, ni l’amour éprouvé par Dorante. Cette réaction semble justifier les choix de Dorante. On voit ici que le mensonge se construit à deux et qu’il faut une oreille complaisante pour qu’il fonctionne.

Au vers 10 , la tonalité épique est perceptible: Dorante se présente ou se représente comme un héros vaillant . Cependant, on perçoit le pastiche de l’épique et de l’héroïsme, tel qu’il était présent dans les pièces antérieures au Menteur, dans les tragédies avec des personnages comme Horace ou Le Cid. La comparaison « comme un tonnerre »   révèle la vanité du soi-disant héros, et sa fatuité. Il ment pour impressionner mais de manière exagérée et cela tourne au comique de caractère : Dorante se construit un personnage très éloigné de ce qu’il est en vérité et en cela, il manque de mesure.

  • 2è partie .

L’aparté de Cliton au vers  11 vient créer un comique de situation lié à l’effet de rupture créé avec ce duo galant . il commente à la 3è personne comme le ferait un spectateur  étonné par le décalage entre ce qu’il sait (vérité) et ce que Dorante déclare(mensonge). Cela fait écho à la double énonciation : le spectateur sait que Dorante affabule.  On assiste à un effet de décalage également entre ce que Clarice entend et ce qu’elle n’entend pas (et donc ne comprend pas : l’existence du mensonge soulignée par Cliton). Ainsi les interventions de Cliton créent –elles un contrepoint comique à la scène de séduction : nous avons comme 2 scènes en une.

V.12 La réplique un peu longue suivante de Dorante développe la tonalité épique . Il s’agit d’un récit « autobiographique » héroïque mensonger. La fausse bravoure prend des proportions comiques avec l’emploi exemple des pluriels : « combats, sièges, armes » lié au champ lexical de la guerre, et au  champ lexical de l’héroïsme avec : « victoire et gloire » . Dorante rappelle ici le personnage de Matamore qui est un personnage de la commedia dell'arte c'est une des formes du Miles gloriosus de Plaute, soldat fanfaron, se targuant d'exploits qu'il n'a pas réalisés

Corneille souligne ici l’artifice du discours héroïque et nous donne à nous interroger sur la nature du héros : est-il celui qui est valeureux ou celui qui sait bien parler ? Il livre une réécriture ironique de ses modèles  , se penche sur les évolutions du théâtre et prend du recul par rapport au  modèle du héros de tragédie.

La didascalie : « le tirant par la basque » ressortit à du comique de gestes le terme « extravaguez » souligne le grotesque des exagérations proférées par Dorante.

Cliton continue de commenter les mensonges de son maître et de s’en moquer. Cela permet d’installer une connivence avec le spectateur.

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