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Comment le topos de l'arbre rend-il compte de l'intimité de l'émotion et de l'opinion et du jeu poétique dans Destinations d'André Chedid?

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Par   •  20 Janvier 2024  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 537 Mots (7 Pages)  •  70 Vues

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Analyse linéaire Destination : arbre

Le poème que je vais analyser aujourd’hui s’intitule Destinations : arbre, il fait partie du recueil Tant de corps et tant d’âme écrit en 1991 par la femme de lettre franco-égyptienne André Chedid. L’œuvre questionne la condition humaine et les liens entre l’homme et la nature. Ce poème est écrit en vers libres. Le nombre de syllabes change à chaque vers. C’est un poème fort original de part sa forme qui ne correspond à aucune autre structure connue. On peut distinguer 2 mouvement, le premier depuis « Parcourir l’arbre » jusqu’à « Affronter jour et nuit » il est question de l'arbre en général d'un arbre parcouru avec une impression d'enthousiasme. Le 2eme mouvement commence depuis « évoquer ensuite » l'arbre est désormais solitaire éloigné de son milieu naturel

Comment le topos de l'arbre rend-il compte de l'intimité de l'émotion et de l'opinion et du jeu poétique ?

Parcourir l’Arbre
Se lier aux jardins
Se mêler aux forêts
Plonger au fond des terres
Pour renaître de l’argile

La première strophe est construite sur une énumération de verbe à l’infinitif en tête de vers, ce sont des verbes d’action qui donnent au poème une rythmique interne qui compense l’absence de rimes : « parcourir », « se lier », « se mêler », « plonger »et « renaître » en font partis. Parmi ces verbes, on distingue deux catégories : d'une part, les verbes de mouvement tels que "parcourir" et "plonger" aux vers 1 et 4, qui renforcent l'idée de destination et de voyage, et d'autre part, les verbes pronominaux "se lier" et "se mêler" aux vers 2 et 3. Ils évoquent une relation entre l’arbre et l’humain. Les verbes sont accompagnés d’un complément cela crée un parallélisme et une forme de régularité dans le poème.

L'"Arbre" est une allégorie, ce qui lui confère une valorisation quasi divine. De plus, il est intéressant de noter que tous les mots appartenant au champ lexical complet de la nature, tels que « arbre », « jardins », « forêts », « terre » et « argile », se retrouvent en fin de vers, les mettant ainsi en exergue. Cette disposition renforce le lien étroit entre l'homme et la nature, tout en créant une certaine harmonie dans la strophe.

On peut aussi distinguer un cadre spatial définit par une antithèse entre la foret et le jardin, la foret désigne un cadre sauvage ou la nature y possède tous les droits tandis que le jardin est domestiqué et contrôlé par l’Homme.

Peu à peu

S’affranchir des sols et des racines

Gravir lentement le fût

Envahir la charpent

Se greffer aux branchages

Dans la deuxième strophe on peut retrouver des idées qui était exposé dans la strophe précédente, ce sont celle du parcours et du voyage qui sont même accentué par les verbes « gravir » et « envahir », tandis que le verbe « se greffer » nous rappelle l’idée de relation entre arbre et l’homme, cette idée est même accentué. Cependant une nouvelle idée semble ressortir, grâce au verbe « s’affranchir », cette idée est celle de liberté.

On remarque également que l’arbre s’inscrit dans le temps cela est du au nombreux connecteurs de temps, « peu à peu » est le premier d’une chronologie qui continuera dans les deux strophes suivantes avec « puis » et « ensuite », la relation avec l’arbre s’inscrit elle aussi dans le temps. Le champ lexical de la nature est une fois de plus présent ici et les mots suivent une nouvelle gradation : du “sol” et des “racines”, le poète remonte jusqu’au “fût” (le tronc de l’arbre), puis la “charpente” et enfin les “branchages”, l’arbre est décrit de haut en bas.

Puis dans un éclat de feuilles
Embrasser l’espace
Résister aux orages
Déchiffrer les soleils
Affronter jour et nuit

La troisième strophe dépasse le cadre de l’arbre qui étais décrit précédemment grâce au champ lexicale de l’espace « espace », « orage » et « soleil » on assiste à une sorte d’explosion ou bien même d’expansion du voyage démontré par les mots « éclat », « orage » et l’oxymore « jour et nuit ». La relation est de plus en plus intense avec le verbe « embrasser » et plus frontales avec les verbes «  résister » et « affronter »

Evoquer ensuite
Au cœur d’une métropole
Un arbre un seul
Enclos dans l’asphalte Éloigné des jardins
Orphelin des forêts

Nouvelle strophe de 5 vers qui marque une rupture avec les vers précédents. La transition est faite ici avec l’adverbe “ensuite” et le verbe évoquer, c’est le début d’un nouveau mouvement. On remarque également l’apparition d’un cadre contre nature celui de la ville avec les mots « asphalte » et « métropole »

Cette fois-ci l’arbre n’est plus rappelé avec une majuscule. On insiste sur son caractère quelconque par la répétition sans utilisation de virgules du déterminant indéfini “un”. Le singulier d’un arbre est opposé au pluriel des arbres en générale présent dans les jardins et forets

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