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Analyse linéaire Acis de La Bruyère

Commentaire de texte : Analyse linéaire Acis de La Bruyère. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 351 Mots (6 Pages)  •  311 Vues

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Jean de la Bruyère [1645-1696], plus qu'aucun autre moraliste de ses contemporains, a donné à son chef-d'œuvre, Les Caractères ou les Mœurs de ce Siècle, l'empreinte d'une biographie intellectuelle et sociale. Une biographie fragmentaire qui reflète la société de l'époque. C'est la présence de témoignages et de portraits dans ses écrits qui permettent de retrouver, comme le disait Montaigne, " à sauts et gambades " des éclats de vie, des fragments de vie sociale. La Bruyère blâma ses contemporains pour leurs erreurs.

Une série de portraits accompagne son parcours littéraire. Voici celle du courtisan, le pédant qu'on écoute quand il parle. L'auteur met en scène un dialogue fictif avec l'interlocuteur. Le portrait d'Acis permet de retracer la souffrance du courtisan dont La Bruyère se moque. Une excuse pour lui de nous donner une leçon de vie.

Comment à travers ce texte le moraliste dresse un portrait satirique d’Acis et plus généralement des précieux ?

Le texte peut se décomposer en deux mouvements. Tout d’abord, la première partie du texte se terminant par « et de parler comme tout le monde ? » expose une leçon didactique de La Bruyère sur le langage d’Acis. Le second mouvement, de « Une chose vous manque, Acis.. » jusqu’à la fin, expose une critique des courtisans.

Premier mouvement: La leçon de La Bruyère. (De « Que dites-vous » à « et de parler comme tout le monde ? »)

Le texte débute directement dans l’action, in medias res, par une série de trois questions rapides: « Que dites-vous? Comment? Je n’y suis pas; vous plairait-il de recommencer? ».
Ensuite, s’installe un faux dialogue, une simulation de dialogue entre le narrateur et Acis, dont on ne lit pas les réponses. Elles sont elliptiques, car peu intéressantes ou incompréhensibles.
Le vouvoiement, l’emploi du « Comment? » ou du conditionnel « vous plairait-il » indique que nous sommes dans une conversation de salon, une conversation mondaine entre personnes éduquées.
Le passage « J’y suis encore moins. Je devine enfin: », entraîne finalement une progression de la compréhension. L’adverbe « enfin » dénote de l’impatience du narrateur.
Le présent et la forme du dialogue, le discours direct rendent le texte vivant et réel, comme si nous étions des témoins de cette discussion.                                Après l’effet d’attente des premières questions, nous avons la réponse: « vous voulez Acis me dire qu’il fait froid ». Ce passage entraine une déception du narrateur et des lecteurs face à des propos aussi banals, aussi prosaïques. C’est de l’ironie de la part de La Bruyère.
– Ensuite, nous voyons La Bruyère donner la leçon à Acis, employer un ton didactique à travers trois exemples précis qu’il expose à celui qu’il met en posture d’élève: « que ne disiez-vous: « Il fait froid »? ». Puis le ton se fait plus impératif, plus directif : « dites: « Il pleut, il neige » », « dites « Je vous trouve bon visage » ».
– Le tiret débutant le second paragraphe indique une prise de parole indirecte et intelligible d’Acis, seulement toujours sous la retranscription du narrateur: « Mais répondez-vous cela est bien uni et bien clair; et d’ailleurs, qui ne pourrait pas en dire autant? ».
– Cette fausse question porte les reproches d’Acis qui trouve qu’un propos simple n’est pas assez compliqué pour être intéressant et surtout pour se faire remarquer, pour se démarquer. Le but d’Acis est celui des courtisans, apparaître comme diffèrent, supérieur, qu’on se rappelle de lui. Il apparaît superficiel. C’est une critique de la préciosité.
– Enfin, le narrateur par sa réponse pose un jugement et offre sa thèse au lecteur: « Qu’importe Acis? Est-ce un si grand mal d’être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde? ». La question est réthorique comme on le comprend par l’hyperbole ironique « si grand mal ».
– De plus, Acis est donc décrit comme éloigné du gentilhomme classique qui doit suivre des principes comme celui de Boileau: énoncer clairement ses pensées.

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