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Analyse de la place d'Annie Ernaux

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Par   •  11 Mai 2025  •  Analyse sectorielle  •  1 178 Mots (5 Pages)  •  38 Vues

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Dans Bel-Ami, Maupassant montre l’ascension fulgurante de Georges Duroy, un opportuniste prêt à tout pour s’élever qui parvient au sommet de la société grâce à sa séduction et à son habileté à manipuler les autres. L’extrait étudié, tiré du chapitre X de la deuxième partie de Bel-Ami de Maupassant, met en scène le mariage de Duroy avec Suzanne Walter, acte qui symbolise son triomphe social. Cependant, cette consécration s’accompagne d’un sentiment de vide et d’une critique mordante du monde bourgeois. Nous verrons comment Maupassant transforme ce mariage en un sacre profane (I), comment il en souligne l’illusion (II), et enfin comment il utilise cette scène pour dénoncer une société fondée sur l’arrivisme (III).

I. Un sacre profane

Le mariage de Georges Duroy est présenté comme un véritable couronnement, où la solennité religieuse est détournée au profit de la gloire personnelle du personnage. Dès les premières lignes, l’atmosphère de la cérémonie est soulignée par des éléments religieux : « l’encens répandait une odeur fine de benjoin », et le chant des artistes de l’Opéra confère une dimension grandiose à l’événement. La scène prend ainsi des allures de célébration royale où l’Église devient un décor théâtral au service de l’ascension sociale du protagoniste.

Georges lui-même se laisse emporter par cette mise en scène. L’auteur emploie le discours indirect libre pour traduire son exaltation : « Il se sentait en ce moment presque croyant, presque religieux ». La répétition de « presque » rappelle qu’il n’est pas véritablement croyant, mais se laisse séduire par l’illusion de son propre triomphe. Son mariage, loin d’être une union sacrée, devient un acte de consécration mondaine où il est « consacré » par l’Église non en tant qu’époux, mais en tant qu’homme puissant « l’Homme-Dieu, à l’appel de son prêtre, descendait sur la terre pour consacrer le triomphe du baron Georges Du Roy »

La foule joue ici un rôle central, transformant Duroy en figure d’autorité : « Il serrait des mains, balbutiait des mots qui ne signifiaient rien, saluait, répondait aux compliments : “Vous êtes bien aimable” ». L’accumulation et le rythme rapide de cette énumération traduisent son bonheur et son extinction à ce moment. Il se voit comme un roi, ce que confirme la métaphore hyperbolique : « Il se croyait un roi qu’un peuple venait acclamer ».

Cependant, derrière cette apparence de gloire, Maupassant introduit des signes révélateurs du caractère factice de ce triomphe.

II. Une victoire illusoire

Alors qu’il devrait être comblé par cette apothéose, Georges Duroy est rattrapé par ses désirs personnels, ce qui trahit l’illusion de son succès. Lorsqu’il aperçoit Mme de Marelle, ancienne maîtresse, il est immédiatement transporté dans un univers parallèle de sensualité et de plaisir. L’anaphore du souvenir (« le souvenir de tous les baisers qu’il lui avait donnés, qu’elle lui avait rendus, le souvenir de toutes leurs caresses ») insiste sur l’obsession soudaine qui s’empare de lui, comme si, malgré son mariage, il restait irrémédiablement attaché à son passé de séducteur. Ce passage est marqué par un contraste entre la solennité de la cérémonie et les désirs de Duroy.

L’échange final avec Mme de Marelle est particulièrement révélateur : leurs regards se croisent, « pleins d’amour », elle dit « À bientôt, monsieur », il répond « À bientôt, madame » ce dialogue confirme que Duroy, malgré son mariage, n’a pas changé et est à la recherche de nouvelles conquêtes.

Ainsi, Maupassant suggère que le bonheur apparent de Georges est une façade : loin d’être rassasié par son ascension, il est condamné à une insatisfaction permanente. Cette idée est renforcée par la dernière image du passage, qui ouvre sur une critique plus large du système social et politique.

III. Une satire sociale et politique

À travers cette scène, Maupassant dénonce une société où le pouvoir et la réussite ne sont pas obtenus par le mérite, mais par la manipulation et l’opportunisme. Georges Duroy n’a pas travaillé pour obtenir sa place : il a séduit, intrigué, manipulé et

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