Le Loup et le Chasseur, Jean de la Fontaine
Commentaire de texte : Le Loup et le Chasseur, Jean de la Fontaine. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar Favry • 20 Février 2013 • Commentaire de texte • 486 Mots (2 Pages) • 7 323 Vues
Fureur d'accumuler, monstre de qui les yeux
Regardent comme un point tous les bienfaits des dieux,
Te combattrai-je en vain sans cesse, en cet ouvrage ?
Quel temps demandes-tu pour suivre mes leçons ?
L'homme, sourd à ma voix comme à celle du sage,
Ne dira-t-il jamais : " C'est assez, jouissons " ?
- Hâte-toi mon ami, tu n'as pas tant à vivre.
Je te rebats ce mot, car il vaut tout un livre :
Jouis. - Je le ferai. - Mais quand donc ? - Dès demain.
- Eh! mon ami, la mort te peut prendre en chemin :
Jouis dès aujourd'hui, redoute un sort semblable
A celui du chasseur et du loup de ma fable.
Le premier de son arc avait mis bas un daim.
Un faon de biche passe, et le voilà soudain
Compagnon du défunt : tous deux gisent sur l'herbe.
La proie était honnête : un daim avec un faon ;
Tout modeste chasseur en eût été content:
Cependant un sanglier, monstre énorme et superbe,
Tente encor notre archer, friand de tels morceaux.
Autre habitant du Styx: la Parque et ses ciseaux
Avec peine y mordaient ; la déesse infernale
Reprit à plusieurs fois l'heure au monstre fatale.
De la force du loup pourtant il s'abattit.
C'était assez de biens. Mais quoi ! rien ne remplit
Les vastes appétits d'un faiseur de conquêtes.
Dans le temps que le porc revient à soi, l'archer
Voit le long d'un sillon une perdrix marcher,
Surcroît chétif aux autres têtes :
De son arc toutefois il bande les ressorts.
Le sanglier, rappelant les restes de la vie,
Vient à lui, le découd, meurt vengé sur son corps,
Et la perdrix le remercie.
Cette part du récit s'adresse au convoiteux:
L'avare aura pour lui le reste de l'exemple.
Un loup vit, en passant, ce spectacle piteux :
« Ô Fortune ! dit-il, je te promets un temple.
Quatre corps étendus ! que de biens ! mais pourtant
Il faut les ménager, ces rencontres sont rares.»
(Ainsi s'excusent les avares).
« J'en aurai,
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