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Corrigé plan détaillé dissertation Vialatoux

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Par   •  8 Juin 2023  •  Dissertation  •  7 442 Mots (30 Pages)  •  169 Vues

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MPSI 3 proposition de Correction sujet viallatoux

« Travailler, c’est tourmenter. » J. Vialatoux, Signification humaine du travail, 1953. Vous commenterez cette affirmation en vous fondant sur les œuvres au programme.

Les difficultés de l’analyse du sujet :

  • Méfiance : un sujet qui semble attendu et assez facile (le travail, c’est trop dur…) se révèle souvent bien plus difficile à traiter qu’une citation qui peut faire peur par sa longueur ou les nuances qu’elle expose…
  • Brièveté de la formulation qui rend l’analyse assez difficile. Insistez alors sur la concision du sujet, qui a quasiment valeur de maxime ici et qui doit donc être interrogée. N’oubliez jamais de commenter le ton de la citation.
  • « Tourmenter » ne revient pas forcément à « être tourmenté ». Problème donc là aussi pour passer de la forme active à la forme passive. Remonter alors à l’étymologie évoquée par Vialatoux, en rappelant qu’elle a été remise en question par des travaux sérieux (cf F. Lebas). Ne négligez pas la formulation à la fois attendue dans le fond, le malheur du travail, mais un peu surprenante dans la forme : « tourmenter » et non « être tourmenté » ou « se tourmenter ».
  • Insister sur la dimension transformatrice du travail : « tourmenter » au sens de « supplicier », « martyriser » et glisser progressivement par la dimension d’effort, au fait que « travailler » revient à se « tourmenter » et à être tourmenté.
  • Il faut, pour contrebalancer la brièveté du sujet, essayer d’en tirer un certain nombre de conséquences, et ce afin d’éviter une problématisation trop vague ou générale comme : « mais travailler, n’est-ce vraiment que des tourments ? »
  • Autre difficulté qu’il faut surmonter : passer d’une première partie entièrement construite sur l’équivalence entre travail et souffrance à une partie qui affirme que le travail est source de joie infinie… Il faut trouver ici un pivot qui pouvait être ce qui fonde la spécificité du travail humain à savoir l’esprit ou l’intention : (se) transformer.

Problématisation :

  • Éviter dans la mesure du possible la simple reformulation du sujet sous une forme interrogative.
  • Interroger l’implicite du sujet : Qui le travail tourmente-t-il ? Celui qui travaille peut-il être tourmenté ? La stricte équivalence entre le verbe « travailler » et « tourmenter » n’est-elle pas réductrice ? Si le travail est source de tourments, comment rendre ces tourments supportables, voire même comment les transformer en bienfaits pour celui qui les exerce ou les subit ?

🖉 Ces questions sont posées au brouillon mais vous veillerez à éviter dans votre introduction une cascade de questions courtes. Votre problématique, autant que possible, sera formulée en une question (deux au maximum).

Attention à la différence syntaxique entre interrogative directe et interrogative indirecte. C’est tout simplement inadmissible. Revoyez d’urgence la règle et ne commettez pas cette erreur grossière.

Annonce de plan :

  • Utilisez des liens logiques pour mettre en valeur la perspective dialectique de votre raisonnement. Oubliez le « premièrement nous verrons..., deuxièmement..., enfin ...» !
  • La difficulté ici (comme pour la plupart des sujets) est de trouver une troisième partie en lien avec le sujet mais qui apporte des perspectives nouvelles. Nous avons choisi d’explorer dans la troisième partie la manière dont les tourments inévitables du travail pouvaient être transformés ; travailler le travail (puisque finalement, c’est, syntaxiquement la transitivité du verbe qui est impliquée par l’équivalence, autant que lexicalement, l’aspect de souffrance) . Cette perspective nous semble justifiée parce que les auteurs au programme travaillent dans ce sens, explicitement pour Virgile et Weil, moins visiblement pour Vinaver.

[pic 1][pic 2][pic 3]

Raoul DUFY (1877-1953), Fin de journée au Havre, 1901 MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, © MuMa Le Havre.

(Amorces, ici trop longues, et identification du sujet) Dans une série de dessins dédiés à la représentation du travail industriel et portuaire du Havre, Gaston Prunier, peintre inspiré de l’impressionnisme et proche des symbolistes, représente les espaces dédiés aux travaux considérées alors comme les plus vils de l’activité maritime (la manutention, le transport du charbon, l’entretien des navires en cales sèches…), tout en montrant comme l’environnement maritime est transformé par l’activité de l’homme. Transcrits par l’œil empathique de l’aquarelliste, les lieux perdus du port et le prolétariat deviennent motifs, ici les débardeurs, ces ouvriers portuaires dont la tâche consiste à charger et à décharger les navires.  La tourmente des travailleurs conduit l’aquarelliste à esquisser un univers lui aussi tourmenté.

2/le tableau emblématique du début de la carrière de Raoul Dufy, « Fin de journée au Havre », peint en 1901, à une époque où la ville et le port du Havre sont régulièrement bouleversés par d’importants mouvements de grèves,  représente aussi le quai Colbert, réservé aux activités charbonnières, cette extraction des entrailles de la terre, qui rappelle métaphoriquement  le trapalium, cette torture dans les entrailles.

(Identification et citation du sujet) Ainsi, Joseph Vialatoux dans un essai publié en 1953, Signification humaine du travail affirme sans ambages : « Travailler, c’est tourmenter. »

(Analyse du sujet)La concision de la formule, son caractère définitif la rangeant quasiment du côté de la maxime nous interrogent. Vialatoux pose en effet une stricte inclusion du  fait de « travailler » dans le fait de « tourmenter », par la formule présentative « Inf c’est  Inf». Si la référence à l’étymologie souvent admise du terme « travail » est ici implicitement convoquée (alors même que des travaux de linguistes remettent en question cette étymologie), la formule paraît pourtant incomplète. On aurait en effet plutôt attendu le verbe « tourmenter » à la forme pronominale (se tourmenter) ou une forme passive (être tourmenté) ; le caractère transitif du verbe tourmenter (tourmenter+COD) suggère donc de prendre ici  travailler dans son emploi transitif (travailler qqch). Qu’entend Vialatoux par cet emploi en forme simple ? Qui le travailleur ou le travaillant tourmente-t-il , en (le) travaillant? On peut ainsi réfléchir à ce qu’implique le verbe « tourmenter », comme contrainte ou violence imposée à l’environnement, ou à autrui sans pour autant négliger le fait que cette violence finit par se retourner, au moins en partie, contre celui qui l’exerce, donc imposée aussi à soi-même. Le travailleur en vient inévitablement à éprouver lui aussi des tourments. Ils peuvent être d’ordre différent, mais sont intenses, ce que dénote le terme « tourmenter », que l’on peut rapprocher des verbes supplicier, martyriser torturer ou encore affliger. Joseph Vialatoux associe donc le travail aux plus grandes peines, dans une formule qui se veut définitive, n’abordant le travail que sous un seul aspect, le plus sombre.

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