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La conscience est-elle source d’illusion ?

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Par   •  17 Février 2024  •  Dissertation  •  2 251 Mots (10 Pages)  •  83 Vues

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PHILOSOPHIE

La conscience est-elle source d’illusion ?

La conscience est la faculté de saisir dans son intérieur quelque chose du monde extérieur, de savoir que l’on existe. Sans elle je ne pourrais rien connaitre, ni le monde, ni moi-même. De ce fait, elle est la condition nécessaire de la connaissance du monde et de moi-même. Il faut donc avoir conscience pour avoir la connaissance. La connaissance suppose mise à distance de l’objet.  Elle se définit comme un savoir et une idée claire et distincte d’une chose.

Elle constitue donc la capacité de détenir un savoir véritable, de former un concept ou une chose en dehors de toute erreur ou illusion.

Dès lors, on peut se demander si la conscience peut être source d’illusions.

Cette question nous amène au problème suivant : si la conscience est indispensable à tout connaissance est-elle une condition suffisante pour être en possession d’une véritable connaissance de soi-même, sans risque d’erreur, d’interprétation, d’illusion ? C’est ce à quoi le sujet nous invite à nous interroger. Tout l’enjeu de ce devoir sera de d’analyser si conscience de soi et véritable connaissance de soi coïncident.

Pour y parvenir, nous étudierons dans un premier temps en quoi la conscience permet une connaissance immédiate de soi en expliquant qu’elle est l’essence de la pensée et définit notre identité.

Puis, dans une seconde partie, nous verrons que la conscience de soi n’est pas un synonyme de connaissance de soi en raison de l’illusion du Moi et que par ailleurs elle ne constitue en réalité qu’une petite partie de notre psychisme.

Enfin, dans le cadre d’une troisième partie, nous nous demanderons s’il est possible de se connaître soi-même à travers nos actes et en quoi cette démarche donne du sens à notre vie malgré les paradoxes de la conscience de soi.

La conscience est la faculté permet de prendre conscience c’est-à-dire de saisir, dans son intériorité le monde extérieur. Elle différencie les animaux, dont l’homme, de la simple chose, qui constitue une extériorité, alors que l’animal possède un milieu intérieur. La conscience, c’est aussi la capacité de construire, par un travail de synthèse de mon esprit, une représentation stable indépendante de sa perception : c’est la conscience d’objet. Mais la conscience chez l’homme est aussi réflexive au sens où c’est la faculté pour la pensée d’élaborer un retour sur elle-même. La conscience est la condition de toute connaissance, aussi bien du monde que de soi-même ; elle n’est pas illusoire dans la mesure où elle permet une connaissance immédiate de soi ; elle est l’essence de la pensée et elle définit notre identité.

En effet, il existe bien une certitude dont le sujet peut prendre conscience. Dans les Méditations métaphysiques, Descartes apporte la preuve de l'existence du sujet grâce à l'expérience de la conscience rationnelle que l'on appelle le cogito. Quand je doute, il n'y a qu'une chose qui demeure quel que soit l'objet dont je doute : le « JE» qui doute. Même lorsque je doute que j'existe, le JE qui doute continue de penser. Mon existence ne peut donc jamais être remise en cause.

Par conséquent, il y a une chose qu'on ne peut pas mettre en doute, qui est indubitable, c'est l'existence du sujet qui pense.  Ma conscience me donne ainsi la certitude immédiate que j’existe et grâce à elle je sais que je pense et je sais ce que je pense.

Cependant, le cogito ne me permet pas de savoir autre chose de moi que « je suis une chose qui pense » : je ne sais rien de moi-même hormis que j’existe quand je pense. Ne faut-il pas que je m’interroge sur moi-même pour me connaitre ?

C’est-ce que pense Locke pour qui la conscience n’est pas un simple rapport à soi comme le cogito mais une réflexion sur soi menant à une connaissance de son intérieur.

Il considère que la conscience de soi donne accès non seulement à ce qui se passe actuellement dans mon esprit mais aussi à ce qui fait que je suis moi, à savoir l’ensemble de mes pensées, souvenirs et sensations, réunies en un moi unique, grâce à la continuité de la conscience. Autrement dit, en se prenant pour objet de réflexion, en se disant « Je me souviens de ce souvenir », on peut établir que c'est le  JE qui a été conscient de tous ces états, aussi différents soient-ils.
Cette continuité me permet ainsi de me reconnaitre comme une seule et même personne malgré les événements qui interviennent dans ma vie ou encore le temps qui passe. La conscience constitue donc le fondement de l’identité personnelle.

Nous avons vu que la conscience nous permet d’accéder à la certitude immédiate de notre existence et à notre identité. Mais pour autant, est-une véritable et complète connaissance de soi ?

La connaissance suppose une mise à distance de l’objet. Mais si l’objet à connaître est le sujet lui-même, la distance ne s’abolit-elle pas ? les conditions de possibilité d’une connaissance véritable ne s’amenuisent-elles pas ?

D’une part, la conscience de soi n’est pas nécessairement synonyme de connaissance de soi. En effet, le Moi est problématique à appréhender.

La conscience présente un caractère d’évidence parce que nous saisissons immédiatement ce qui se passe en notre intérieur quand nous regardons en nous-mêmes. Selon l’opinion commune, rien ne m’est donc plus familier que ma propre conscience. Je devrais par conséquent avoir une véritable connaissance de moi-même. La conscience de soi est la conscience du Moi qui reste identique à travers le temps.  Mais qu’est-ce que le Moi ? il désigne une réalité permanente et invariable qui au-delà de changements accidentels constituerait l’individu ou le sujet que je suis.

Pour les empiristes dont Hume fait partie, nous ne pouvons rien connaître de manière innée, avant d'avoir eu un contact avec l'expérience. Nous ne connaissons rien, si ce n'est par les sens.

Toute connaissance véritable, ou idée vraie, provient des perceptions. Cependant l’idée du Moi ne peut être considérée comme vraie que si elle est également issue de perceptions et d’expérience. A défaut, elle ne serait qu’une construction imaginaire. Mais peut-on avoir une idée du Moi en partant de l’expérience ? Pour Hume, l’impression, la sensation est instantanée et ne dure pas. Il existe ainsi une succession infinie d’impressions discontinues et variables.

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