L'inconscient selon Sartre
Commentaire de texte : L'inconscient selon Sartre. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar qsdjsqnijo94 • 17 Octobre 2025 • Commentaire de texte • 571 Mots (3 Pages) • 18 Vues
« La psychanalyse substitue à la notion de mauvaise foi l’idée d’un mensonge sans menteur.
Pour Sartre l’inconscient est l’incarnation de la « mauvaise foi ». En effet, l’étude du psychisme tel que pensé par Freud, suppose qu’il existe des choses que l’on sait sans pour autant l’admettre, ce qui serait la « mauvaise foi », mais cela va plus loin : la censure elle-même est inconsciente, elle nous ment sans nous mentir puisqu’elle ignore nous mentir. Autrement dit, « la censure, pour appliquer son activité avec discernement, doit connaître ce qu’elle refoule ».
(…) Si en effet nous repoussons le langage et la mythologie chosiste de la psychanalyse nous nous apercevons que la censure, pour appliquer son activité avec discernement, doit connaître ce qu’elle refoule.
Ici, Sartre affirme qu’il faut faire abstraction de la manière dont la psychanalyse présente l’esprit. Celui-ci n’est pas une chose qu’on peut diviser, mais une totalité. On se rend alors compte pour Sartre que la « censure », l’instance qui gère le refoulement, « le gardien » nous dit Freud, pour trier correctement, de la bonne manière, nos idées, il faut qu’elle connaisse leur contenu. Autrement dit, les idées refoulées, ne sont pour Sartre pas complétement inconnue sauf si le refoulement est aléatoire, fait au hasard.
Si nous renonçons en effet à toutes les métaphores représentant le refoulement comme un choc de forces aveugles, force est bien d’admettre que la censure doit choisir et, pour choisir, se représenter.
Après avoir énoncé sa thèse, Sartre passe à sa justification. Pour lui il faut abandonner les représentations, les images, du processus de refoulement comme faisant intervenir des instances conflictuelles, inconscientes, et inconscientes les uns des autres. C’est en abandonnant ces « métaphores » que l’on peut voir la « censure » pour ce qu’elle est : un choix. Or « pour choisir » il faut « se représenter ». En effet, le choix est le fruit d’une décision rationnelle, réfléchie, ce qui suppose une connaissance des alternatives. Ainsi la censure connait le contenu des idées qu’elle refoule, elle en a une image.
D’où viendrait, autrement, qu’elle laisse passer les impulsions sexuelles licites, qu’elle tolère que les besoins (faim, soif, sommeil) s’expriment dans la claire conscience ?
Sartre utilise alors des questions rhétoriques afin de prouver ses dires. Pour lui si on n’admet pas sa thèse il est alors impossible d’expliquer que les « besoins », les nécessités vitales, soient pleinement conscients. En effet, si ce n’était pas le cas l’individu ne pourrait survivre. Pour que la censure laisse ces « besoins » être conscient il faut donc qu’elle connaisse leur nécessité, qu’elle les reconnaisse et les distingue des simples désirs. Il en va de même pour « les impulsions sexuelles licites ». En effet, une partie des pulsions sexuelle s’exprime nécessairement pour les besoins de la survie de l’espèce, preuve qu’il sont tolérés par la conscience.
Et comment expliquer qu’elle peut relâcher sa surveillance, qu’elle peut même être trompée par les déguisements de l’instinct ? Mais il ne suffit pas qu’elle discerne les tendances maudites, il faut encore qu’elle les saisisse comme à refouler, ce qui implique chez elle à tout le moins une représentation de sa propre activité. En un mot, comment la censure discernerait-elle les impulsions refoulables sans avoir conscience de les discerner ? Peut-on concevoir un savoir qui serait ignorance de soi ? Savoir, c’est savoir qu’on sait, disait Alain. Disons plutôt : tout savoir est conscience de savoir. »
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