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Le sentiment de la liberté est-il illusoire ?

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Par   •  26 Mars 2023  •  Synthèse  •  7 052 Mots (29 Pages)  •  242 Vues

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Le sentiment de la liberté est-il illusoire ?

Lisez attentivement la dissertation suivante, puis suivez les consignes et répondez aux questions. Il est utile de lire les questions (en fin de document avant de lire la dissertation).

Il semble à chacun, dans son expérience immédiate, qu’il est libre de vouloir, de penser et d’agir. Chacun est libre de se lever de son lit le matin, de boire du thé ou du café etc. On peut définir la liberté comme la capacité de choisir entre plusieurs possibilités, et de faire quelque chose ou bien de ne pas le faire. Chacun, en faisant un choix, se sent libre. Ce sentiment incontestable de liberté nous pousse à croire que nous sommes bel et bien libres. Cependant, n’est-il pas possible que ce sentiment soit une illusion, c'est-à-dire nous induise en erreur ? En effet, le « sentiment » se définit comme un vécu intérieur ; dans ce sens, un sentiment ne constitue pas du tout une preuve suffisante de la réalité de ce qui est ressenti. Par exemple, un sentiment de jalousie peut nous faire croire en des situations qui ne sont pas réelles, et donc nous tromper ; un sentiment de douleur parfois n’indique aucune lésion réelle, et donc nous égare (douleurs fantômes). Il se pourrait que le sentiment d’être libres nous trompe pareillement. Par ailleurs, nous avons de bonnes raisons de penser que nous ne sommes pas libres. Selon les sciences, la réalité dont nous faisons partie est entièrement gouvernée par des lois de la nature qui sont rigoureuses et sans exception. Si c’est vrai, alors tout ce qui arrive doit arriver nécessairement, et donc ne peut pas ne pas se produire. Lorsque nous faisons un choix que nous croyons libre, ce que nous faisons est en réalité déterminé à l’avance, et notre impression de choisir librement est fausse. Nous arrivons alors à un problème : d’un côté, nous possédons un sentiment inévitable de liberté, mais alors comment être certain que ce qu’il nous dit est vrai ? D’un autre côté, la réalité semble entièrement déterminée par les lois de la nature, nous privant de toute liberté réelle ; mais dans ce cas, comment expliquer que nous ayons ce sentiment faux ? C’est pour résoudre ce problème que nous commencerons par voir, dans un premier temps, que notre sentiment de liberté nous donne la certitude d’être libres. Ensuite, nous verrons qu’au contraire, nous ne sommes pas libres mais que notre impression erronée de liberté vient de notre ignorance des processus naturels qui nous déterminent à penser et agir comme nous le faisons. Enfin, dans un dernier temps, nous verrons que le sentiment de la liberté ne signifie pas que nous sommes absolument libres, mais que nous pouvons nous libérer de nos déterminations par un effort de notre conscience et de notre raison.

Commençons par montrer que nous possédons un sentiment de liberté qui est suffisant pour prouver que nous sommes libres.

Premièrement, on peut dire que nous savons, par expérience, que nous sommes libres de vouloir ou de ne pas vouloir quelque chose, même si nous ne sommes pas toujours capables de le faire. En effet, dans le langage courant, le concept de « liberté » signifie la faculté que possède chacun de n’obéir qu’à lui-même et d’agir en fonction de ses désirs, indépendamment de toute contrainte extérieure. Or la liberté n’est pas qu’un concept, c’est aussi un sentiment dont on peut faire l’expérience quotidiennement. On ressent spontanément que l’on est capable de vouloir faire quelque chose ou bien de refuser de le faire. Par exemple, face à un croisement, on peut choisir d’emprunter le chemin de gauche ou bien le chemin de droite. Notre liberté s’atteste et se prouve donc dans l’expérience du choix entre plusieurs possibilités qui s’ouvrent devant nous. Pourtant, on peut soulever et répondre à une objection : il arrive souvent que nous n’ayons pas le choix, parce que quelque chose ou quelqu'un nous contraint à faire quelque chose. Par exemple, la route de droite peut être barrée, ce qui nous force à prendre le chemin de gauche. Cela remet-il en cause notre liberté ? On peut dire que l’existence de contraintes extérieures remet en cause notre liberté au sens du pouvoir de faire quelque chose (que l’on veut), mais pas notre liberté au sens de vouloir faire quelque chose. Il faut donc distinguer la liberté d’agir et la liberté de vouloir. La première peut être limitée par nos incapacités physiques (je ne peux faire un bond de 50 mètres) ou par les lois du pays (je ne peux pas sortir de prison). Mais la seconde n’est pas limitée : nous sentons en nous-mêmes notre capacité de vouloir librement quelque chose, et donc notre faculté de choisir entre les différentes possibilités qui nous sont offertes, quand elles nous sont offertes. Donc ce sentiment atteste bien que nous sommes libres.

Pourtant, un sentiment de liberté suffit-il à prouver la réalité de notre liberté ? Un sentiment ne peut-il pas être illusoire, et nous induire en erreur ? On peut en effet donner des exemples de sentiments illusoires. Mon corps m’envoie parfois des informations fausses. Par exemple, il peut me faire ressentir des besoins ou des douleurs qui me font croire en des choses fausses. Je peux ressentir une grande soif, alors qu’en réalité mon corps n’a pas besoin d’eau. Je peux ressentir une douleur, alors qu’en réalité mon corps n’est pas blessé. Je peux aussi, à cause d’un sentiment de jalousie, croire en n’importe quoi. Tous ces sentiments me poussent à tenir pour vraies des choses fausses. Pourquoi n’en est-il pas de même avec le sentiment de liberté ? Selon A, notre liberté peut être connue de façon certaine et cela sans preuve, c'est-à-dire sans démonstration logique, mais par le seul sentiment que nous en avons. En effet, selon lui, nous savons que nous sommes libres parce qu’en voulant ou choisissant quelque chose, non seulement nous sentons que nous choisissons par nous-même, mais surtout, nous sentons que nous serions capables de choisir tout aussi librement de faire l’inverse. Dans 1, A explique que le sentiment de la liberté n’est pas illusoire, parce qu’en nous permettant de choisir quelque chose, il nous donne l’impression que nous pourrions choisir le contraire. Plus précisément, il distingue deux « degrés » dans cette liberté. « Le plus bas degré de la liberté » correspond à la « liberté d’indifférence », c'est-à-dire la capacité de choisir entre deux options quand rien ne nous pousse dans un sens plutôt que dans l’autre[1]. C’est la liberté que l’on ressent dans l’hésitation. Ensuite, A parle de la « liberté éclairée », qui est le pouvoir de choisir une option plutôt qu’une autre avec une bonne raison de le faire. Par exemple, je suis libre de voter entre le candidat A et la candidate B, mais je choisis la seconde parce que j’estime que son programme est meilleur. Mon choix n’est pas indéterminé, mais la raison qui le détermine ne me retire pas ma liberté, puisque je pourrais toujours choisir l’autre option, contre ou malgré cette raison. Ainsi, c’est parce que l’expérience intérieure nous prouve que nous possédons le pouvoir de choisir une chose ou bien son contraire, et cela sans contrainte, que notre liberté est réelle.

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