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Favoriser l’expression des usagers

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Par   •  4 Avril 2024  •  Fiche de lecture  •  3 114 Mots (13 Pages)  •  24 Vues

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Favoriser l’expression des usagers

La thématique de l’expression et de la participation des usagers répond à l’une des priorités de la loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale, qui a voulu affirmer davantage la place et les droits des usagers.

CHAMP ET ENJEUX DE LA PARTICIPATION DES USAGERS

■ La participation et l’expression des usagers sont des principes affirmes par la loi 2002-2 rénovant l’action sociale et medico-sociale. Il y est en effet précise que sont assures a la personne bénéficiaire :

Art L 311-3 - (…) ≪ La participation directe (…) à la conception et à la mise en œuvre du projet d'accueil et d'accompagnement qui la concerne≫.

Art. L. 311-6. – ≪ Afin d'associer les personnes bénéficiaires des prestations au fonctionnement de l'établissement ou du service, il est institué soit un conseil de la vie sociale, soit d'autres formes de participation. Les catégories d'établissements ou de services qui doivent mettre en œuvre obligatoirement le conseil de la vie sociale sont précisées par décret.

Ce décret précise également, d'une part, la composition et les compétences de ce conseil et, d'autre part, les autres formes de participation possibles. ≫

■ L’idée que la participation des usagers est bénéfique ≪ en soi ≫ fait partie de ces évidences qu’il faut cependant prendre avec toute la nuance qu’il se doit.

Et il est préférable d’organiser au mieux la participation des usagers, en se demandant quel en est le sens, quels en sont les enjeux et les limites, et en quoi elle interfère avec les évolutions actuelles du travail social.

L’expression et la participation dans les structures d’inclusion sociale : quels risques ?

quelles limites ?

Si l’on voit bien, en général, l’intérêt de faire participer les personnes accueillies en CHU / CHRS/ CADA a leur propre projet et plus largement aux orientations et au fonctionnement de l’institution qui les accueille, plusieurs questions cependant se posent d’emblée :

■ N’y a-t-il pas un risque, a travers la proposition d’expression et de participation, de mettre en place de nouvelles injonctions normatives ? La participation et l’expression seraient l’écho ≪civique ≫ de l’injonction de (re)insertion économique par le travail, dont on sait par ailleurs

le peu d’effectivité ? ≪ Participer ≫ risquerait d’être un nouveau mot d’ordre, pour satisfaire davantage aux attentes des institutions et des professionnels, qu’a celles des usagers.

■ N’y a-t-il pas une certaine illusion a proposer des instances de participation a des personnes souvent déstructurées, dont le lien social avec les autres est abime, voire rompu ?

La participation et l’expression supposent une aptitude a communiquer, a trouver intérêt a exprimer son point de vue devant d’autres. Or, la grande exclusion est hautement liée à des phénomènes de retrait social, d’indifférence au monde et de dépression grave, peu propices a la communication.

■ Enfin, avant de s’inquiéter des questions d’expression et de participation, la priorité n’est-elle pas de répondre aux besoins des usagers en termes de sécurité, d’intimité, de soins et de respect ? Les structures sociales sont souvent, pour de nombreuses raisons, des lieux d’insécurité (dont la plus immédiate est l’incertitude du lendemain : ≪ ou irai-je demain, après-demain,

dans 6 mois ? ≫) et de manque d’intimité.

Comme le dit un responsable de structure :

≪ La question du fonctionnement institutionnel se pose moins aux usagers que celle de leur bien-être psychique, physique et de leur devenir social ≫.

Participation et personnalisation des projets d’accompagnement : quelle articulation ?

Les pratiques sociales en établissement s’orientent de plus en plus vers la mise en place de projets personnalises d’accompagnement ou de prise en charge.

■ L’établissement est de moins en moins le réfèrent central dans la prise en charge et l’accompagnement des individus, avec ses règles, sa vie en collectivité, ses pratiques identiques pour chaque usager. Plus qu’auparavant, la ≪ colonne vertébrale ≫ de la prise en charge est l’accompagnement individualise, a travers un ≪ projet personnalise ≫.

Dans ces conditions, la participation au fonctionnement de l’établissement ne fait pas forcément sens pour les usagers.

La participation ne relève pas d’une obligation, mais de l’exercice d’un droit.

Il est rappelé que la participation n’est en aucun cas exigible de l’usager. Il s’agit de l’exercice d’un droit, non d’une obligation.

En particulier, il est possible que l’établissement rende obligatoire la présence des résidents a telle ou telle réunion (pour se répartir les taches communes, pour régler des dysfonctionnements par exemple). Il ne s’agit pas alors de participation, au sens ou la loi l’entend, mais de contraintes éventuellement nécessaires, liées a la vie en collectivité. N’est-ce pas à contre courant des dynamiques d’accompagnements liées à l’accompagnement individuel.

■ Comme l’écrit d’ailleurs un responsable d’établissement : ≪ notre projet est oriente vers la prise en charge individualisée, et les usagers bénéficient d’un logement individuel. Il n’y a donc pas lieu de mettre en place un dispositif de participation collectif ≫.

■ Autrement dit, le ≪ collectif ≫ n’est-il pas devenu une simple contrainte, contre-productive par rapport aux dynamiques individuelles, incarnées par le projet personnalise ?

■ Faire se rencontrer et débattre des personnes qui n’ont en commun que d’avoir traverse des ≪ galères ≫ peut ≪ tirer vers le bas ≫ des personnes déjà en difficulté. Le partage d’expériences ne peut-il pas avoir un effet de ≪contamination ≫ peu propice a la dynamisation des personnes ?

Quelles que soient les réponses apportées a ces interrogations préalables, il est essentiel de se rappeler que la participation et l’expression ne peuvent en aucun cas relever d’une injonction quelconque, et que le droit de l’usager comporte aussi le droit de ne pas participer

LES RAISONS JUSTIFIANT LE BIEN-FONDE DES PRATIQUES PARTICIPATIVES

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