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Le recouvrement de la Normandie et de l’Aquitaine

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Par   •  19 Décembre 2023  •  Commentaire de texte  •  3 412 Mots (14 Pages)  •  95 Vues

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TD L2 jeudi 9h        Devoir écrit Histoire médiévale         Joris Charpateau

Le recouvrement de la Normandie et de l’Aquitaine :

La campagne de Normandie, a marqué une étape cruciale de la guerre de Cent Ans. Lancée le 31 juillet 1449, elle a été un pilier de la reconquête par Charles VII des territoires occupés par les Anglais. La Chronique du Mont-Saint-Michel de Siméon Luce offre un témoignage précieux sur cette période mouvementée, mettant en lumière les efforts du roi pour reprendre en main la Normandie. Cette reconquête, réalisée lors d'une pause relative dans le conflit contre les Anglais, a offert à Charles VII une opportunité unique de réformer profondément la France, à la fois sur le plan politique, administratif et militaire.

En examinant la reconquête de la Normandie pendant la guerre de Cent Ans, nous analyserons une série de documents, notamment une correspondance diplomatique officielle, un compte rendu historique et un document iconographique. Notre étude se focalisera sur ces trois documents spécifiques, tous axés sur la conquête de Charles VII dans les duchés de Normandie et de Guyenne, fournissant ainsi une approche nuancée de cette période clé de l'histoire française.

Le premier document, intitulé « Les Normands, brigands ou résistants », provient du livre Histoire de Charles VII tome 1 (1407-1444). Cet ouvrage constitue le début d'une série de cinq tomes rédigés par Charles Basin, probablement entre 1471 et 1472, sous le règne de Louis XI, fils de Charles VII. Basin, historien français ayant eu des liens étroits avec Charles VII, a été directement impliqué dans la reconquête de la Normandie en tant qu'évêque de Lisieux. Son accès privilégié aux événements ainsi que sa proximité avec le roi lui ont permis une documentation approfondie, même s'il a pris ses fonctions d'évêque en 1447, probablement avec la faveur des Anglais. Dans ce document, qui aborde la question des brigands en Normandie, Basin adopte un ton neutre presque impartial. Basin ne fait pas clairement la différence entre les différentes catégories de brigands, il choisit de ne pas séparer les véritables brigands des Normands engagés dans la résistance contre l'ennemi.

Le deuxième document sur lequel sera porté notre analyse se nomme « Lettre d’abolition pour les habitants de Bordeaux (1453) ». Ce document est issu du tome 14 de la collection : « ordonnances des rois de France de la troisième race » publié en 1790. Ce document regroupe les documents juridiques émit par la royauté durant le règne de la 3eme Race, la troisième dynastie : les Capétiens. Charles VII étant un Valois (une branche de la famille capétienne), ses ordonnances y sont donc compilées. Ce livre est à l’initiative d’historiens et d’érudits qui comptaient compiler ces documents officiels. La lettre en question, comme son titre l'indique, est une lettre d’abolition. Dans ce document, le roi Charles VII cherche à effacer le passé pour rétablir de bonnes relations avec la ville de Bordeaux, anciennement sous l'influence et la domination anglaise.

Le troisième et dernier document proposé par le corpus documentaire est intitulé « Reddition de Bordeaux de 1451 ». Il est extrait du manuscrit intitulé Les vigiles de la mort de Charles VII, œuvre rédigée par le poète et notaire au Chatelet, Martial d’Auvergne, aux alentours de 1483. Ce document était destiné au roi Charles VIII en hommage à son grand-père, Charles VII. Ce long poème, comptant près de 18 000 vers, présente une riche iconographie illustrant les différents moments de la vie du roi ainsi que les batailles menées contre les Anglais.

Ces documents interviennent donc dans un climat ou les hostilités ont pris fin depuis la trêve de Tours ratifié en 1444 Dans un contexte où les hostilités se sont apaisées après la trêve de Tours, ratifiée en 1444, ces documents surviennent. Charles VII saisit cette période de calme pour restructurer son territoire et son armée. L'ordonnance du 26 mai 1445, établissant l'armée royale en 15 compagnies sous la direction de capitaines nommés par le roi, renforce considérablement sa puissance militaire. Désormais, chaque soldat bénéficie d'une solde, assurant une armée puissante et disciplinée, tandis que l'armée anglaise, peu nombreuse et mal rémunérée, sème le désordre sur le territoire français. Dans cette dynamique, l'alliance avec le Duc de Bretagne, scellée le 17 juin 1449, conduit Charles VII à déclarer la guerre à l'Angleterre dans l'objectif de reconquérir la Normandie, débutant ainsi la campagne le 31 juillet 1449.  À la suite de la campagne de Normandie, Charles VII entreprend la reconquête de la Guyenne. Le troisième document prend place lors de l'assaut de Bordeaux par l'armée royale sous les ordres de Jean d’Orléans, dit le « bâtard », aboutissant à la reddition de la ville en juin 1451.

Dès lors, la reconquête de la Normandie et de l'Aquitaine par le roi de France à la fin de la Guerre de Cent Ans pose une question centrale : Comment cette série d'événements (ici le recouvrement de la Normandie et de la Guyenne) a-t-elle modifié les dynamiques politiques, militaires et diplomatiques en France tout en renforçant le pouvoir royal, au sein d'une période marquée par des conflits prolongés et des rivalités dynastiques ?

L’analyse de cette reconquête nous permettra d’analyser les manœuvres militaires de Charles VII pour la reconquête. Ensuite, notre réflexion nous fera observer les stratégies diplomatiques de Charles VII pour consolider son pouvoir. Enfin, nous étudierons le poids de ces reconquêtes sur le pouvoir et la consolidation du règne du « Bien-Servi ».

Dans cette première partie dédiée aux manœuvres militaires de Charles VII pour la reconquête, nous plongerons au cœur des campagnes qui ont façonné l'issue de la reconquête. En effet, la reconquête de la Normandie et de l'Aquitaine par Charles VII a été une entreprise stratégique cruciale pour restaurer l'autorité royale française. En examinant de près les tactiques déployées par le roi de France pour le recouvrement de la Normandie et de l'Aquitaine, nous mettrons en lumière les défis, les succès et les ajustements stratégiques qui ont marqué cette période cruciale dans le rétablissement de l’autorité royale sur ces duchés sous les ordres anglais.

Effectivement, les campagnes militaires stratégiques entreprises par Charles VII entre 1449 et 1453 ont été ponctuées de moments décisifs qui ont redéfini le cours de la reconquête de la Normandie et de l'Aquitaine. Tout d'abord, en 1449, Charles VII déclare officiellement la guerre à l'Angleterre, justifiant cette action par la nécessité de défendre la Bretagne contre les ambitions anglaises. C'est dans ce contexte que se déroule le siège emblématique de Rouen, place forte anglaise majeure. Les Anglais capitulent finalement le 29 octobre 1449. À la suite de cette victoire, Charles VII fait son entrée solennelle dans la ville le 10 novembre de la même année, marquant ainsi un tournant symbolique dans la reconquête territoriale. Parallèlement, l'armée bretonne, alliée de la France, renforce ses positions en récupérant des places importantes. Fougères, par exemple, est reprise le 4 novembre fragilisant un peu plus les défenses anglaises en Normandie. Également, la bataille de Formigny, en avril 1450, représente un moment crucial : la victoire des forces françaises et bretonnes sur Thomas Kyriell, conduit à la capture de Bayeux le 16 mai, puis de Caen le 25 juin de la même année. Cependant, c'est la prise de Cherbourg le 12 août 1450 qui scelle de manière décisive la fin de la présence anglaise en Normandie. Cette conquête marque un aboutissement majeur dans la reconquête de la région, symbolisant la clôture de la guerre de Cent Ans dans le nord-est de la France. Et c’est alors que la reconquête de la Normandie connaît des avancées marquantes, que Charles VII oriente ses efforts vers la libération de la Guyenne, une région majeure encore sous domination anglaise. Cette nouvelle phase de la campagne de reconquête représente un défi plus ardu, car la libération de la Guyenne s'avère être un processus plus complexe et prolongé que celle de la Normandie. En effet, les habitants de Bordeaux entretenaient déjà des relations privilégiées avec les Anglais, les considérant non seulement comme des alliés mais aussi comme des partenaires commerciaux essentiels dans leur industrie viticole. Cette dynamique complique l'entreprise de libération de la région, ajoutant des obstacles politiques et économiques à surmonter pour Charles VII. Dès 1450, Charles VII déploie des efforts conséquents pour libérer la Guyenne. En septembre de cette année, un détachement français est envoyé, investissant plusieurs places fortes aux environs de Bordeaux. En mai 1451, une armée, sous le commandement de Jean de Dunois, se met en mouvement pour assiéger Bordeaux. Après un siège prolongé, la capitale de la Guyenne capitule le 24 juin 1451, marquant une victoire majeure pour Charles VII. Le document 3, présente d’ailleurs cette reddition temporaire bordelaise ou l’on présente les clés de la ville aux français. Car effectivement, les événements prennent une tournure complexe en octobre 1452, lorsque le Comte de Shrewsbury, John Talbot, parvient à reprendre la ville. Cette situation conduit à la bataille décisive de Castillon en juillet 1453, au cours de laquelle les forces françaises, sous le commandement Jean de Dunois, infligent une défaite cuisante aux anglais. Cette bataille marque la soumission définitive de la ville de Bordeaux à l'automne 1453, mettant ainsi un terme à la présence anglaise dans la Guyenne et consolidant davantage la reconquête territoriale de Charles VII.

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