L'exercice de la puissance des Etats à l'échelle internationale
Dissertation : L'exercice de la puissance des Etats à l'échelle internationale. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar ClaireDuvernay • 28 Septembre 2025 • Dissertation • 1 571 Mots (7 Pages) • 37 Vues
Comment des Etats exercent-ils leur puissance à l’échelle internationale?
Nous avons tous plus ou moins récemment le souvenir d’avoir attendu avec fébrilité les mots d'un seul dirigeant, sachant qu’ils seraient susceptibles de marquer le cours de l’histoire. Nous avons tous également plus ou moins récemment appris l’existence d'un pays dont nous n'avions auparavant jamais entendu parler. Nous savons donc tous que certains États ont plus d’influence que d’autres sur nos vies, qu’ils pèsent plus lourd sur la scène internationale, bref, qu’ils sont tout simplement plus puissants. Mais qu’est-ce que la puissance? Serge Sur la définissait en l’an 2000 comme la « capacité de faire, capacité de faire faire, capacité d’empêcher de faire, capacité de refuser de faire ». Sans s’interroger sur les fondements de l’injustice qui donne à certains Etats la « capacité » d’en dominer d’autres, nous chercherons cependant à comprendre les moyens dont ils disposent pour servir leur propres intérêts au sein de l’échiquier géopolitique mondial. Pour ce faire, nous nous baserons sur les concepts définis par Joseph Nye en observant, dans un premier temps, les outils de coercition militaires ou économiques dont sont dotés des États, et, dans un second temps, leurs procédés d’influence par un rayonnement aussi bien idéologique que culturel.
La force de frappe d’un État est le plus ancien et le plus efficace marqueur de puissance. Si certains l'ont cru désuet pendant un certain temps, l’intensification des conflits globaux et le retour de la guerre en Europe nous prouvent le contraire. Pouvoir se défendre en cas d’attaque ou pouvoir attaquer pour imposer sa volonté constitue un élément central de la puissance. Il est donc cohérent que la première puissance mondiale soit également la première puissance militaire, faisant des États Unis d'Amérique un allié indispensable à de nombreux pays, depuis les membres de l’OTAN à l'Ukraine en passant par Israël. Seulement, un statut militaire qui soit reconnu à l’échelle internationale n’est pas évident à obtenir car il repose sur trois facteurs: la capacité économique du pays, sa volonté à investir dans ce secteur et, le plus discriminant, sa possession ou non de l’arme nucléaire. Ainsi, la Suisse et le Canada auraient les moyens de se doter d’une armée digne de ce nom mais n'en ressentent pas le besoin tandis que le Pakistan a engouffré des sommes considérables dans la recherche et la création d'une arme nucléaire au détriment de sa population. Ces choix ont des lourdes répercussions sur le niveau de vie des habitants mais surtout sur le rôle que joueront les États sur la scène internationale et sur les manières dont ils peuvent exercer leur puissance car la dissuasion nucléaire demeure un instrument de négociation hors-norme.
Les capacités financières d'un pays ne servent cependant pas qu'à alimenter l’armée et ont bien d’autres usages permettant à un pays d'étendre sa puissance. La mondialisation et le développement d’un commerce international accordent aux pays qui le dominent une puissance non négligeable. La Chine, de par son gigantisme économique, illustre parfaitement ce phénomène. En effet, ses 1,4 milliards de consommateurs sont une opportunité en or pour les multinationales et faire des affaires avec la Chine devient une nécessité, quelles que soient les conditions posées par son gouvernement. Par ailleurs, l'investissement économique que fait la Chine sur le continent africain se fait en échange d’une mainmise chinoise sur les ressources du continent et notamment dans le secteur de l’industrie extractive. Cette activité qui a connu un essor fulgurant entre 2003 et 2022, faisant de la Chine le premier partenaire commercial du continent, lui est extrêmement bénéfique. En effet, la création d’infrastructures se fait dans les secteurs qui permettront par la suite à la Chine l’exportation des biens acquis, tandis que les pays africains sont coincés dans le piège de l’endettement et voient leur terres accaparées et exploitées par les chinois. L’on peut également parler de l’achat de dollars que fait le pays de manière régulière, lui permettant une réserve telle que l’Etat serait en mesure de faire s’effondrer l’économie américaine en les vendant d’un coup, un moyen de pression des plus efficaces. La dimension financière de la stratégie mise en place par la Chine décuple la dépendance des firmes internationales vis-à- vis de son marché qui entreprend des méga projets et octroie des prêts avantageux, lui permettant donc de faire plier d’autres États de différentes manières, chacune plus redoutable que les autres.
« Convaincre les autres de faire ce que vous voulez par l’attraction, et non par la coercition ou le paiement » écrivait Joseph Nye au sujet du concept de « soft power » qu’il théorisa. Selon lui, les Etats
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