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Jean, mineur Decazevillois

Lettre type : Jean, mineur Decazevillois. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mars 2023  •  Lettre type  •  429 Mots (2 Pages)  •  120 Vues

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Grâce à la loi de 1874, j'ai pu apprendre à lire et à écrire en restant au village avec ma mère. Ce soir je m'adonne donc à mon loisir préféré : l'écriture. Seul plaisir de la journée car à l'âge de 12ans en 1890 à Aubin, je travaille comme toucheur à la mine, j'aide les chevaux à pousser les wagons remplis de charbon jusqu'au puit de remontée.

Avec mes vêtements noircis par le charbon, la taille serrée par une ceinture en cuire, coiffés d'une barrette en cuire bouillie et chaussés de lourdes bottes cloutées, on commence avant 4h30 en échangeant une lanterne contre notre jeton , c'est s'il reste un jeton qu'on sait que quelqu'un est resté au fond.

On commence alors à abattre le charbon, c'est le rôle des piqueurs, les peleteurs amplissent ensuite les bennes qui sont emmenées par les traineurs et les pousseurs qui les aident lors des passages difficiles puis les galibots traînent les wagonnets et c'est à mon tour.

Après notre bref briquet à 8h constitué d'une double tartine de pain et beurre ou fromage, on se remettait à travailler jusqu'à 13h puis la nuit c'était au tour des boiseurs qui faisaient les charpentes. J'en connais peu sur eux, ce que je sais c'est que s'ils espacent trop les poutres, ils se prennent des pénalités de salaire très fortes.

J'ai 12ans et pourtant je sais déjà que si j'atteints les 40ans je serais chanceux. Les accidents et la maladie s'abattent sur nous, les mineurs. Déjà que les conditions de travail: labeur harassant, le manque d'air, l'humidité, les positions inconfortables, le poids des outils à manier à bout de bras et les 30 à 40 degrés qu'on se prend sont durs à supporter mais en plus les dangers d'explosions, d'inondations, d'eboulements, d'incendies, d'asphyxie et surtout le coup du grisou rendent le travail comme un bagne en plus dangeureux, j'en suis sûr. Les lanternes servent à détecter le coup du grisou, n'empêche que les gars ont souvent pas le temps de voir la flamme devenir bleue que ça en fait déjà des morts.

Notre maison froide et humide ne rend pas plus douce la vie à l'extérieur quand on rentre mouillé de sa sueur et de l'humidité des galeries.

Donc pour oublier que 90% de notre salaire passe dans les courses, heureusement qu'on a le café, notre petit jardin et surtout l'Hôtel de Ville. On y joue du piano là-bas et nos danses amène même du monde.

Je préfère tout de même écrire et si je vivais autrement, je suis sûr que j'aurai pu en faire quelque chose: c'est mon plus grand regret.

Jean

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