La Byzance médiévale

CM-Médiévale : Début du Moyen Age ou antiquité tardive ? De l’empire romain a l’empire byzantin (6e -7e siècle )

Moyen Âge :476-1453 : construction a posteriori, inventée à la Renaissance par les humanistes. Elle est connotée négativement et elle est eurocentrée.

Mais est-ce qu’on peut parler de Moyen Âge pour le VIᵉ jusqu’au XIᵉ siècle pour Byzance ?Entre les deux, peut-on parler de Moyen Âge ?

L’Antiquité tardive est une expression créée par Henri-Irénée Marrou en 1977. Il insiste par ce terme sur les continuités de la période de l’Antiquité au Moyen Âge : comme par exemple le modèle à atteindre (le modèle impérial). C’est aussi une période qui voit une diffusion du christianisme à grande échelle, dans l’Empire romain mais aussi à l’extérieur de l’Empire chez les « barbares ».

De Dioclétien à Charlemagne, on voit se massifier les liens entre l’Empire romain et des populations extérieures à l’Empire.

Empire byzantin : Antiquité ou Moyen Âge ?

Est-ce que l’Empire byzantin est un empire antique ou médiéval ? Et est-ce que cette notion d’Antiquité tardive est applicable ?

L’Empire byzantin est un terme qu’on emploie par commodité pour désigner les successeurs de l’Empire romain d’Orient : cela suggère qu’il y a eu une rupture (à revoir).On parle d’Empire byzantin mais ceci est aussi une commodité puisque Byzance est une colonie établie plus tard. L’« Empire byzantin » est en réalité une invention du XVIIᵉ siècle.

En 395, l’Empire est difficile à gérer (il est sous pression à ses frontières, les limes). Il est donc séparé entre Honorius et Arcadius. Cet événement est la « partition de l’Empire ».

Jugements sur l’Empire byzantin

L’Empire byzantin a été critiqué par les penseurs des Lumières comme Edward Gibbon qui écrit Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain : il dit que l’adoption du christianisme aurait affaibli l’Empire, incapable de se défendre face aux « invasions barbares ». Mais l’Empire byzantin a aussi été présenté comme une version amoindrie de l’Empire romain, il est victime de jugements moraux et ascientifiques.

Le siècle de Justinien

Le « siècle de Justinien » peut démarrer en 476 avec la fin de l’Empire romain d’Occident, avec la déposition des insignes impériaux à Constantinople. Il peut s’achever en 632 avec les premières expéditions arabes en territoire byzantin.

Le siècle de Justinien se caractérise-t-il davantage par ses continuités avec l’Antiquité romaine ou par ses innovations et ses ruptures ?

Construction politique de l’Empire romain

L’Empire romain, c’est une construction politique qui commence en -27 av. J.-C., quand Auguste reçoit le titre d’imperator et de princeps (le premier citoyen du Sénat). C’est pour cela que cette période s’appelle le Principat.

500 ans après Auguste, la construction politique est différente : on parle alors du Domina (vient de dominus, qui veut dire « le seigneur »). Dans le Domina, la population est considérée comme des sujets. L’empereur est de plus en plus autoritaire.

Par exemple : La proskynèse est une façon de saluer l’empereur

La christianisation de l’Empire

Autre modification : l’Empire s’est christianisé. Elle commence en 313 avec l’édit de Milan, quand Constantin autorise le culte chrétien.

Mais en 391, Théodose Ier promulgue un édit qui fait du christianisme la seule religion d’État (religion qui est reconnue par l’administration et l’État, à différencier de la religion majoritaire).

➡ Cette christianisation de l’Empire assure la pérennité de l’Empire.

Langue et culture

L’Empire est un empire qui parle latin, langue véhiculaire.

Or, avec la conquête des régions orientales, le grec va prendre de plus en plus d’importance : l’Empire devient un empire bilingue = un des facteurs qui accentue l’éloignement culturel des deux parties de l’Empire.

Quand débute l’Empire byzantin ?

• Fondation de Constantinople en 330 ?
• Partition de l’Empire en 395 ?
• Retour des insignes impériaux à Constantinople en 476 ?

I – L’héritage des structures antiques

A – La fonction impériale

L’empereur jouit d’un pouvoir qui est quasiment absolu sur son imperium.

Il décide de la paix et de la guerre, des finances, des dépenses publiques, et également il rend la justice en dernier recours.

L’empereur fait l’objet, depuis l’Empire païen, d’un culte impérial. Ce qui change avec la christianisation, c’est qu’il va être considéré comme l’élu de Dieu, comme son représentant sur terre (l’empereur n’est pas Dieu !).

Dans l’ecclesia (l’Église), il y a :

• les clercs qui exercent les sacrements (baptême, communion, eucharistie…),
• et les laïcs qui sont les autres…

L’empereur est laïc mais on lui reconnaît une autorité sur l’Église : il assure l’unité de l’Empire et des chrétiens à travers l’Empire, il est le garant de l’orthodoxie.

Depuis Constantin, l’empereur convoque les conciles (qui sont des réunions de prélats — les clercs les plus importants de l’Église, comme les évêques et les abbés) pour légiférer sur les dogmes (éléments de croyance qui ne se discutent pas) mais aussi sur des éléments de discipline.

➡ Le premier concile est celui de Nicée en 325.

L’empereur pourchasse aussi les hérétiques (ceux qui ne respectent pas les dogmes de l’Église).

Il peut nommer les patriarches (= les évêques qui ont des prérogatives surtout honorifiques, mais qui ont une primauté d’honneur : à savoir Constantinople, Rome, Antioche, Jérusalem et Alexandrie).

Une fonction impériale sacrée

Cette fonction impériale est sacrée : elle fait que l’empereur est le représentant de Dieu.

Les empereurs peuvent être destitués puisque c’est la fonction qui est sacrée (et non la personne). → un des grands paradoxes de l’Empire.

De plus, la transmission du titre d’empereur ne se fait pas forcément dans la même famille.

Mais la période 395-602 est une période durant laquelle aucun empereur n’hérite du pouvoir de son père et il n’y a pas de situations de guerres civiles ou de coups d’État : il a une stabilité sans continuité dynastique.

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