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Causes et conséquences de la Crise de Suez (1956)

Dissertation : Causes et conséquences de la Crise de Suez (1956). Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  4 Octobre 2018  •  Dissertation  •  2 008 Mots (9 Pages)  •  7 064 Vues

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 SUJET : Causes et conséquences de la Crise de Suez (1956)                                         

                                                                                                                                                   ZARIC Davor (L1 histoire)                      

  Carrefour de civilisations et berceau des 3 monothéismes, le Moyen-Orient concentre des rivalités religieuses, politiques et culturelles ainsi que des enjeux géostratégiques dont le contrôle des ressources pétrolières. En effet, la nationalisation du canal de Suez du 26 juillet 1956 intervient dans un climat difficile dans le monde arabo-israélien et où les puissances coloniales incarnées par la France et l’Angleterre se voient jouer un rôle essentiel dans la gestion de cette partie du monde et de ses enjeux. « La France accélère ses livraisons d'armes à l’Israël ; quant à l’Angleterre, le premier ministre anglais Eden veut se débarrasser de Nasser mais ne souhaite pas se confronter avec le reste du monde arabe. » (Source : Vincent Cloarec, Henry Laurens, Le Moyen-Orient au 20e siècle).

Dans ce contexte, Nasser, invité à la conférence des pays de Bandoeng de 1955, cherche à faire l'unité du monde arabe autour de l'Égypte qu'il dirige depuis juin 1956. Conformément à cette réunion au Sommet, il projette la construction d'un grand barrage à Assouan pour stimuler la transformation économique et agricole du pays. Cette crise apparaît alors dans le cadre de l’émergence politique du Tiers-monde.

Nous verrons donc en quoi la Crise de Suez est révélatrice des enjeux géostratégiques dans les relations internationales de la guerre froide et du Moyen-Orient.

Dans un premier temps nous verrons les causes et les origines de la crise de Suez, puis nous verrons les différentes dimensions militaires du conflit, et enfin nous étudierons les enjeux de cette crise ainsi que ses conséquences sur le plan international.

 

  Tout d’abord, l’origine de la crise est une conséquence directe de la nationalisation du canal de Suez. En effet, Nasser, étant à la tête de l'Égypte depuis 1952, rêve de moderniser son pays. Il commence par construire un barrage à Assouan, pour régulariser le débit du fleuve afin de doubler les surfaces irriguées du pays et fournir de l'énergie hydroélectrique. « De plus, la société allemande « Hochtief » a établi le devis de ce projet estimé à environ 1,2 milliard de dollars. Washington, qui tient à conserver de bonnes relations avec l'Égypte et signe donc un accord en février 1956. » (Source : Olivier Carré, L’Orient arabe aujourd’hui ). Toutefois, Nasser exprime un anticommunisme et se veut neutre dans la guerre froide qui oppose l'URSS aux États-Unis, et formule quelques critiques contre les alliances américaines au Moyen-Orient tel que le Pacte de Bagdad de 1955. Par ailleurs, voulant préparer une revanche contre Israël, il reçoit des armes du bloc communiste, renforçant l’implication des « 2 Grands » dans le conflit. Ces actions inquiètent fortement le Sénat américain et, le 19 juillet 1956, le Secrétaire d'État John Foster Dulles retire l'offre de ce prêt américain à l’Égypte. Le 22 juillet, les Soviétiques affirment qu'ils ne veulent pas financer le barrage. Nasser décide donc de se procurer l'argent en nationalisant le canal de Suez en conséquence de la réponse des « Grands ». Il prévoit d'indemniser les actionnaires de la Compagnie, essentiellement français et Britanniques. Nasser prend donc la décision de nationaliser le canal afin de s’emparer de l’argent rapporté aux Français et Anglais, en ne se préoccupant pas de la réaction Etats-Unienne à la suite de la mise en place des « non-alignés » à la conférence de Bandoeng en 1955.

  De plus, les Français et les Britanniques, qui perçoivent les droits de péage sur le canal, protestent contre cette décision. La situation engendre des facteurs extérieurs : « Guy Mollet, chef du gouvernement français, qui veut sanctionner Nasser, se révèle être coupable d'héberger au Caire les chefs de la rébellion algérienne (FLN) et dont la radio (La voix des Arabes) diffuse des messages séditieux » (source : W.R. Louis, R.Owen (éd.), Suez 1956 : the Crisis and its Consequences)

  En parallèle, Israël, allié de la France, manifeste le souhait d'une guerre préventive contre l'Égypte, soupçonnée de vouloir laver l'affront subi par les Arabes en 1948. Ben Gourion déclare en effet le 17 octobre : "le principal danger provient du dictateur égyptien qui domine les autres États arabes et ne se lasse pas de proclamer son intention de détruire Israël". Le Caire refuse d'accepter le libre passage des bateaux israéliens sur le canal. Une conférence s'ouvre alors à Londres le 16 août en vue de trouver un compromis. Les Américains suggèrent un contrôle international du canal mais Nasser refuse cette décision.

Ainsi, les origines de la crise trouvent lieu à des tensions sur le plan international et créer les prémisses de la montée en puissance de Nasser et de sa politique.

 

  Tout d’abord, les Français et Britanniques se préparent à une intervention face aux puissances israéliennes et égyptiennes. En effet, les militaires français et britanniques acheminent des troupes vers Chypre en vue de mener le conflit au Proche-Orient. Le français Guy Mollet et le britannique Anthony Eden obtiennent l’accord de leur Parlement pour une intervention militaire contre l’Egypte.

 « De plus, le 16 octobre, les deux Chefs se rencontrent à Paris pour la première fois. Ils se mettent d'accord sur le principe d'une intervention militaire mais les Britanniques, craignant d’intensifier les tensions avec les Arabes, ne veulent pas se compromettre dans une action commune avec Israël. Le 22 octobre, le Premier ministre israélien David Ben Gourion se rend discrètement en France avec son chef d'état-major Moshe Dayan. En conséquence, la délégation se rencontre à Sèvres, près de Paris, Guy Mollet ainsi qu'un représentant britannique. Il est convenu le 24 octobre que les Israéliens, décidés à « rompre l’encerclement », attaqueront les Égyptiens et que par la suite, Français et Britanniques prendront prétexte de ce que la sécurité du canal est en péril pour adresser aux deux belligérants un ultimatum les invitant à retirer leurs troupes, dans le cas contraire elles occuperont la zone du canal". La décision est prise d'une attaque le 26 octobre en direction du canal par Israël. "L’ultimatum franco-anglais est envoyé le 30 octobre pour laisser aux soldats israéliens le temps d'arriver à proximité du canal » (Source :  A.-C.De Gayffier-Bonneville, Histoire de l’Egypte moderne, l’éveil d’une nation, XIXe-XXe siècles ).

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