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Solutions Possibles De Lutte Contre La Degradation Et L'appauvrissement Du Sol

Mémoire : Solutions Possibles De Lutte Contre La Degradation Et L'appauvrissement Du Sol. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Janvier 2015  •  4 063 Mots (17 Pages)  •  5 809 Vues

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Au niveau mondial, l’impact du travail du sol sur l’environnement est fréquemment mis en avant dans de nombreux pays. En effet, dans des contextes pédo-climatiques très sensibles à l’érosion, le labour ou de nombreux passages d’outils de travail du sol peuvent avoir des impacts négatifs sur la protection des sols et de l’environnement, par exemple aux Etats-Unis, au Brésil ou en Australie. Le phénomène du dust bowl et ses conséquences sociales a par exemple été décrit aux Etats-Unis en 1939 dans l’ouvrage de John Steinbeck « Les raisins de la colère ». Pour y remédier, des systèmes de cultures basés sur une forte réduction des passages d’outils de travail du sol, voire sur du non travail du sol, y ont été développés en partie pour ces raisons. Ces techniques d’implantation très « simplifiées » se sont quasiment généralisées dans certains pays comme le Brésil. Leur impact sur l’environnement y est fréquemment décrit de manière positive avec comme exemple la protection des sols, la protection des eaux par réduction du ruissellement ou encore la réduction des émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Certaines études récentes, réalisées notamment en Amérique du nord, montrent par exemple un impact favorable de la réduction du travail du sol sur le stockage de carbone dans les sols, avec comme conséquence une réduction potentielle de l’effet de serre par réduction des émissions de CO2.

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[Rapport complet->http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=51256&p1=00&p2=11&ref=17597]

En France, on considère souvent, à tort, que le développement des Techniques Culturales Sans Labour (TCSL) est récent. Dans la pratique, ces techniques d’implantation se sont développées dès la fin des années 60. L’extension des surfaces est cependant restée limitée dans les années 70 et elles ont quasiment disparu dans les années 80. Le choc psychologique provoqué par la PAC au début des années 90 a favorisé le développement des TCSL. Ces dernières se sont même fortement étendues ces 5 dernières années. Les TCSL peuvent prendre en France des formes très différentes, avec des degrés de simplification du travail du sol très variés. Les TCSL peuvent inclure plusieurs passages d’outils, certains réalisant un travail superficiel et d’autres un travail profond sans retournement du sol, par opposition au labour. Les TCSL peuvent aussi correspondre à du semis direct qui exclut tout travail du sol et se limite au semis.

Quel que soit le pays, la suppression ou la réduction du travail du sol n’est pas sans poser de problèmes techniques à résoudre. Par exemple, une évolution technologique des machines agricoles a été nécessaire afin de s’adapter à la présence de débris végétaux en surface qui peuvent contrarier la qualité de semis. Certaines conséquences agronomiques de la réduction du travail du sol doivent également être gérées, comme la maîtrise des adventices qui peut être plus complexe. Le concept d’agriculture de conservation (des sols) a été développé, à l’origine sur le continent américain, dans l’optique de garantir la pérennité des systèmes de cultures et leur efficacité dans la lutte contre l’érosion. C’est une approche systémique permettant d’appréhender les conséquences de la simplification du travail du sol, qu’elles soient positives comme une réduction suffisante de l’érosion ou négatives comme la maîtrise des adventices. L’agriculture de conservation décrit une conduite idéale du système de culture dans des contextes très érosifs. Elle intègre l’adaptation des rotations, en incluant les cultures et d’éventuels couverts végétaux, afin de gérer le parasitisme des cultures ou encore un niveau de couverture du sol suffisant pour réduire l’érosion.

Le développement récent des TCSL en France, et en particulier si ces techniques devaient encore se développer, interroge sur leurs conséquences à court, moyen et long termes sur l’environnement. L’ADEME, ARVALIS-Institut du végétal, l’INRA, le groupe « Chambres d’agriculture », l’AREAS, le CETIOM, l’ITB et l’IFVV se sont associés pour répondre à cette question en conduisant cette étude. Son objectif est d’aboutir à une vision d’ensemble de l’état des connaissances actuelles des impacts environnementaux des TCSL. Cette étude s’est appuyée au maximum sur des références bibliographiques françaises ou sur des résultats d’essais français. En complément, certaines publications européennes ou nord-américaines ont été valorisées. L’étude s’est attachée à conclure quant aux impacts environnementaux des TCSL dans nos conditions pédo-climatiques. Cette étude ne traite par contre pas de certains aspects des TCSL, comme des motivations associées au développement de ces techniques, par exemple certains aspects socio-économiques, ou de leurs conséquences sur les cultures. Le choix des sources d’informations, concentré sur les références bibliographiques et les résultats d’essais nationaux disponibles, avec quelques compléments indispensables de publications européennes ou nord-américaines, a un impact sur la portée de cette étude. Le souci de privilégier ainsi la sécurité quant à la qualité d’informations scientifiquement reconnues, et pertinentes pour appréhender la réalité nationale, a une contrepartie. Il s’agit du nombre limité des références disponibles et de la non prise en compte de données et savoirs techniques moins formalisés ou certifiés. Les corollaires sont une capacité réduite à tenir compte de la variabilité des situations et une interrogation critique nécessaire sur le caractère généralisable les résultats analysés. L’évolution rapide des techniques et des pratiques implique d’appliquer ce questionnement à l’actualité des références, produits de protocoles d’expérimentation ou d’observation inéluctablement en décalage par rapport à la représentation d’une réalité présente.

Cette étude se décline en trois parties :

1. Un état des lieux des pratiques de travail du sol en France est présenté dans la première partie. Une synthèse de différentes enquêtes disponibles a permis de faire un état du développement actuel des TCSL, de leur dynamique et des situations agronomiques où elles sont les plus fréquentes. Quelques impacts du travail du sol sur la conduite du système de cultures (cultures intermédiaires, intrants…) sont également pris en compte, dans la limite des données disponibles. Un point est également fait sur la terminologie relative au travail du sol pour caler quelques

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