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Portrait de Paris, Mercier

Commentaire de texte : Portrait de Paris, Mercier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 819 Mots (8 Pages)  •  194 Vues

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Ce texte est un extrait de « tableau de Paris », œuvre de douze tomes rédigée entre 1781 et 1789 qui peint un portrait de la capitale et de sa population, entre monument et scène de vie, mœurs et idées régnantes, l’auteur plonge le lecteur dans le Paris du 18eme siècle à travers son regard, comme si il se baladait lui-même dans la capitale. Louis Sébastien Mercier, poète , journaliste et écrivain parisien, a connu plusieurs régimes politiques de son vivant, il a des idées révolutionnaires, ce que l’on peut déceler par la parution d’une œuvre appelée « L’an 2440 » publiée en 1771 où il dépeint par exemple la prise de la bastille qui n’a pas encore eu lieu, plus tard, il va appartenir au mouvement révolutionnaire et prendre une place de député à la convention. Cette œuvre qu’il baptise Tableau de Paris est son premier véritable succès, qui lui apporte les éloges de ses contemporains par exemple avec les Courrier de l’Europe, journal qui joue alors un rôle dans l’apport d’idées pré-révolutionnaires : « C’est l’ouvrage d’un citoyen sensible et courageux, que de petites considérations n’arrêtent point. Il a voulu voir ce que personne de contemple. ».

1. Listez les qualités et les vices de la population d’après Mercier.

Caractérisez le regard que porte Mercier sur le peuple du faubourg saint marcel. Est-il original pour l’époque ? En conclusion, quelle critique peut on faire de ce document ?

Mercier porte un regard très négatif sur la population du faubourg Saint Marcel, il le compare au faubourg saint honoré (l2) qui est bien mieux fréquenté, il dépeint une population indisciplinée, pauvre, excentrée, différente, malpolie, révoltée, arriérée, violente, sauvage, sans aucun gout ni but, débauchée, sale, malade dans le chapitre LXXXV et humble, sobre, sage, travailleuse, pieuse, heureuse dans le chapitre CCLVI. Mais cette vision n’est pas originale pour l’époque, on idéalise déjà le travail du peuple (Ex : Article « peuple », du chevalier de Jaucourt dans l’Encyclopédie, vol. XII, 1765) tout en le montrant comme loin de la noblesse en terme de qualité de vie, de mœurs, d’intelligence. Ce document est critiquable car, comme ses contemporains, il dresse un tableau idéalisé du vieil homme pauvre et sage, qui n’a que dieu, du pain et ses mains pour être heureux, l’opposant à la noblesse qui ne « sait point faire usage de la vie et se désole en lâche au moment de mourir », il ne rend pas grave la misère du peuple sous prétexte qu’elle le rend heureux et simple. Pourtant il se contredit en décrivant dans le premier texte un peuple qui ne sait pas se tenir et qui mérite en soit ce qui lui arrive par son mauvais comportement, on idéalise le pauvre, pourtant, dans la réalité, on ne veut pas de son contact et de sa participation à la vie de groupe, à la vie politique. « Si l’on fait un voyage dans ce pays-là, c’est par curiosité, ; rien ne vous y appelle ; il n’y a pas un seul monument à y voir ; c’est un peuple qui n’a aucun rapport avec les parisiens, habitants polis des bords de la seine » (l8 à 10). La description qu’il fait du quartier est vivante et critique, mais enracinée dans de vieux préjugés.

2. Thématique d’un peuple fuyant, avec le champ lexical de l’isolement (Eloignées l4, solitude l6, ignorés et séparés l7, extrémité l8, fermé l12, séditions l13, reculés l15, enfoncé l20, insecte et dérobe l21, trou l24, errent l25, désert l35, seul l48)

Thématique d’un peuple bruyant et sauvage, avec le champ lexical de la turbulence : Remuante l1, indisciplinée l2, mutineries l13, public l16, populace l17, attroupe l17, Cents l20, réunies l21, des hommes et des femmes l30, reflue l36, douzaine l37, inflammable l39, excès l41, centaines l44

Thématique d’un peuple miséreux, avec le champ lexical de la misère : Pauvre l1, Ruiné l5, Misère obscure l13, valent l24, trou l24, loyer l25, misérables l25, asile l26, nus l27, sans souliers l30, haillons l48, vendu l50, bouillon l50, fortune l51, peines l54

Thématique du peuple sale avec le champ lexical de la répulsion : insecte l21, épouvantable et confuse l32, infect l32, éloigne l32, horriblement l33, désagréable l33, mauvais air l42, mauvais pain l43, empoisonnée l43, fièvre pourpreuse l43, haillons dégoutants l48, noirs et dépouillés l51.

3.

I) le peuple fuyant & isolé

Au court du 18ème siècle, il est intéressant d’observer une idéalisation du travail du peuple notamment chez les physiocrates et les philosophes, comme le montre par exemple le titre complet de l’Encyclopédie de Diderot et D’alembert, ici le peuple est représenté par un prisme plus négatif car il n’est même pas travailleur « se cachent les hommes ruinés, les misanthropes, les alchimistes, les maniaques, les rentiers bornés, et aussi quelques sages studieux », des occupations qui se rapportent à des activités qui ne profitent pas à l’économie, ce pourquoi le peuple est censé exister pour la noblesse. L’auteur présente le quartier comme un refuge pour ceux qui ne veulent pas travailler, et donc en marge de la société et des autres membres du peuple (errent l25).

En effet on présente ici le peuple comme ayant la volonté de se cacher, on le compare même avec un « insecte » l21 et en général avec un animal , son isolement s’explique par son incapacité à se mêler à

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