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Les réformes religieuses

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Par   •  18 Mars 2019  •  Cours  •  2 779 Mots (12 Pages)  •  513 Vues

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MOUVEMENT DES IDEES

Exubérance baroque et harmonie classique, XVIe – XVIIIe siècles

   Le baroque est né en Italie dans la deuxième moitié du XVIe siècle. Il prolonge la dernière

partie de la Renaissance, souvent appellée le maniérisme, et se développe ensuite tout au long du 17e. Dès la fin de ce siècle, il évolue en direction du rococo et se poursuit jusqu’au milieu du 18e.

   Il précède et côtoie le classicisme qui s’exprime au 17e siècle sous le règne de Louis XIV. Conçu en France, ce style artistique connaît une diffusion plus limitée que le baroque mais influence sensiblement les souverains étrangers soucieux de paraître à l’image du roi de France. Après un essoufflement, dès la fin du 17e, il est réactivé à partir de la deuxième moitié du 18e siècle avec un retour à l’antique, à la nature et au développement de la rationalité sous les Lumières.

   Le baroque est fondé sur les contrastes / exubérance inventive, et le classique est centré sur la recherche d’harmonie et d’équilibre

   I / Exubérance baroque

   A) Exubérance baroque dans l'art

   1 – Débuts et développement du baroque

   Au cours du 17e siècle, les commandes attachées au baroque se multiplient en Italie dans une série d'arts majeurs : architecture, peinture et sculpture. L'art baroque se caractérise par la représentation de formes en mouvement. Dans la peinture et la statuaire, on contorsionne les corps (rex : Le Bernin, l’Extase de la bienheureuse Ludovica Albertoni, 1674). La combinaison de la recherche du mouvement et du grandiose conduit à la réalisation de fresques de grande taille où l’art poussé de la perspective donne des compositions en trompe-l’œil, pour créer de la profondeur en donnant l’illusion de prolonger l’espace (ex : plafond peint par Ignazio Birago di Borgaro au château d’Aglie en Piémont).

   Souvent, le pathétique et le dramatique dominent dans l’expression des scènes et des

personnages (ex : La Descente de Croix (1612), Pierre-Paul Rubens : personnages mobilisés autour du Christ avec des visages et des gestes exprimant l’affliction ou la douleur + utilisation du clair-obscur dans la teinte pâle du corps du Christ et les couleurs plus affirmées des personnages) Le Caravage, peintre milanais, met au point la technique du clair-obscur, un procédé révolutionnaire dans la peinture qui va inspirer beaucoup de peintre en Europe (Vélasquez, Rembrandt, utilisent la lumière pour mettre en valeur le sujet principal)

   Le pompeux et le triomphal du baroque s’expriment par l’accumulation et la combinaison des

ornementations. Aux formes architecturales s’ajoutent les sculptures et les peintures (intérieurs privés et publics, églises tout particulièrement) Mais on difficilement définir une unité architecturale baroque, du fait de l’inventivité du style. On retiendra que les constructions sont massives et chargées, et que les architectes baroques aiment recourir aux colonnades / dômes / volutes. Alors que certaines façades restent simples et plates, la grande originalité de certains bâtiments réside dans l’emploi de l’ellipse et des courbes (ex église Saint-André du Quirinal, Le Bernin, 1658 : porche semi-circulaire, plan et coupole elliptiques + idem pour la colonnade de la place Saint-Pierre à Rome (v. 1660)) L’architecte suisse italophone Francesco Borromini (1599-1667) considéré, avec Le Bernin, comme une des figures majeures de l’architecture baroque. Il réalise à Rome l’église Saint-Yves-de-la-Sagesse entre 1643 et 1662, avec une façade concave enserrée dans les ailes du palais.

   Le baroque s’est aussi développé dans les empires coloniaux entre 1650 et 1770. Au rythme de leur structuration et de l’évangélisation, les vice-royautés se couvrent d’église et de couvents, à partir du moment où la société est stabilisée. Le baroque connaît une exubérance grandissante au cours du temps.

   2 – Période du baroque tardif : le rococo

   La période du baroque tardif, appelé aussi rococo, apparaît dès la fin du 17e en France et se répand ensuite en Europe au 18e siècle. En architecture, l’ornementation se multiplie par rapport à la période précédente et gagne en fantaisie et en richesse jusqu’à la surcharge, en particulier dans la partie catholique du Saint-Empire (ex : intérieur de l’église de Wies en Bavière). En revanche, en Russie, l’évolution est plus modérée sous l’influence de l’architecte Bartolomeo Rastrelli (1700-1771) appelé par la tsarine Elisabeth Ire. Elle lui commande d’édifier le palais Catherine (construit en l’honneur de sa mère Catherine Ire entre 1752 et 1756, près de Saint-Pétersbourg).

   En France, le style rococo ou rocaille s’exprime particulièrement dans la peinture de Jean-Antoine Watteau, de François Boucher ou de Jean-Honoré Nicolas Fragonard. Ils représentent des scènes gracieuses, légères, insouciantes ou dépaysantes aux dessins subtils, se libérant de la pesanteur du classique de la période d’apogée du règne de Louis XIV.

   B) L'art et les églises catholiques réformées

   Le protestantisme, en réaction aux fastes de l’Eglise, prône dans la réforme la simplicité dans les manières de vivre et les pratiques religieuses. L’absence d’ostentation dans les intérieurs privés, la couleur noire comme base vestimentaire, le refus des images religieuses dominent largement chez les réformés, notamment chez les calvinistes et les puritains. Les images de Dieu, de la Vierge et des saints, assimilées à de l’idolâtrie sont généralement rejetées et ont donné lieu à un mouvement de destruction ou de mutilation (iconoclasme). Tous les réformés ne sont pas aussi radicaux. Luther se méfie d’abord des images puis en découvre les vertus positives, leur reconnaissant un pouvoir de persuasion qui frappe l’imagination et aide la mémoire. Il revendique le recours possible aux images mais privées d’esthétique. Quant à Calvin ou Zwingli, ils sont ennemis de l’art et opposés aux images religieuses dans lesquelles ils voient les idoles dénoncées par les prophètes  bibliques.

   L’Eglise catholique de la contre-réforme est à l’opposé de ces approches. Non seulement les images ne sont pas remises en causes mais l’art est mis au service de la religion dans le but d’impressionner les fidèles, les édifices religieux devenant le théâtre de spectacles brillants. Les décors fastueux des édifices religieux, des églises en particulier, doivent émerveiller les croyants pour qu'ils les assimilent à une des expressions de la toute-puissance de Dieu. Les représentations, par les sentiments et la beauté exprimés, doivent émouvoir et participer à l’élévation de l’âme.  

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