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Les Articles de l'Union de l'Ormée (1652)

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Par   •  9 Février 2016  •  Commentaire de texte  •  3 822 Mots (16 Pages)  •  1 063 Vues

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Léo Mordant[pic 1]

L3 Histoire

Histoire Moderne

Olivier Rouchon

Les Articles de l'Union de l'Ormée (1652)

[pic 2]

Vue de Bordeaux à la fin du XVIe siècle, Sébastien Münster, Cosmographia Universalis (édition française de 1575 par François de Belleforest).

Bibliographie

Ouvrages généraux sur la période :

- CORNETTE Joël, L'affirmation de l’État absolu (1492-1652), Hachette, Paris, 2009.

- NASSIET Michel, La France au XVIIe siècle, société, politique, cultures, Belin Histoire, Paris, 2006.

- RANUM Orest, La Fronde, Seuil, Paris, 1995.

Ouvrages sur Bordeaux et son Parlement :

- BUTEL Paul, Vivre à Bordeaux sous l'Ancien Régime, Perrin, 1999.

- FAVREAU Bertrand (dir.), Le Parlement de Bordeaux, 1462-2012, 550 ans d'histoire du Parlement et du barreau de Bordeaux, Chawan, 2014.

- Histoire des maires de Bordeaux, Les Dossiers d'Aquitaine, Bordeaux, 2008.

- LE MAO Caroline, Parlement et parlementaires, Bordeaux au grand siècle, Champ Vallon, 2007.

Ouvrages sur les révoltes populaires :

- BERCÉ Yves-Marie, Histoire des Croquants, Étude des soulèvements populaires au XVIIe siècle dans le sud-ouest de la France, Paris, 1974.

- JOUHAUD Christian, Mazarinades : la Fronde des mots, Aubier, Paris, 1995.

- PORCHNEV Boris, Les soulèvements populaires en France au XVIIe siècle, Flammarion, Paris, 1972.

Plan

  1. I. Une « confrérie » de l'harmonie sociale

A. Le rapport à Dieu et aux supérieurs

B. L'empreinte de la « confrérie »

C. Le désir d'un bouleversement des équilibres urbains

  1. II. Un acteur et un outil politique

A. Contre le Parlement et la « jurade »

B. Contre le duc d'Épernon et Mazarin

C. L'ombre du Grand Condé

        La Guyenne a été une des principales régions frondeuses du XVIIe siècle, et sa capitale Bordeaux, de par son statut politique et sa puissance économique a été un acteur majeur de la Fronde parlementaire mais aussi, et surtout, de celle des princes à partir de 1650, en devenant le fief du Grand Condé révolté.

        Le texte auquel nous allons nous intéresser offre un éclairage particulier sur la situation de Bordeaux à l'apogée de sa sédition envers le pouvoir royal. Il s'agit des Articles de l'Union de l'Ormée, qui régissent à partir de leur impression à Paris en juillet 1652 le parti de l'Ormée, assemblée de frondeurs zélés dont l'appellation vient de la place publique plantée d'ormes où ils se réunissaient.

        L'auteur nous est inconnu pour la simple et bonne raison qu'il s'agit de la publication d'un groupe de personnes. On peut toutefois supposer qu'il a été rédigé sous l'impulsion du meneur de l'Ormée à l'époque, un certain Dureteste issu d'une famille de bourgeois bien connue à Bordeaux. L'Ormée est composée de petits bourgeois, de marchands et d'artisans qui n'avaient pas forcément voix au chapitre du gouvernement urbain et qui cherchent, à travers ce texte, à faire valoir leur importance politique au sein de la cité face au Parlement local et à la « jurade » (sorte de conseil municipal composé de parlementaires, nobles et riches bourgeois), puissants organismes décisionnaires de la ville.

        L'historiographie pourtant pléthorique sur le sujet n'a pas vraiment réussi à déterminer ce qu'était réellement l'Ormée : confrérie bourgeoise, organisation de salut public, parti militant condéen ou encore contre-pouvoir municipal… on peut considérer à la fois toutes et aucunes de ces définitions selon Christian Jouhaud, qui pense même utile d'écrire une histoire de cette historiographie tellement elle est vaste et variée à partir du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours[1].

        Le texte, volontairement simple et souhaitant préserver toutes les sensibilités, a sûrement été écrit dans cette optique pour unir l'hétérogène parti de l'Ormée sous une seule et même bannière mais aussi pour expliquer le mouvement aux autres habitants, et pourquoi pas les convaincre. Le contexte de son impression (été 1652) le rend d'autant plus intéressant étant donné qu'à ce moment-là, quatre ans après le début de la Fronde et deux ans après son emprisonnement, le Grand Condé a été libéré et possède désormais la fonction de gouverneur de Guyenne. Il n'en demeure pas moins un fervent rebelle au pouvoir royal et à Mazarin, qu'il combat aidé de ses alliés espagnols. Capitale de son mouvement de rébellion, la situation de Bordeaux est particulièrement complexe, entre parlementaires, jurats et ormistes qui cherchent tous à s'imposer comme l'unique pouvoir urbain et continuer à faire valoir les privilèges dont jouit la ville depuis des décennies.

        Les Articles de l'Union s'attachent d'abord à rappeler leur obéissance au roi mineur Louis XIV et à leur gouverneur le prince de Condé, ne souhaitant froisser ni l'un ni l'autre. La suite du texte traduit les velléités ormistes à plus de reconnaissance et de poids sur la scène politique locale, tout en posant les principes fondamentaux de leur communauté, dont l'organisation semble très inspirée de celles des confréries d'Ancien Régime. C'est pourquoi nous étudierons, dans une première partie, la profonde volonté d'harmonie sociale et de vivre ensemble du parti de l'Ormée, dans un esprit de confrérie et d'aide mutuelle. Nous nous intéresserons ensuite à leurs revendications politiques, particulièrement significatives et lourdes de sens dans une ville de Bordeaux qui est le point névralgique de la fronde condéenne.  

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