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La Charte de 1814 vue par Chateaubriand

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Par   •  22 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 713 Mots (7 Pages)  •  14 935 Vues

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La Charte de 1814 vue par Chateaubriand

Le document historique ci-dessous est un extrait des Réflexions politiques (27 novembre 1814) publié par François-René De Chateaubriand (1769-1848). Après avoir été exilé à Londres durant la Révolution Française, il revient en France en 1800, rayé des listes d’émigrés. En 1803 il entame une carrière diplomatique, nommé par Napoléon comme Premier Consul. Cependant, Chateaubriand issus d’une famille de noble, reste conservateur et monarchique, il se réjouit de l’abdication de Napoléon. La charte de 1814 se révèle alors pour lui comme un bon compromis qui combine à la fois monarchie et idée républicaine. En effet cette charte est signée par Louis XVIII dans un contexte de crises (économique, politique et social) et de contradiction des idées. Napoléon abdique le 6 avril 1814, on assiste alors au retour des Bourbons avec Louis XVIII. Le roi va octroyer une constitution aux sujets (la charte de 1814) afin de retrouver la paix. Cependant le peuple fatigué par le despotisme napoléonien, aspirait à retrouver ses libertés. Il n’est donc pas question de revenir à une monarchie absolue d’avant la Révolution Française. Ce texte juridique qui organise la vie politique d’un pays et les relations entre les 3 catégories de pouvoir doit donc allier l’ancien et le nouveau. Cependant quand cette charte est sortie, elle ne contente personne (ultras, libéraux). Chateaubriand va donc tenter avec le texte suivant de réconcilier l’opinion public avec cette charte. Il cherche donc à montrer que cette charte est un compromis qui réunit toutes les opinions. Tout d’abord le nouveau régime ne peut oublier l’héritage de la Révolution française et du siècle des Lumières qui offre raison et liberté. Cependant le peuple est encore trop attaché à la monarchie. C’est pourquoi il faut trouver un ordre des choses et allier les deux visions car pour Chateaubriand dans le contexte actuel, privilégier une des deux visions referait surgir des idées de révolte et de révolution. La charte est donc du point de vue de Chateaubriand un bon compromis qui est le résultat de circonstance et d’un désir de paix du peuple français.  Ainsi en quoi la Charte est-elle une réconciliation entre deux modèles presque opposés selon Chateaubriand ?

La charte s’inscrit tout d’abord dans un héritage monarchique. Elle tient aussi compte de l’héritage de la philosophie des Lumières. Cette charte cherche donc à réconcilier les deux modèles.

La charte, dans un premier temps, est le reflet d’un héritage monarchique. En effet la Restauration s’est pensé comme un retour à l’ordre ancien. On restaure une monarchie. Le roi est décidé à ne peut recommencer 1789 et veut restaurer lui-même les limites de son pouvoir avec la charte. La charte se présente alors comme une réparation des erreurs passées et un retour à l’ordre par la monarchie. La Terreur, symbole de l’échec de la Révolution française est souligné par Chateaubriand : « Des essaies sanglants sont venus les détromper » (ligne 6). Ainsi la charte veut « effacé de notre souvenir » ces « funestes écarts » et donc cherche à réparer ce que la Révolution a causé par l’instauration d’une monarchie. Il faut donc « renouer les chaînes du temps » (préambule de la charte). Cependant le point de vue de Chateaubriand semble se limiter à la crise de la Révolution et semble oublier la crise lié au régime impérial. En effet n’oublions pas que la Restauration ne cherche pas seulement à réparer les « essais sanglants » de la Révolution mais elle est aussi le fruit d’un pays épuisé du despotisme napoléonien, d’une crise économique et politique majeur du Premier Empire.

Ainsi la Chartre s’inscrit donc dans une France mécontente et fatiguée. Le besoin d’un retour en arrière se ressent, symbole de sureté. « Vous ne pouvez pas arracher les souvenirs, ôter aux hommes les regrets de ce passé que l’on aime et que l’on admire d’autant plus qu’il est plus loin de nous. » (Ligne 16-17). Ainsi Chateaubriand souligne le souvenir de la monarchie évoquer dans le préambule de la charte. En effet Louis XVIII ne fait pas référence à la monarchie de Louis XVI mais plutôt à la tradition d’une monarchie soucieuse de réformes, de Saint-Louis, Philippe le Bel ou encore Henri II. Ainsi la charte tente de renouer avec un passé admirable et aimé par les français. Chateaubriand confirme alors ce besoin d’un retour à la monarchie, à un régime sûr que la France connaît bien.

La charte présente alors d’après Chateaubriand « tous les principes de la monarchie » (ligne 18). En effet la charte consacre une grande importance au pouvoir du roi. Premier terme du préambule « LOUIS, PAR LA GRACE DE DIEU », le roi affirme son pouvoir suprême d’entrée de jeu. Le roi réaffirme donc sa légitimité dynastique et sa souveraineté royale en faisant appel à l’ordre divin. Il redevient le roi suprême et « octroi » cette charte au sujet. Il n’est donc pas du tout question de souveraineté du peuple. L’héritage monarchique de l’Ancien régime est donc bien présent. Notamment avec le rétablissement du pouvoir fort du souverain. Celui-ci possède en effet l’ensemble du pouvoir exécutif, judiciaire et une partie du pouvoir législatif (article 13-15 et 57). Il n’est plus question comme en 1789 de la séparation des pouvoirs. Ainsi selon Chateaubriand, tous les grands principes de l’Ancien Régime sont rétablis.

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