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Compte rendu, Tabac au Canada début 20e siècle

Commentaire de texte : Compte rendu, Tabac au Canada début 20e siècle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 666 Mots (7 Pages)  •  652 Vues

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Au tournant du 20e siècle, la popularité du tabac subit divers changements en lien avec l’évolution de la société dans la ville de Montréal. C’est dans cette période, que le livre The Freedom to Smoke : Tobacco Consumption and Identity, cherche à faire une corrélation entre les changements dans la culture entourant la consommation du tabac et les changements dans la société. Ce livre est publié en 2005 par McGill-Queen’s University press et a été écrit par Jarett Rudy, enseignant à l’université McGill et spécialisé dans l’histoire sociale et culturelle du 19e et du 20e siècle, au Québec et au Canada1. Étant donné cette spécialisation de l’auteur, il n’en est que plus qualifié pour exploiter cette thématique dont l’impacte des décisions prises à l’époque ont encore de nos jours, des répercussions importantes. L’objectif du livre est de montrer l’importance considérable qu’a eue le tabac dans la construction du 20e siècle et du parallèle entre ce produit et les grands changements culturels et sociaux qui s’opèrent, de 1888 à 1950, à Montréal. Pour soutenir la recherche, les sources qui sont utilisées sont majoritairement primaires et le livre regroupe une grande quantité de références à des articles de journaux et les nombreuses caricatures s’y trouvant. Malgré le fait que les caricatures doivent être perçues d’une manière humoristique, elles donnent tout de même une vision plus osée de la véritable pensée de l’époque, sur les sujets sensibles. Les articles dans les journaux sont aussi une source importante dans le livre et dans une ville comme Montréal, où le français et l’anglais sont très présents, avoir différents journaux dans chacune de ces langues permettent d’avoir des points de vue très différents sur le même sujet. De plus, le livre ne s’en tient pas qu’aux thématiques culturelles et sociales autour de la consommation de tabac, mais aussi une grande importance politique, religieuse et économique. Dans ce but, l’auteur soutient l’objectif en divisant les différents points sous six chapitres principaux qui amènent différentes sujets entourant la culture du tabac dans cette période. Le premier chapitre apporte les bases de la compréhension de l’importance sociale qu’avait le tabac à cette époque, surtout dans la création d’un espace social exclusivement masculin. Celui-ci amène au second et au troisième chapitre qui abordent l’association du produit dans la création d’une identité sociale et dans l’établissement d’une hiérarchie basée sur la connaissance du tabac, l’un prenant l’exemple des cigares et l’autre du tabac «le tabac canadien». Le quatrième chapitre cible les campagnes antitabac qui prennent place durant cette période et les raisons de leurs échecs à Montréal. Pour ce qui est des deux derniers chapitres, ils abordent la transformation de la culture entourant le tabac. Dans le cinquième chapitre la transformation se fait avec l’aide de la production de masse de cigarettes amenées par l’industrialisation de l’avant-guerre et le sixième chapitre porte lui aussi sur les changements, mais principalement sur la plus grande accessibilité de la femme dans ce milieu suite à la Grande Guerre, activité autrefois réserver aux hommes.

Pour expliquer la manière dont la consommation du tabac a construit le 20e siècle à Montréal, il est primordial d’avoir certaines connaissances sur la culture qui y est associée à la fin du 19e siècle. Il faut d’abord amener le fait que les règles sociales entourant la consommation de tabac à cette époque à Montréal sont différentes d’autres milieux. En effet, c’est une activité qui vient chercher la pensée libérale, soit le contrôle de soi et de la rationalité, mais sa grande importance se joue sur son rôle qui est d’une grande importance sociale. En effet, fumer est considéré comme un signe de masculinité et de passage à l’âge adulte. De ce fait, les femmes en sont exclues et celles qui fument sont perçues comme étant incapables de gérer leurs pulsions, d’où la corrélation faite à l’époque entre les fumeuses et la prostitution. Il n’en reste pas moins qu'être un homme ne garantit pas nécessairement d’être accepté dans ces sphères sociales, étant donné que les personnes sont aussi jugées selon l’ethnie. Pourtant, cette vision fermée de ce qui est acceptable, n’est pas uniforme entre la campagne et le milieu urbain. À Montréal l’on en vient même à se moquer des pays d’Europe où il est acceptable pour la femme de fumer tout comme dans les secteurs ruraux. Ainsi, avant la transformation sociale qui prend place plus tard, la culture de tabac est un milieu très fermé et qui est régi par des règles importantes à suivre pour projeter une bonne image. Comme la pensée libérale encourage le contrôle de soi, la dépendance est un signe d’infériorité et le fait de ne pas y succomber fait de l’homme une personne respectable.

En ayant les bases de compréhension du chapitre précédent, les deux chapitres qui suivent apportent des éléments supportant un lien entre le choix du produit consommé et l’identité masculine. En premier lieu, le cigare est utilisé pour démontrer l’évolution de la culture. La sphère sociale ne change pas et reste principalement formée d’hommes, blancs, mais le «connaisseur» fait son apparition. Ces personnes

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