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Ambitions maritimes et spatiales Chinoises

Synthèse : Ambitions maritimes et spatiales Chinoises. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  3 Octobre 2021  •  Synthèse  •  1 628 Mots (7 Pages)  •  555 Vues

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SYNTHÈSE : En quoi les ambitions chinoises sont-elles le reflet d’une volonté d’affirmation de puissance qui induit des enjeux économiques et géopolitiques

        Jusqu’au XVIIIème  , la Chine est une puissance mondiale majeure. Celle-ci se caractérise par un territoire immense, une population nombreuse et une économie solide ; elle réalise ainsi un tiers du PIB mondial en 1800. Cependant, des signes de déclin apparaissent au XIXème  siècle, notamment à cause de la corruption, des famines et de la domination des puissances étrangères (Europe et Japon). Émerge alors une volonté de s’affranchir de cette domination et de retrouver la puissance disparue.

À partir de 1978, un redressement économique spectaculaire est mis en place dès l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping. Que ce soit au niveau des mers ou de l’espace, la Chine affiche alors de plus en plus ouvertement ses ambitions de conquêtes. Le président Xi Jinping a d’ailleurs assigné un double objectif à son pays à l’horizon 2049 ; dépasser les États-Unis en devenant la première puissance spatiale et réunifier la Chine, en rattachement, par la force si nécessaire, Taïwan. Comment ces élans d’appropriation des océans et de l’espace sont-ils le reflet d’une volonté d’affirmation de la puissance chinoise,  et quels en sont les enjeux ? Nous analyserons tout d’abord la conquête maritime du pays du Milieu, puis nous verrons la conquête spatiale de celui-ci.

         La Chine applique le concept de « défense active des mers proches ». En 1978, Deng Xiaoping souhaite que la Chine redevienne une grande puissance maritime et augmente fortement le budget de la marine. Son souhait est de défendre le territoire chinois contre d’éventuelles agressions américaines ainsi que de préserver les intérêts commerciaux du pays dans un contexte d’ouverture à la mondialisation.

Le président Hu Jintao, arrivé au pouvoir en 2003, considère quant à lui que le contrôle du détroit de Malacca, où se passe 25 % du commerce mondial, est une condition indispensable à la croissance économique du pays. Toutefois, de nombreuses menaces pèsent sur ce détroit, comme le terrorisme et la piraterie, et les puissances concurrentes, en particulier les États-Unis, y jouent un rôle majeur.

Les moyens militaire sont dès lors placés au service des ambitions maritimes chinoises. Le premier porte-avions de la marine chinoise, le Liaoning, entre en service en 2012. La Chine devient alors la deuxième marine au monde derrière les États-Unis : elle vise à assurer la sécurité sur les océans et mers du globe où circulent les flux liés aux intérêts économiques chinois, c’est la stratégie du « collier de perles ». La Chine a lancé en grande cérémonie son deuxième-porte avion chinois, le Shandong, en 2017, et un troisième porte-avion est en construction. Ces portes-avions, symbole de puissance dans la stratégie de dissuasion nucléaire maritime, prouve que la Chine peut désormais entretenir une présence constante en mer, les porte-avions pouvant y naviguer 6 mois par an.

D’un point de vu économique, la Chine est désormais la première puissance commerciale dans le monde. Intégrée à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 2001, elle commerce avec toutes les régions du monde et représente 12 % des échanges mondiaux de marchandises en 2019. Pour y parvenir, la Chine a modernisé ses nombreuses infrastructures portuaires et développé ses axes de transport vers l’intérieur du pays. Les « nouvelles routes de la Soie »,  projet initié dès 2013 par le président Xi Jinping, affirme le statut de puissance commerciale mondiale de la Chine. Celle-ci  investit dans des ports de l’océan Indien (Gwadar au Pakistan) et d’Afrique (Djibouti) : elle y construit des bases navales, afin de sécuriser les routes maritimes qui la relient aux ressources pétrolières du Golfe persique, de stimuler la croissance et de nouer des alliances diplomatiques.

La Chine possède toutefois une ZEE faible qui la place au 32ème rang mondial, car elle ne dispose que d’une seule façade maritime. De ce fait, l’approbation et l’extension de la « ligne en 9 traits », territoire maritime que la Chine revendique depuis 1947 et englobant les îles Spratleys et Paracels, représente un véritable enjeu stratégique pour le pays. Seulement, ces îles sont disputées par le Vietnam, la Malaisie et les Philippines.

Taïwan a par ailleurs qualifié cette « ligne en 9 traits », représentant 80 à 90% de la mer orientale, d’une revendication « ambitieuse et irrationnelle », d’une « comédie enfreignant gravement le droit international » et mettant en péril « la stabilité, la liberté et la sécurité » de cette zone. Elle fut également qualifiait d’  « absurdité génératrice de tensions », dans un article du Courrier du Vietnam.

La Cour permanente d’arbitrage (CPA) de la Haye a soutenu les Philippines dans ce conflit en mer de Chine, jugeant que Pékin n’avait « aucun droit historique » sur les ressources dans cette zone.

En effet, ce carrefour maritime réputé riche en hydrocarbures et en ressources minières et halieutiques représente un véritable enjeu économique pour la Chine, qui considère comme  « relevant de sa souveraineté » 90% de la mer de Chine méridionale. Le pays du Milieu a donc par exemple empêché les activités de pêches et d’explorations pétrolières de Manille dans cette zone. Qualifiant le rapport de la CPA comme d’une « feuille de papier bonne à jeter à la poubelle », la Chine continue la construction d’îlots artificiels et de la militarisation de ceux-ci. Certains ont été dotés d’aéroports en 1990, dans un but stratégique, mais aussi, à terme, touristique.

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