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1956 : une période intermédiaire qui fait passer le monde de la confrontation de deux blocs à la détente.

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Par   •  14 Mai 2013  •  Cours  •  4 544 Mots (19 Pages)  •  1 628 Vues

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L’année 1956

L’année 1956 ne sonne pas la fin du monde bipolaire né à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Ce n’est pas non plus la fin de la guerre froide. Cette année est une période intermédiaire qui fait passer le monde de la confrontation de deux blocs à la détente. Cette période est placée sous le signe de la coexistence pacifique. Raymond Aron caractérise cette période comme un moment où « la Paix est impossible, la guerre improbable ».

La mort de Staline, la décolonisation de l’Asie provoquent une modification du climat international. Les nouvelles lignes de force qui apparaissent sont liées à l’évolution de la conjoncture politique mondiale.

Ainsi, le relatif réaménagement de la guerre froide entre 1953-1956 va faire de 1956 une année qui prolonge les évolutions antérieures mais qui annonce également l’arrivée d’un nouveau partenaire dans les relations internationales : le Tiers-Monde.

Ainsi, on peut se demander si l’année 1956 est une année charnière ou une année de transition ?

Pour répondre à cette question, nous montrerons d’abord en quoi cette année amorce un nouveau comportement. Dans un second temps, nous mettrons en évidence les divers événements qui ont jalonné cette année puis nous analyserons enfin leurs conséquences.

I) L’amorce d’un nouveau comportement

1) L’équilibre de la terreur

A la fin de la deuxième guerre mondiale, une course au nucléaire s’engage Les années 50 voient se modifier le paysage stratégique. En 1949, l’U.R.S.S. essaie sa première bombe A. En 1951, les Etats-Unis mettent au point la bombe H à fusion, encore plus destructrice. En 1954, un seul engin possède les moyens de détruire plusieurs fois toute vie sur la Terre.

Le nucléaire est une véritable épée de Damoclès au dessus de la planète.

Ainsi, en 1956, chaque bloc a la capacité d'annihiler l'autre par une attaque nucléaire massive en cas d'agression : le premier qui tente de détruire l'autre est en quelque sorte assuré d'être détruit à son tour, annulant complètement l'intérêt d'une telle attaque. Il est clair que dans les 2 camps, l’on pense qu’une guerre atomique détruirait l’humanité, ainsi un « équilibre de la terreur » se crée entre les superpuissances qui ne peuvent plus contraindre l’autre à quoi que ce soit.

Cet équilibre de la terreur conditionne largement la coexistence pacifique. Les deux supergrands sont désormais plus disposés à adopter un langage commun qu'ils savent qu'une guerre entre eux générerait leur destruction mutuelle.

Pourtant, cet équilibre des forces entre les deux supergrands n'aboutit pas instantanément à la coexistence pacifique. Il faudra encore deux crises majeures dont celle de Cuba a fait trembler le monde pour qu'elle soit vraiment amorcée. Mais cet équilibre de la terreur est complété par un renouvellement des équipes dirigeantes.

2) De nouvelles équipes dirigeantes

a) En URSS

La mort de Staline le 5 mars 1953, suscite beaucoup d’émotion dans le monde communiste mais aussi chez les Occidentaux qui attendent de grands bouleversements de la nouvelle équipe dirigeante. La succession de Staline est longue et complexe. C’est Nikita Khrouchtchev qui s’impose alors comme le maître du Kremlin. Il va marquer de son empreinte la diplomatie soviétique. Sa personnalité, ses attitudes, ses méthodes contrastent avec celles de Staline et provoquent un choc immédiat. L’homme est d’abord extraverti, jovial autoritaire et capable de passer du rire à la colère la plus noire. Il sait se rendre populaire et utiliser les médias.

Avec l’arrivée de Khrouchtchev au pouvoir, les relations entre l’URSS et ses satellites européens sont bouleversées.

C’est d’abord par le voyage de Nikita Khrouchtchev en Yougoslavie du 22 mai au 5 juin 1955 que se manifeste le dégel. Le nouveau secrétaire général du parti présente ses excuses à Tito qui avait été éloigné du bloc soviétique dès 1947 et reconnaît le bien-fondé des positions Yougoslaves. Il sape ainsi le bloc monolithique édifié par Staline en reconnaissant l’existence de « voies nationales ».

Mais c’est surtout lors du XXe Congrès du PCUS lorsqu’il énonce sa nouvelle politique aussi bien intérieure qu’extérieure que Khrouchtchev met le feu aux poudres. C’est précisément dans la nuit du 24 février, lors du discours de clôture, que Khrouchtchev fait connaître en séance secrète, aux seuls délégués soviétiques, ses ambitions pour l’avenir de l’URSS.

Dans ce discours dit le «le Rapport Secret », le secrétaire général du parti y dénonce l’autoritarisme de Staline et y annonce son projet de déstalinisation. Dans une volonté de ne pas répéter les erreurs du passé, Khrouchtchev se déclare contre le culte de la personnalité et affirme que « Staline a été encensé à l’excès ». Il veut lutter contre toutes les tentatives qui tendraient à restaurer cette pratique. D’autre part, Khrouchtchev remet en cause les Grands procès de 1936-1938. Selon lui, ces actes sont monstrueux et « constituent des violations brutales des principes fondamentaux léninistes de la politique des nationalités de l’Etat soviétique ». Il affirme également que les mesures de déportations massives n’étaient pas justifiées. Ainsi, de nombreux prisonniers sont libérés du goulag.

Cependant, à aucun moment il ne remet en cause les grandes réalisations économiques comme la collectivisations des terres ou les bases du système comme le parti unique. Ce rapport innocente le parti en faisant de Staline un bouc émissaire.

Son objectif est d’insuffler un nouvel esprit, de dynamiser un système et de le rendre plus performant. Son but n’est pas de rapprocher le communisme du capitalisme, mais d’insister sur les erreurs commises pour qu’il puisse rivaliser plus efficacement avec le système occidental.

Enfin, dans ce texte, Nikita Khrouchtchev admet la pluralité des orientations dans l’édification du socialisme.

Le Congrès est alors suivi de la dissolution du Kominform le 17 avril 1956. Ce paraît laisser aux démocraties populaires plus d’indépendance vis-à-vis de l’Union soviétique.

D’autre part, le nouveau dirigeant évoque les nouveaux rapports Est-Ouest et se prononce pour la coexistence

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