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Boycott Olympique 1980

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Par   •  18 Avril 2017  •  Dissertation  •  3 866 Mots (16 Pages)  •  839 Vues

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Dissertation

Le boycott olympique de 1980

Par

Francis Gourde

8364245

Travail présenté à la Faculté des Arts

Dans le cadre du cours HIS2553 A

Donné par

François Lalonde

Le 28 mars 2017

Université d’Ottawa

        La Guerre Froide, qui a opposé les États-Unis et l’Union Soviétique, a été l’un des conflits les plus importants du 20e siècle. Bien que les deux pays ne se sont jamais affrontés directement comme le veut une guerre traditionnelle, cette « guerre » a toutefois été l’un des plus grands conflits idéologique et psychologique du siècle. Puisque aucun affrontement entre les troupes américaines et soviétiques a eu lieu durant le conflit, la Guerre Froide s’est manifestée sous d’autres formes. En effet, celle-ci était plutôt présente dans plusieurs domaines de la vie courante tels le cinéma, la politique et l’éducation. De plus, il ne faut pas croire que la Guerre Froide opposait seulement les États-Unis et l’Union Soviétique. Bien que ces deux pays étaient les deux acteurs principaux, les autres pays participaient aussi au conflit si bien que le monde pouvait être divisé en deux, d’un côté les capitalistes avec les Américains à leur tête et de l’autre les communistes avec l’URSS comme leader. Cette division binaire du monde engendra donc de nombreux conflits et rivalités à l’échelle internationale, la Guerre du Vietnam, la crise de la Baie des Cochons et la course de l’espace étant des exemples qui démontrent l’ampleur du conflit.

        Toutefois, après que le conflit ait atteint son paroxysme durant les années 50 et 60, celui-ci s’est calmé durant les années 70. Lors de cette décennie, le conflit au Vietnam prit fin et aucune crise politique qui nécessitait une intervention immédiate n’avait vu le jour.[1] Cette période de détente a été caractérisée par de nombreux événements autres que la fin de la guerre au Vietnam. En effet, cette relaxation entre les relations Est-Ouest s’est manifestée sous la forme de plusieurs traités et discussions entre les puissances occidentales et celle soviétique. En novembre 1974, le président américain Gerald Ford est venu à un accord avec Leonid Brezhnev pour limité le nombre d’armes nucléaires, en février 1975 la Grande-Bretagne et l’URSS ont signé un accord de commerce sans précédent entre les deux pays et en juillet de la même année, les années de la détente culminèrent avec les Accords d’Helsinki.[2] Comme le souligne Christopher Booker, l’Ouest, et plus particulièrement les États-Unis, était enthousiaste envers le futur, car cette période représentait un possibilité  pour les pays de respirer et où la coopération entre les nations était mise de l’avant.[3] Du côté de l’Union Soviétique « the world looked good »[4] et un an après l’annonce de Moscou comme hôte des J.O, les leaders soviétiques avaient comme impression que le statut des relations internationales leur était favorable.[5]

 Malgré cette détente, il ne faut pas croire que le conflit idéologique entre les capitalistes et les communistes avait prit fin. Au contraire, les deux camps continuaient de s’affronter dans tous les domaines, notamment dans le sport, où les Jeux Olympiques offraient une plateforme idéale de compétition. Barukh Hazan décrit cette dualité qui opposait les deux superpuissances dans le monde du sport dans son ouvrage Olympic Sports and Propaganda Games  : « Ideological and political rivalry between the two superpowers extends to the field of sport. For the Soviet Union it is all-important to beat the Americans – in order to prove that they are better, and to demonstrate that American sport is not only inferior to Soviet sport but also corrupt, cruel, and rotten, just like the entire U.S. social system. »[6]

Nous étudierons donc comment cette rivalité sportive s’est transformée en un conflit aux enjeux politiques durant la période qui a précédé les Jeux Olympiques d’été de 1980 qui se sont déroulés dans la capitale soviétique de Moscou. L’intérêt de ces jeux provient du fait qu’ils sont les J.O les plus controversés de l’Histoire, comme l’explique Christopher Booker dans son livre The Games War, ils sont l’emblème du dicton « international sports is war without the shooting ».[7] Effectivement, les politiques de la Guerre Froide ont eu des conséquences majeures sur les Jeux Olympiques de 1980 à Moscou.[8] Comme nous allons pouvoir le constater au courant de notre recherche, le déroulement de ces Jeux a été grandement influencé par le conflit de la Guerre Froide.[9] Comme le dénote Alan Tomlinson et Garry Whannel, les J.O de 1980 étaient uniques en ce qui attrait à l’aspect politique de l’événement : « Two features emerge from these facts. The presentation of a political stage on this scale - one not really found anywhere else – promotes its use for foreign policy and propaganda objectives by governments. Governments use sports arenas like any others. Equally, the events exploded the myth that there is no governmental intervention in the national Olympic committees. »[10] 

En effet, l’aspect politique des J.O des 1980 était unique, car les États-Unis et plusieurs autres pays ont boycotté l’événement.[11] L’objectif de notre recherche sera donc de déterminer pourquoi plusieurs pays ont boycotté les Jeux Olympiques. Nous croyons que le boycott orchestré par les États-Unis est non seulement dû à l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS, mais aussi car plusieurs pays occidentaux craignaient que les J.O de 1980 allaient être une énorme campagne de propagande. Pour parvenir à démontrer cela, nous allons tout d’abord aborder la question de l’invasion de l’Afghanistan. Bien que nous ayons affirmé que les années 70 pouvaient être caractérisées par une période de détente, la fin de la décennie a été des plus mouvementée, ce qui est l’une des causes principales de cette utilisation des J.O à des fins politiques.[12] En effet, le 27 décembre 1979, l’URSS envahit l’Afghanistan afin de restituer le parti marxiste. Lorsque les pays de l’Ouest apprirent que des troupes soviétiques envahissaient le pays du Moyen-Orient en grand nombre et que le président afghan avait été remplacé par Babrak Karmal, qui était un pantin soviétique, ils réprimandèrent immédiatement les actions de l’URSS. À la demande du président américain Jimmy Carter, six nations de l’Ouest se rencontrèrent afin de déterminer un plan d’action. Dans ce plan, un boycott olympique était évoqué comme une possibilité.[13] Le mouvement du boycott olympique était donc dirigé par les Américains. C’est finalement le 20 janvier 1980 que Jimmy Carter annonce officiellement l’idée de boycott au peuple américain. Dans une lettre envoyée au président du Comité Olympique américain, Robert Kane, Carter explique que les Soviétiques ont un mois pour retirer leurs troupes de l’Afghanistan et que s’ils ne respectaient pas cette entente, les Américains n’iraient pas à Moscou.[14] Un mois plus tard, les troupes soviétiques étaient encore en Afghanistan, la décision américaine tenait donc, les athlètes américains n’allaient pas être présents à Moscou.

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