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Les évolutions du travail ouvrier en France du milieu du XIXe siècle à nos jours

Dissertation : Les évolutions du travail ouvrier en France du milieu du XIXe siècle à nos jours. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Novembre 2017  •  Dissertation  •  3 056 Mots (13 Pages)  •  2 955 Vues

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Composition d’histoire:

Les évolutions du travail ouvrier en France du milieu

du XIXème siècle à nos jours

Comme l’a dit l’écrivain chinois Mo Yan « L’usine était morte, une usine sans ouvrier, c’est purement et simplement un tombeau. »

Nous savons en effet aujourd’hui que le secteur secondaire, de l’industrie, ne regroupe plus que 13,9% de la population active. Le monde ouvrier est aujourd’hui en fort déclin alors qu’une centaine d’années auparavant, c’était le secteur le plus important. Cela montre bien que du milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours, la France connaît d’importantes mutations sociales qui sont les conséquences de l’industrialisation. La population active en France est sujette à de nombreuses transformations des trois secteurs d’activités.

Cela nous amène ainsi à nous demander en quoi les mutations du monde ouvrier témoignent-elles des transformations des modes de travail en France du milieu du XIXe siècle à nos jours.

Pour répondre à cette problématique, nous nous appliquerons tout d’abord à décrire l’essor du monde ouvrier, sa naissance et sa croissance, de 1850 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis dans un deuxième temps nous analyserons son apogée et ses différentes répercutions sur la population durant la période de 1945 aux années 1970, et enfin nous ferons le constat du déclin et des crises du monde ouvrier de 1970 à nos jours.

À partir du milieu du XIXe siècle, la population active française est au coeur d’un processus d’industrialisation. La France connaît une croissance économique entraînant l’essor des entreprises et de l’emploi industriels. Cela est dû aux Révolutions industrielles, notamment à la deuxième reposant sur l’électricité, l’automobile et l’essor des industries chimiques et sidérurgiques qui s’est développée à partir des années 1860-1870. Ce développement provoque alors une augmentation de la classe ouvrière au détriment du secteur agricole. En effet, alors que la France connaît son plus fort nombre d’actifs dans le secteur primaire (9,3 millions) en 1850, ce chiffre ne fera qui baisser dans les années suivantes. Le monde ouvrier dépasse alors le nombre d’actifs du secteur primaire, devenant ainsi majoritaire dans la population active française en 1926. Le nombre d’ouvriers passe de 4 millions en 1850 à 7 millions en 1939. L’inversion de cette tendance est malgré tout assez tardive par rapport aux autres pays voisins, le Royaume-Uni et l’Allemagne. L’essor des grandes entreprises industrielles à la fin du XIXe siècle développe ainsi une hausse de la demande de main-d’oeuvre. Le monde ouvrier est alors très varié et l’essor de l’industrialisation ne se traduit pas par l’abandon immédiat du travail agricole. Nombreux sont les travailleurs professionnels dans les grosses usines, mais il existe toujours des travailleurs travaillant individuellement à domicile (surtout dans le domaine du textile) ou dans des petites manufactures telles que les artisans et les ouvriers paysans qui sont des ruraux travaillant de manière saisonnière dans l’industrie. Les travailleurs dans les usines sont aussi classés entre eux, différenciant ainsi les travailleurs qualifiés, des non qualifiés. Ainsi les ouvriers spécialisés (OS) qui regroupent les ouvriers sans qualifications effectuent des tâches répétitives, mais deviennent cependant la base de la classe ouvrière. La modernisation des procédés du travail agricole entraîne une baisse du nombre d’emplois et logiquement une baisse du nombre d’actifs dans le secteur primaire. Les salariés agricoles cherchent ainsi en ville de meilleures conditions de vie et de plus nombreuses possibilités d’emplois. C’est le début des premières exodes rurales.

Durant cette Révolution industrielle, le travail des enfants et le travail des femmes jouent un rôle essentiel dans la modernisation des ménages. Leurs aides financières sont ainsi capitales pour les familles. Ils sont ainsi présents dans le travail industriel. En effet, les enfants de par leurs petites tailles sont très utiles dans les activités minières et textiles. En 1840, les enfants représentent 12% des actifs en France même si cette part diminue vers la fin du Second Empire. Une législation est alors petit à petit mise en place par l’État. En 1841, la première loi sur le travail des enfants a été adoptée fixant la durée maximum du travail journalier à 12 heures pour les enfants de 12 à 16 ans ou à 8 heures pour les enfants de 8 à 12 ans. Un progrès est ajouté à cette législation en 1851 où une nouvelle loi fixe alors le travail maximum journalier à 12 heures ou 10 heures pour les enfants de respectivement 14 à 16 ans et pour les moins de 14 ans. Un peu plus de 100 000 enfants sont alors employés dans le secteur secondaire en 1860 dans des conditions de travail extrêmement déplorables. De plus, plusieurs lois ont de nouveau été votées dans les années 80 pour améliorer ses conditions, tel qu’en 1874 où une loi interdit le travail de nuit dans l’industrie pour les enfants; en 1881-1882 il y a aussi eu les lois de Jules Ferry stipulant dont les enfants de plus de 6 ans sont obligés de recevoir une instruction scolaire; ou encore la loi de 1892 bannissant le travail des enfants avant 13 ans. Pendant cette industrialisation , les femmes travaillaient principalement à la maison, mais de plus en plus les femmes ont été engagées pour travailler dans les usines notamment dans la couture au début. L’entrée des femmes dans l’industrie va donc créer des inégalités salariales. Les femmes étaient alors considérées comme des personnes très soumises et très compétentes en ce qui concerne le travail de précision. Elles avaient des journées de travail très longues ( entre 12 et 17 heures par jour) dans les années 1860, mais malgré les extrêmes conditions de travail, le salaire étant le double en usines que celui du travail à domicile, elles ne pouvaient donc pas se permettre de passer à côté. En 1866, 70% des ouvrières travaillent dans des usines de textiles où elles constituent d’ailleurs 45% de l’effectif ouvrier. Le nombre de femmes ouvrières augmente ainsi à la fin du XIXe siècle alors que celui des enfants diminue.

La seconde révolution industrielle a ainsi créé une nouvelle classe sociale au 19e siècle, celle du monde ouvrier. C’est le début de la formation d’une véritable identité ouvrière. La forte hausse d’emploi dans ce secteur a conduit très vite à un fort déplacement de la population vers la ville laissant lieu

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