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Les Femmes à la Belle Epoque

Dissertation : Les Femmes à la Belle Epoque. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Octobre 2015  •  Dissertation  •  4 705 Mots (19 Pages)  •  1 186 Vues

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Les femmes à la Belle Epoque

Introduction :

A la suite du premier conflit mondial et face à la situation désastreuse de la France, les Français ont eu tendance à embellir tout naturellement la période d'avant-guerre, d'où son surnom de « Belle Epoque », soit une époque révolue, marquée par la reprise économique, une hausse générale du niveau de vie et de première législation sociale en France. Elle est également une époque où les bienfaits de l'industrialisation voient le jour avec l'électricité, les premières automobiles et aéroplanes, et où la population découvre les délices de la culture de masse (cinéma, sport, ...). Cependant, si l'on prend symboliquement comme point de départ 1900, on peut faire remonter la Belle Epoque à quelques années antérieures, comme en 1896, année qui met fin à la période de dépression amorcée dans les années 1870. L'ère du temps, favorable aux progrès et à l'émancipation des mœurs, semble créer un contexte favorable à une certaine émancipation de la femme jusqu'ici soumise aux normes sociale dictées par les hommes, lesquels dirigent à la fois l'État, l'Eglise, le monde industriel et l'économie.

Dès lors, on peut se demander si la Belle Epoque en a été une pour la femme ?

En effet, si celle-ci apparaît créer un contexte favorable à l'émancipation de cette dernière (I), cependant cette émancipation reste relative (II). Néanmoins, la Belle Epoque reste marquée par l'action du féminisme et permet une certaine politisation de la femme.

I. Si la Belle Epoque apparaît être une période propice à l'émancipation féminine

A) Une émancipation intellectuelle

1)L'éducation et la formation des filles

Le désir d'instruire la population française afin que celle-ci soit capable d'utiliser correctement le suffrage universel, tout comme la loi de 1904 interdisant aux congrégations l'enseignement jouent tout deux un rôle primordial concernant l'émancipation intellectuelle des femmes. Ainsi, les jeunes femmes de la Belle Epoque sont naturellement passées par une enseignement laïque ou confessionnel puisque les lois de 1881-1882 de Jules Ferry exigeaient un enseignement obligatoire et laïque pour les enfants des deux sexes et ce de 6 à 13 ans. De plus, la loi Camille Sée a permis à ces jeunes femmes l'accès à l'enseignement secondaire qui se compose de 20h de cours hebdomadaire afin de préserver la période délicate de la puberté féminine (28 juillet 1884). "La République instruit les vierges, futures mères des hommes." Néanmoins, le peu de soutien que celui-ci a obtenu pour faire passer cette loi explique le lent développement des lycées féminins : on en compte 71 en 1901 puis 138 en 1914 comportant 33 000 élèves.

L'éducation permet ainsi aux jeunes femmes de se détacher de l'Eglise. L'enseignement féminin comprend l'apprentissage de la morale, du droit usuel, des cours d'économie concernant la gestion quotidienne du budget, ainsi que des cours de chants et de dessin. Il présente une forte dominante littéraire excluant l'enseignement du latin et du grec ainsi que les sciences, réputées pour dessécher le cerveau, ce qui risquerait de transformer les jeunes filles en « femmes savantes », les détournant ainsi de leur destinée originelle : être mère.



Après 5 ans d'étude dans le secondaire, les jeunes filles obtiennent un diplôme d'études secondaires, qui reste bien distinct néanmoins du baccalauréat qui ne leur est que difficilement accessible. Celui-ci reste cependant préparé dans certains établissements surtout privés et fréquentés par de jeunes bourgeoises, à l'exemple du lycée de Sévigné à Paris qui se charge d'effectuer un véritable cours de rattrapage en ce qui concerne les langues mortes (pas étudiées par les jeunes filles et indispensables à l'examen du baccalauréat). Ce modèle de préparation à l'examen se diffuse dans les lycées de jeunes filles où l'on emploi même les professeurs des lycées de garçons pour enseigner le latin. C'est ainsi qu'en 1912, 450 candidates sont reçues à la première partie du BAC et 289 à la seconde partie.

Ainsi, les femmes de la Belle Epoque bénéficient de la rivalité entre l'enseignement des congrégations et celui dispensé par la IIIe République, leur permettant une émancipation intellectuelle certaine qu'illustre leur taux de réussite au certificat d'étude primaire qui se trouve être similaire à celui des garçons à la veille de la WW1.

C'est à cette époque également que l'on constate les fruits de la loi Sée puisque si en 1900, seulement 500 étudiantes sont instruites dans les universités (soit 3 fois moins que les garçons), on en compte plus de 2000 en 1914, soit 1/8 des effectifs dans les universités. Cette émancipation se traduit également par la réussite de nombreuses femmes qui se trouvent être les pionnières de cette nouvelle ère : Lucie Luzeau-Rondeau est la première femme à avoir décroché un doctorat de sciences en 1902; Marie Curie devient la première titulaire de la chaire de physique générale à la Sorbonne en 1906 et les premières thèses du doctorat en lettres avec Jeanne Duportal et en philosophie avec Léontine Zanta commencent à voir le jour en 1914.

Face à ce relatif succès de l'enseignement féminin, le Conseil supérieur de l'Instruction publique reconnaît aux femmes l'égalité d'accès aux grades universitaires et en 1913 autorise les cours de latin ds les lycées de jeunes filles.

2)Un détachement de la religion

Si selon Michelet, « Dieu changea de sexe » au XXe siècle, on note cependant un progressif détachement des femmes quant à la religion au cours de la Belle Epoque. Cela se justifie notamment par l'interdiction pour les congrégations religieuses d'enseigner en 1901, puisque les Républicains veulent définitivement éloigner la femme de la religion de manière à ce que celle-ci adhère de manière plus rapide aux nouvelles institutions.

Ce détachement progressif de la religion se traduit par l'entrée progressive d'institutrices dans l'enseignement laïque (50 000 en 1900/19001 puis 89 000 en 1911/1912 selon l'Annuaire de la Statistique générale de la France ainsi que par le ralliement des jeunes filles à l'enseignement de l'école républicaine (12 000 en

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