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Contester la république

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Par   •  11 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 891 Mots (8 Pages)  •  470 Vues

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Contester la république en France 1870-1914

C’est suite à la défaite Napoléonienne face aux troupes prussiennes que Léon Gambetta proclame la IIIème République le 4 septembre 1870. En revanche, son installation n’est pas acquise d’emblée. En effet, l’idéologie républicaine est contestée tant au plan politique que social. Cette querelle dépasse le clivage gauche droite pour mobiliser l’ensemble des strates de la société. Ainsi l’idéologie républicaine ayant pour maxime liberté, égalité, fraternité se voit confrontée depuis sa proclamation à de fortes contestations qui se manifestent via des partis politiques, des manifestations ou encore des grèves. L’entrée en guerre en 1914 marque cependant le début d’une concession en rassemblant les individus face à un ennemi commun.

Comment se manifestent les contestations de la république en France de 1870 à 1914 ?

        Il s’agira dans un premier temps d’aborder les contestations de la république d’ordre politique. Dans un second temps, il s’agira de traiter les contestations d’ordre social.

        La chute du Second Empire amène à de nouvelles élections en février 1871, la droite est élue majoritairement grâce à son programme de paix immédiate et, Adolphe Thiers, hostile à la guerre franco prussienne en 1870 est nommé par l’assemblée nationale Chef du Pouvoir Exécutif et négocie la paix avec Bismarck. Les français se sentent trahis et humiliés suite à la guerre Franco-Prussienne. Les prussiens vainqueurs sont autorisés à défiler sur les Champs-Élysées, le gouvernement a cédé l’Alsace et la Loraine à l’ennemi et a accepté de céder d’énormes indemnités de guerre qui enfoncent encore plus le peuple dans la pauvreté. Thiers, républicain modéré et conservateur devient le premier président de la Troisième République en août 1871.

Les parisiens se sont forgés une mentalité de révolutionnaires pendant le siège de paris contre les prussiens et ont gardé leurs fusils et environ 300 canons. Ceux-ci revendiquent plus de liberté d’expression, l’émancipation des femmes, une démocratie citoyenne, l’enseignement laïque. Ces parisiens formés d’ouvriers, d’artisans de professions libérales puis ralliés par des membres de l’armée s’emparent de paris le 18 mars. C’est la Communes de Paris, la manifestation de l’opposition entre le Paris Républicain et une assemblée nationale à majorité monarchique. Le gouvernement de Thiers se réfugie à Versailles et laisse paris aux insurgés pour ensuite venir la reprendre en force. Le siège des communards a duré plus de deux mois. Puis Thiers envoie ses troupes la semaine du 21 mai, c’est la semaine sanglante. La Commune est écrasée et ses membres exécutés ou exilés. C’est une contestation des valeurs républicaines. Paris est de nouveau aux mains du gouvernement.

En revanche, voyant l’échec de la tentative de restauration, Thiers se tourne de plus en plus vers un régime républicain tandis que les monarchistes s’attendent à ce qu’il s’oppose à la montée des mouvements de gauche notamment radicaux. Ainsi, une union de droite se forme autour d’Albert de Broglie et Adolphe Thiers est contraint de démissionner. C’est le maréchal Mac Mahon qui est élu par la majorité royaliste pour le remplacer avec de Broglie comme président du conseil. Si ce mouvement conteste les idées républicaines de par la volonté de rétablir une monarchie, le réveil des bonapartistes leur font craindre un nouvel Empire et les dirigeants se rallient peu à peu aux Républicains modérés. Ainsi est votée en 1875 la constitution de la IIIème République. Cependant Mac Mahon prône tout au long de son mandat un ordre moral, c’est-à-dire la primauté des valeurs conservatrices.

        En 1886 le président de la république Jules Grévy demande à Charles de Freyssinet de constituer un gouvernement d’Union Républicaine qui permettrait de contrer les conservateurs. Il subit une pression trop importante de la droite française et est remplacé par René Goblet dont la volonté est de reconduire l’essentiel du gouvernement précédent où se trouve notamment le général Boulanger dont la popularité ne cesse de grandir. Il devient ministre de la guerre en 1886, et mène de nombreuses réformes dans l’armée pour garantir le moral des troupes en modernisant l’artillerie ou en réduisant le service militaire de cinq à trois ans. Un nouveau mouvement patriotique apparaît. C’est le mouvement boulangiste marqué par l’exaltation du sentiment national de revanche face à la Prusse. Le Parti National formé de monarchistes, de bonapartistes, de quelques radicaux et de socialistes se rallient à sa cause. Le gouvernement Républicain commence à s’alarmer et décide un rapprochement de tous les républicains pour contrer cette menace boulangiste. C’est finalement un échec, le peu de ses députés élus ne le sont pas pour leur programme mais pour le prestige de Boulanger.

        L’affaire Dreyfus s’inscrit dans la continuité de ces contestations de la République. Le capitaine Alfred Dreyfus de confession juive de l’armée française est condamné en 1894 au bagne à perpétuité pour haute trahison mais cette culpabilité est remise en question. En découle un scandale politique de douze ans. Dreyfus d’origine alsacienne parle allemand et la France est encore profondément marquée par la perte de l’Alsace et de la Loraine et fait alors face à une montée du nationalisme et de l’antisémitisme. Le quotidien antisémite « Libre parole » dévoile l’affaire et s’en suit de nombreuses accusations dans les journaux contre Dreyfus. Suite à sa déportation à perpétuité sur l’île du diable en Guyane, son frère Mathieu Dreyfus continue à se battre sans succès jusqu’à ce qu’en 1896, le commandant Picquart découvre le véritable traitre. Cependant l’armée ne revient pas sur sa décision et Picquart est emprisonné et le traitre acquitté. Alors la France se divise entre dreyfusards et antidreyfusards. La célèbre lettre ouverte de Zola dans l’Aurore adressée au président relance le débat en politique et la révision de la condamnation de Dreyfus est irréfutable. Alfred Dreyfus est finalement réhabilité dans l’armée en 1906. L’affaire aura mis en lumière l’antisémitisme en France, les juifs étant considérés d’antinationaux et cette idéologie unit la France antirépublicaine.

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