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Commentaire tactique classe contre classe

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Par   •  4 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  2 748 Mots (11 Pages)  •  1 692 Vues

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Pitton Baptiste

Sciences Politiques

La tactique "classe contre classe"

Introduction

        "La tactique classe contre classe avait pour but d’opérer une rupture démonstrative avec les partis de gauche de la bourgeoisie." (l.19 à 20). Cette phrase extraite de l’article d’André Ferrat représente parfaitement cette politique adoptée par le jeune parti communiste français à partir de 1927.

        Cet article, daté de mai 1928, est paru dans les Cahiers du bolchevisme, l’organe théorique du parti. Il est publié hebdomadairement en 1928 et remplace le Bulletin Communiste depuis 1924. Pour mieux comprendre le titre de ces cahiers, il est important de définir le terme de bolchevisme. Selon l’Encyclopédie Universalis, il "désigne la théorie révolutionnaire de Lénine et la praxis du Parti bolchevique dont ce dernier fut le fondateur, le dirigeant et le stratège."

        Dans cette année de 1928, Lénine n’est plus le dirigeant de la Russie mais Staline depuis 1924. En France, le parti communiste français obtient 11% des suffrages aux législatives mais n’a que quatorze sièges à l’Assemblée. Raymond Poincaré est le président du conseil et il mène la politique de l’Union Nationale, ce qui excède les communistes puisque l’État reste majoritairement dirigée par la droite.

        André Ferrat de son vrai nom Morel est né en 1902 et est mort en 1988. C’est un important militant communiste qui devient en 1924 membre du comité central du parti en tant que délégué de la jeunesse (il n’a alors que 22 ans). Il est profondément anticolonialiste et antimilitariste. André Ferrat fut également le rédacteur en chef du journal communiste L’Humanité de 1932 à 1934 et il est exclu du parti en 1936 avant de rejoindre la SFIO. Lorsqu’il écrit cet article, il est en pleine clandestinité puisqu’il est condamné et recherché par la police française pour propagande antimilitariste. Ce qui ne l’empêchera pas d’effectuer son service militaire en Algérie où il deviendra le défenseur des droits des algériens.

        Dans La tactique classe contre classe justifiée par les faits, l’auteur définit et défend la nouvelle politique adoptée par son parti, imposée par l’adhésion à la IIIe Internationale. Il donne au lecteur un compte rendu de celle-ci en expliquant les bases et les objectifs de la tactique. Il finit par exposer les dangers qu'entrainaient un tel tournant politique.

        Dans quelles mesures le texte d’André Ferrat explicite-t-il la tactique classe contre classe adoptée par le jeune et parti communiste français dominé par l’URSS ?

        Nous commencerons par analyser la naissance du parti communiste qui au moment de l’écriture de l’article n’a que huit ans. Nous étudierons ensuite l’idée principale de leur nouvelle tactique, à savoir le combat contre l’opportunisme bourgeois et la social-démocratie défendue par les socialistes de la SFIO. Enfin, nous expliciterons les dangers qu'entrevoit l’auteur à la fin du texte tout en analysant les résultats de cette politique en 1928, au moment où l’article paraît.

        I) Le PCF, né de la IIIe Internationale

                1) La dictature du prolétariat inscrite dans l’Internationale

        En 1917, la révolution éclate dans la Russie des tsars et arrive à ses fins en pleine guerre mondiale. Vladimir Illitch Lénine lance une dictature du prolétariat en créant en mars 1919, la IIIe Internationale, celle des communistes. Elle remplace l’Internationale Ouvrière dite socialiste créée par Engels en 1889. Elle siègera à Moscou, capitale des bolchéviques et berceau de la révolution du peuple.

        Cette révolte du prolétariat contre les élites bourgeoises fascine tous les socialistes européens. C’est le symbole de la réussite du mouvement ouvrier et de la prise du pouvoir par les travailleurs. Il ne s’agit plus de réformer ou de discuter mais de la "vraie" révolution. Tous sont en admiration devant le travail et le combat des prolétaires rassemblés derrière Lénine, devenu la figure de proue du Parti Communiste et le dirigeant du plus grand pays du monde.

        La politique de la IIIe Internationale se répand en Europe. Elle est forcément plus dure et plus répressive puisqu'il s’agit d’instaurer une dictature du prolétariat, "nécessaire" pour Lénine afin d’instaurer un monde socialiste en paix. Cette politique consiste à combattre, avec les travailleurs, tous ceux qui se complaisent dans un gouvernement qualifié de bourgeois et dans la social-démocratie. Il faut un renouveau dans la cause ouvrière et ce sera l’objectif à atteindre.

        

        Pour les socialistes français, c’est un véritable tournant qui trouble les militants les plus importants du parti. La SFIO est le parti qui unit la gauche française au nom du socialisme et de la IIe Internationale. Pourtant ce tournant dans la politique des gauches européennes va diviser le parti de l’unification.

                2) Naissance de la SFIC au Congrès de Tours

        La section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) est un parti créé par Jaurès en 1905. Il a permis de réunir tous les socialistes français pourtant très divisés depuis la fin du XIXe siècle. Avec la proclamation de l’Internationale communiste par Lénine, il se divise entre les résistants, contre la IIIe Internationale avec des hommes comme Blum qui veulent garder leur politique actuelle et le Comité de la IIIe Internationale, partisan de l’adhésion.

        Dans un contexte d’Union Nationale dans lequel le président du Conseil veut représenter tous les partis politiques au sein de son gouvernement, les socialistes ont pu accéder au pouvoir et diffuser leurs idéaux. Mais un gouvernement de droite ne peut pas convenir aux communistes le qualifient de bourgeois et ils commencent à accuser les socialistes les plus modérés d’opportunisme et d’électoralisme.

        On décide alors d’ouvrir un congrès exceptionnel de la SFIO à Tours en 1920. Il faut trancher. Se réunissent alors beaucoup de militants pour la grande majorité très jeunes comme André Ferrat, 20 ans, qui vont décider de l’adhésion à la troisième Internationale. Des votes préalables avaient montré que le Comité de la IIIe Internationale avait réussi sa mission : convaincre le plus de militants et d’adhérents. Sans surprise, la majorité vote pour malgré les discours visant à garder l’Internationale ouvrière.

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