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La Révolution industrielle, le travail et les travailleurs

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Par   •  5 Août 2018  •  Étude de cas  •  2 122 Mots (9 Pages)  •  1 277 Vues

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La Révolution industrielle, le travail et les travailleurs

RLT-1001

Le Syndicalisme

Remis à Monsieur James D. Thwaites

Université Laval

14 mars 2016

Au cours de son histoire, l’humanité a traversé plusieurs bouleversements majeurs qui ont

transformé de façon profonde et irrémédiable le cours de son évolution. La Révolution

industrielle constitue l’une de ces périodes charnière qui a changé considérablement le travail et

la société. Ainsi, de quelles façons est-ce que la Révolution industrielle a affecté le travail et les

travailleurs en général, et spécifiquement le travail et les travailleurs au Canada ? Nous pouvons

affirmer sans aucune équivoque que les changements pour le travail et les travailleurs ont été

profonds et se sont manifestés de plusieurs façons. Dans un premier temps, nous traiterons du

contexte qui a permis l’éclosion de tels bouleversements. Ensuite, nous ferons un examen des

principaux changements reliés à l’organisation du travail et à la situation des travailleurs.

Un contexte explosif

La Révolution industrielle ne se déroule pas de la même façon et au même moment partout. En

Europe, on assiste à un démarrage hâtif, dès la fin du 18ème siècle. Au Canada, la Révolution

industrielle fait son oeuvre à partir du milieu du 19ème siècle. Toutefois, on constate plusieurs

éléments communs et convergents1 dans la progression du phénomène.

L’utilisation croissante du charbon comme combustible a permis l’invention de la machine à

vapeur afin de pomper l’eau des mines (nappe phréatique)2. Les industriels ont rapidement vu le

potentiel de cette innovation afin de l’appliquer à différents types d’industries. Le

développement de plusieurs machines-outils a ainsi permis l’expansion de plusieurs secteurs

industriels avec l’abondance de capitaux sur le marché ainsi que l’établissement d’un système

bancaire fiable3. Il s’agit du cas de l’industrie de la chaussure à Montréal vers 1850 : «[…] des

fabricants […] acquièrent diverses machines qui façonnent le cuir et cousent les chaussures.

Dans la décennie suivante, des appareils mus par la vapeur font leur apparition dans les

fabriques. Ces innovations techniques permettent aux fabricants de décupler la production

[…]»4. Cette augmentation de la production ne se fera pas sans heurts pour les travailleurs,

comme nous le verrons plus loin.

L’utilisation de la vapeur dans l’industrie et les transports, ainsi que l’abondance de l’énergie

(charbon)5, a permis une augmentation significative de la productivité. En effet, le chemin de fer

«[…] surpasse en rapidité et en efficacité tous les autres moyens de transport de l’époque

1 J. D. Thwaites, Le syndicalisme au Canada, Québec, Presses de l’Université Laval, 2016, p. 21.

2 C. Berri, «Germinal», Renn Productions, 1993, 160 minutes.

3 J.-P. Couturier, Un passé composé : Le Canada de 1850 à nos jours, 2ème édition, Éditions d’Acadie, 2000, p.23.

4 Ibid., p. 28.

5 Thwaites, loc. cit., p.21.

3

[…]» 6 . Il va sans dire que ce moyen de transport contribuera de façon cruciale au

développement industriel du Canada.

Parallèlement au développement de nouvelles technologies, on assiste à une hausse sensible de

la démographie et à un large mouvement migratoire vers les centres urbains reliés à l’apparition

des nouvelles fabriques. En effet, la main-d’oeuvre se déplaçant des campagnes vers les villes, ces

dernières se développent selon les besoins des nouveaux arrivants. Conjointement à ce

mouvement, on voit apparaître différents problèmes reliés à la misère ouvrière conséquents à

des salaires faibles, tels l’alcoolisme, l’insalubrité des logements, le travail des enfants. Nous

traiterons plus loin de ces problématiques.

La somme de tous ces changements profonds va bouleverser les fondements de la société de

l’époque. Ainsi ébranlé, l’État va se retrouver devant une situation de crise lors des premières

grandes revendications ouvrières, ce qui le mène à étudier en profondeur ce phénomène par la

Commission royale d’enquête de 1886. Cette commission met «[…] en évidence les mauvaises

conditions de travail et de vie de la classe ouvrière. Les excès révélés lors des audiences de la

commission doivent certes être soulignés […]»7.

6 J.-P. Couturier, loc. cit., p.14.

7 F. Harvey, Une enquête ouvrière au XIXe siècle : la Commission du travail 1886-1889, Revue d’histoire de l’Amérique

française, vol. 30, numéro 1, p. 35 à 53, 1975, dans THWAITES, J. D., Travail et syndicalisme ; Origines, évolution et défis

d’une action sociale, Quatrième édition, Québec, Presses de l’Université Laval, 2014, p.76.

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