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L'illusion révolutionnaire

Dissertation : L'illusion révolutionnaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 492 Mots (6 Pages)  •  196 Vues

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L’illusion révolutionnaire

Dans son rapport à la Convention nationale du 25 décembre, Maximilien Robespierre explique que

le but du gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui du gouvernement révolutionnaire est de la fonder. La Révolution est la guerre de la liberté contre ses ennemis ; la Constitution est le régime de la liberté victorieuse et paisible. Par conséquent, en France, la Révolution a été le moyen de mettre en place un régime de libertés qui n’aurait pas été possible par des réformes seules

A contrario, Jean Jaurès dans La question sociale explique que « le vrai socialisme refuse l’embrasement et le bouillonnement des âmes ». Pour Jaurès, « La société humaine a comme la terre sa forme a peu près définitive ; il y aura des transformations, mais non de vastes remaniements » 

À travers ces deux exemples : on observe un affrontement de deux visions sur la nécessité ou non de la révolution comme méthode politique. Pour Robespierre, il serait alors illusoire de croire au réformisme en tant que moyen de transformer la société, tandis que pour Jaurès, penser la révolution comme possible et vectrice de progrès social n’est pas opportun.

Si le terme révolution vient du latin revolutio, qui désigne un « retour su soi », comme retour au point de départ, La révolution prend en politique le sens d’un changement de système, de valeurs, et marque la volonté de transformer l’ordre social. Il a pour objectif l’émancipation et la liberté, et le renversement qu’elle implique peut se vêtir d’un caractère violent.

L’illusion peut désigner deux choses : il s’agit d’une interprétation fausse des évènements qui se déroulent, ou alors une apparence dépourvue de réalité.

Les révolutions, par leurs caractères inattendus et souvent violents, peuvent faire penser qu’elle ne portent en elles que des graines de désillusion. Pour autant, les révolutions, mêmes inachevées, ne permettent-elles pas de bouleverser en profondeur les sociétés ? Dès lors, dans quelle mesure sont-elles nécessaires pour la transformation de ces sociétés ? Comment faire de la révolution autre chose qu’un mot vague voué à justifier des violences ?

Pour cela, nous verrons que la révolution aboutit rarement aux objectifs qu’elles s’étaient fixés, et qu’elle peut être instrumentalisée dans un objectif contraire à ses principes, puis nous nous intéresserons aux bénéfices que toute révolution apporte à la société.

A- Le 4 septembre 1870, le peuple de Paris apprenant la défaite de Napoléon III envahit le palais Bourbon et proclame la République. Ils mettent en place un blocus autour de la capitale. Nait alors l’idée d’une « Commune » en mars 1971 : pour Karl Marx, il s’agit d’un gouvernement de la classe ouvrière, la forme politique enfin trouvée qui permettait de réaliser l’émancipation économique du Travail ». En l’espace de deux mois, les communards mettent en place une société socialiste égalitaire et inédite. Mais cette cette insurrection fait face à un mouvement contre-révolutionnaire du gouvernement d’Adolphe Thiers. Au cours de la semaine sanglante, les communards sont fusillés par centaines, et les survivants sont déportés vers la Nouvelle-Calédonie.

Ainsi, la Commune de Paris montre le danger de la révolution comme illusion de la victoire des idées révolutionnaires, qui peuvent être balayées à n’importe quel moment réactionnaire.

Le champ politique n’est pas le seul à avoir été transformé par des évolutions rapides.

B- A de nombreux égards, la révolution industrielle semblait porter en elle des promesses d’émancipation vis-à-vis du travail, travail dérivant du latin « tripalium », véritable instrument de torture destiné à punir les esclaves rebelles. En ce début du XIXe siècle, l’innovation technique devait permettre aux travailleurs une « liberté créatrice » par laquelle l’homme pourrait transformer le monde. Pourtant, pour le sociologue Georges Friedmann dans Le travail en miettes, la révolution industrielle mène à une aliénation des travailleurs, particulièrement avec l’Organisation Scientifique du Travail. L’employé est assigné à une seule tâche répétitive qui ne demande plus de savoir-faire particulier, créant un vide de sens dans la vie au travail. Ainsi, la révolution industrielle a déçu les désirs d’émancipation des ouvriers qui avaient effectué un exode rural pour trouver une vie meilleure.

C- Dans le cercle politique , il arrive que le terme « révolution » soit utilisé à tort pour désigner un changement plus ou moins radical de politique. Ainsi, c’est le terme de « Révolution Nationale » que Philippe Pétain choisit pour nommer son programme pour la France sous le régime de Vichy. Cette Révolution Nationale remplace la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, texte à vocation universelle, par les « principes de la Communauté ».Alors, Pétain balaye les acquis du mouvement des Lumières et de la

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