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« Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil » de de Léry (les Tupinambas)

Dissertation : « Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil » de de Léry (les Tupinambas). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Janvier 2020  •  Dissertation  •  1 026 Mots (5 Pages)  •  1 779 Vues

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En 1578 Jean de Léry, explorateur protestant envoyé au Brésil par Jean Calvin, se retrouve chassé de Fort  Coligny où il vivait. Livré à lui-même dans ce nouveau monde, il fait la connaissance de la tribu des Tupinambas, qu’il décrit dans son ouvrage : « Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil ». Dans cet extrait, nous nous interrogerons sur la portée humaniste de ce texte. Nous verrons dans un premier temps quelle est l’approche inattendue que de Léry nous livre sur le corps des Tupinambas. Enfin,  nous mettrons en avant sa démarche scientifique.

I Les Tupinambas : une approche du corps inattendue

1 Des préjugés physiques

 Dès le début de l’extrait, de Léry décrit longuement les caractéristiques physiques de la tribu. Il montre que ses membres ne sont pas très différents des occidentaux ou des Européens, qu’il s’agisse de la stature ou de l’aspect général : « […] n’étant pas plus grands, plus gros, ou plus petits de stature que nous sommes en Europe ». Dès l’apparence, il brise les préjugés que les lecteurs pourraient se forger. Il rapproche également leur teint de celui des « Espagnols ou Provençaux ».

 De plus, il affirme ensuite que ces individus sont plus résistants que les habitants de l’ancien continent car ils sont moins en proie aux maladies et aux handicaps : « bien sont-ils plus forts, plus robustes et replets, plus dispos, moins sujets à maladie. » De Léry utilise des comparatifs de supériorité en leur faveur.

Plus tard dans le texte, l’auteur souligne que les membres de la tribu s’arrachent les poils qui recouvrent leur corps. Ce préjugé lié au poil amène le lecteur à ne pas considérer que cette tribu est proche de l’animal puisque les poils sont traditionnellement associés à l’animalité : […] n’étant point naturellement plus pelus que nous sommes […]. Cela brise donc un préjugé que les lecteurs de l’époque pouvaient avoir de ces Sauvages.

De Léry poursuit sa réflexion sur le corps des Tupinambas en expliquant qu’ils vivent nus. Ce mode de vie est lié à la nudité originelle.

2 Un Eden retrouvé

 De Léry note que cette nudité est liée à l’absence d’un sentiment de honte chez les Tupinambas. Ceci peut faire penser à la nudité d’Adam et Eve de l’Ancien Testament avant le pêché d’Eve. En effet, avant qu’Eve ne mange la pomme, Adamet Eve vivaient nus sans en avoir conscience dans le Jardin d’Eden et sans honte. Dès que le pêché a été commis, ils se vus nus et se sont couverts. De Léry fait un rapprochement implicite avec ce passage de la Bible. Cependant l’auteur ne mentionne jamais le mot Eden. « […] sans montrer aucun signe d’en avoir honte ni vergogne. » Un lecteur du XVIe comprenait parfaitement cette allusion car la vie à l’époque était rythmée par la religion et les contemporains de de Léry connaissaient parfaitement la Bible. Les Tupinambas sont donc innocents au sens étymologique du terme« qui ne sait pas ». Ainsi de Léry hisse les Tupinambas au rang d’êtres humains de la Genèse et non d’animaux, ce qui peut être inattendu pour ses lecteurs.

Tout l’extrait se présente sous la forme à la fois d’une démonstration et d’un récit.

II Une démarche scientifique

1 A la manière d’un carnet de voyage

Le style d’écriture de Léry est à relever. En effet, l’auteur fait mine de raconter une histoire, comme nous pouvons le voir dans titre de l’ouvrage qui est « Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil ». En utilisant le terme « histoire », de Léry décide de raconter sa propre expérience pour intriguer son lecteur et donner une preuve concrète de ce qu’il avance. Son récit relève de l’observation et de l’analyse scientifique, alors que l’auteur revendique aussi un côté narratif. Ses phrases sont d’ailleurs très descriptives et comportent un très grand nombre d’énumérations : « plus gros,[…] que nous le somme en Europe », « à savoir, en la défiance,[…] ; moins les domine et passionne ». C la nous conduit donc à penser que de Léry mène une démarche scientifique à travers cet extrait.Il n’établit pas de jugement  ethnocentriste, c’est à dire qu’il ne juge pas les Tupinambas à partir de ce qu’il connaît en tant qu’européen. De Léry passe par toutes les étapes d’une démarche scientifique : il observe « ils n’ont le corps ni monstrueux, ni prodigieux à notre égard », il constate « bien sont-il  plus forts, plus robustes et replets, plus dispos, moins sujets à maladie », il analyse « ils ne puisent[…] passionne » et il conclut.

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