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Etude critique de document - Les frises du Parthénon

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Par   •  2 Février 2023  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 559 Mots (7 Pages)  •  214 Vues

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ETUDE DE DOC : CONFLITS DU PATRIMOINE : LES FRISES DU PARTHENON

        « Vous devez comprendre ce que représentent pour nous les Marbres du Parthénon. Ils sont notre fierté. Ils sont nos sacrifices. […] Ils sont l'essence même de notre grécité. » C’est une citation de Melina Mercouri, ministre de la culture grecque entre les années 1981 et 1994, lors de son discours à l’Oxford Union en juin 1986. Dans son discours, elle débat sur la restitution à la Grèce des frises du Parthénon : patrimoine culturel emblématique grec. Le patrimoine culturel se définit comme un ensemble de biens matériels ou immatériels construits par l’humain et considérés comme constructifs de son identité. Depuis deux siècles, les Grecs se battent pour récupérer leur patrimoine, alors exposé au British Museum de Londres, mais cela génère de nombreux conflits aux enjeux multiples.

Le premier document qui nous est proposé est une photographie prise le 26 septembre 2017 à Nicosie, capitale de la Chypre, lors d’un match de football. Ce match opposé un club chypriote à un club anglais. Cette image montre les supporters du club de l’APOEL Nicosie en train de brandir une banderole où il est écrit : «  Rendez-nous les marbres ! ». Cette rivalité culturelle gréco-britannique s’étend même jusque sur l’ile de Chypre, où la population est principalement grecque. Le second document qui nous est présenté est un article issu du journal Le Figaro paru le 8 octobre 2014 et écrit par le journaliste Bertrand Guyard. Il y explique la demande de l’UNESCO de vouloir ramener les frises du Parthénon à Athènes, capitale de la Grèce. Mais les britanniques n’y étant pas favorables, le débat du lieu d’accueil de ces frises est toujours discuté, après plus de 30 ans de lutte de la part des Grecs.

C’est pourquoi nous pouvons nous demander comment les frises du Parthénon sont-elles devenues un conflit de patrimoine entre la Grèce et le Royaume-Uni ? Dans un premier temps, nous parlerons d’un élément du patrimoine au cœur des débats, et deuxièmement, nous verrons une controverse entre deux états européens. Enfin, notre troisième partie traitera des frises du Parthénon comme enjeu mondial.  

Tout d’abord, les frises du Parthénon constituent l’emblème de l’Etat grec depuis plus d’une vingtaine de siècles. Elles désignent une série de bas-reliefs en marbre qui entouraient le Parthénon sur l’Acropole du long de ses 160 mètres représentant les grandes fêtes religieuses des Panathénées. Ses premières dégradations commencent en 1687 et les pillages de fragments continuent et accentuent ce sabotage du patrimoine hellénique qui continuera sur près d’un siècle et demi. C’est sous l’ordre de l’ambassadeur Lord Elgin du Royaume-Uni que les frises sont prélevées. La Grèce étant à l’époque sous domination de l’Empire ottoman, n’a pas pu plaider en sa faveur la conservation de son « trésor emblématique ».  Après cette dévastation de l’un des symboles de « l’art hellénique », les fragments de ces frises sont éparpillés à travers plusieurs pays dont principalement le British Museum de Londres qui en possèdent la moitié et la ville d’Athènes qui se retrouve avec seulement un tiers de son patrimoine dérobé. Ces frises constituent un réel exemple de conflit patrimonial. La Grèce et le Royaume-Uni se disputent un élément majeure de l’identité grecque et d’ailleurs, la communauté grecque ne cesse de demander le retour de ces frises sur son territoire. Elle appelle également « tous les citoyens du monde sensibles aux questions de justice et de patrimoine » de « soutenir le retour des frises du Parthénon » d’après Ioannis Maronitis, président de la section de l’UNESCO.

En outre, ce texte de Bertrand Guyard, évoque la légitimité de la Grèce de vouloir retrouver l’entièreté de ses « trésors du patrimoine de l’humanité ». Etant un enjeu diplomatique majeur pour la population grecque, le retour des frises du Parthénon est encore en débat côté britannique qui ne veut pas restituer ces marbres pillés par leur ancêtre. Dans l’image qui nous est proposée, les supporters chypriotes demandent eux-aussi un juste retour des choses et principalement de leur patrimoine culturel. En brandissant une banderole où il est affiché le slogan suivant « Rendez-nous les marbres », la population grecque veut se voir restituer de ses frises, de son identité. Nous pouvons voir que le débat se propage dans toutes les branches de la culture et qu’une rencontre sportive amène, par la même occasion, à une discorde qui se veut principalement centrée sur le domaine artistique antique grec.

Ainsi, il est d’une « questions de justice et de patrimoine » que la Grèce voit le retour des frises du Parthénon sur son territoire. La polémique entre ces deux nations européennes qui sont la Grèce et le Royaume-Uni, dure depuis plus de deux siècles, toujours face à la lutte du peuple grecque.

En effet, la controverse gréco-britannique s’éternise depuis plus de deux siècles avec pour commencement l’indépendance de la Grèce en 1832. Cette année-là, les Grecs réclament les frises volées trente ans plus tôt. Effectivement, au début du XIXème siècle, l’ambassadeur britannique à Constantinople, Lord Elgin, demande aux autorités ottomanes l’envoie de ces frises à Londres sous prétexte de les étudier. Arrivées au British Museum de Londres, les frises du Parthénon sont appelées les marbres d’Elgin, et ce encore aujourd’hui. Depuis deux siècles, le Royaume-Uni s’approprie donc les frises en les nommant comme celui qui les a amenées alors qu’elles appartiennent à la Grèce depuis plus d’une vingtaine de siècle. Gravées dans les esprits depuis donc deux siècles, l’expression « les marbres » remplacent celle « des frises orientales du Parthénon ». En effet, même les supporters chypriotes emploient cette appellation britannique lors du match représentée sur la photographie où ils demandent le retour des « marbres ». Cette demande se manifeste donc en 1832 mais, après un premier refus du Royaume-Uni, la polémique est relancée en 1965 puis dans les années 1980 lorsque la Grèce intègre la CEE (1981). Cette demande officielle, appuyée par l’UNESCO, de la ministre de la culture de l’époque M. Mercouri engendre encore une fois une querelle entre la Grèce et le Royaume-Uni. Mme Mercouri affirme que « ce trésor emblématique de l’art hellénique » est un symbole de la démocratie antique ainsi que le retour de la Grèce moderne.

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