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Situation de l'afrique reglage de luminosite et fenetres de mariage

Étude de cas : Situation de l'afrique reglage de luminosite et fenetres de mariage. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mai 2015  •  Étude de cas  •  9 543 Mots (39 Pages)  •  604 Vues

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LA SITUATION DE L’ETAT EN AFRIQUE :

PERSONNALISATION INTERNE ET RELATIONS EXTERNES

INTRODUCTION

L’Etat, au sens où il est défini dans le dictionnaire Le petit Larousse comme une « entité politique constituée d’un territoire délimité par des frontières, d’une population et d’un pouvoir institutionnalisé », répond partout dans le monde aux mêmes critères de dénomination ; partout, il a été spécifié comme étant une entité structurée, personnifiant juridiquement une nation dont elle est sensée incarner la souveraineté. Cependant, en Afrique, ses formes et contours laissent transparaître une certaine particularité locale, tout en conservant un semblant d’uniformité continentale.

Aussi, du point de vue de sa situation politique dans le continent, l’Etat si on le considère à la fois comme un cadre spatio-temporel, regroupant une population donnée et doté d’une personnalité juridico-politique, pose assurément problème. Parce qu’aussi bien dans sa territorialité, dans sa communauté, que dans sa constitutionnalité, l’Etat africain ne semble nullement répondre à une essence naturelle ; ceci aussi bien de par sa délimitation géographique, sa composition sociologique, que sa fondation juridique. C’est ainsi que, depuis les indépendances, enclenchées pour la plupart d’entre eux dans les années 1960, les Etats africains naissants n’ont pu jusqu’à présent résoudre les multiples problèmes auxquels ils sont confrontés depuis lors, du fait même de leur manque de cohésion, d’homogénéité, voire de transparence, déterminés pour une large part par leurs configurations étatiques. Malgré l’aide bilatérale ou multilatérale dont ils ont pu bénéficier depuis plus de quarante ans, les Etats africains tardent en effet dans leur essor à pouvoir prendre leur vitesse de croisière sur le long cheminement vers le développement, si tant est qu’ils aient seulement décollé. C’est pourquoi l’aide internationale, devant ce problème récurrent, se trouvant confrontée à ces véritables gouffres financiers que sont les Etats en Afrique, n’a pas manqué de leur dicter ses conditions de transparence et de bonne gestion, si elle n’a tout simplement redéfini leur indépendance. Comment ceux-ci en ont-ils été arrivé jusque là ? La question pour nous est ici moins de savoir où va l’argent de l’aide, que de comprendre pourquoi, malgré toutes les relations bilatérales et multilatérales dont il a pu bénéficier jusque là, l’Etat africain ne soit pas à même d’enclencher le moindre processus de mouvement vers son développement.

Cette épineuse question de l’Etat en Afrique a du reste soulevé plusieurs thèses qui essentiellement se résument en deux. Pour certaines d’entre elles, l’expertise de sa situation devrait être analysée dans le sens d’une domination hégémonique et d’un processus de mise en dépendance de ses sociétés, et devrait à ce titre pouvoir être limité dans ses propensions, afin de permettre l’éclosion et le développement social à la base par un plus grand libéralisme économique. Pour d’autres, l’Etat se trouvant en déliquescence conjoncturelle, du fait des politiques d’ajustement structurel qui l’ont fragilisé, devrait plutôt pouvoir être redéployé dans le sens d’une intervention sociale pouvant réguler la pauvreté qui, elle, est consécutive à l’inflation, produite par le néo-libéralisme, que ces politiques ont occasionnée. Si donc, pour les uns, c’est dans le sens d’une réduction de l’Etat que devrait pouvoir s’opérer le développement économique, consolidé en ceci par une plus grande responsabilisation des organisations de la société civile (dont l’expertise en la matière est probante) ; pour les autres, c’est bien dans le sens de sa consolidation, que l’Etat pourra réguler en Afrique les grandes disparités sociales, que la mondialisation a occasionnées, et qui voit ses majorités silencieuses être laissées à elles mêmes dans l’incertitude existentielle sur leur propre avenir.

Peut-on envisager, dans cette dialectique idéologique, la possibilité d’une gestion concertée, fiable, entre l’Etat africain et les Institutions Financières Internationales, en vue d’un développement réel du continent? Ou bien serait-il seulement réaliste de pouvoir penser d’ores et déjà à se défaire complètement de l’aide internationale des Institutions de Bretton Woods et de tout son corollaire de dépendance économique, voire de perte de souveraineté politique, en tentant de trouver d’autres sources de financements, sur la base de souscriptions locales par exemple, ou de celles provenant d’autres organisations internationales plus solidaires moralement que les IFI? Dans cette opposition tranchée, entre l’aide extérieure et la souveraineté intérieure, n’y a t-il pas alors lieu de penser en la possibilité d’une gestion plus autonome, mais aussi plus limitée des pouvoirs de l’Etat, dans le sens d’une responsabilisation plus effective sur ses domaines régaliens de souveraineté plus spécialement, tout en conférant à la société civile le soin d’impulser son propre développement à la base par un libéralisme accru du secteur économique? Telles sont les questions essentielles auxquelles nous tenteront de répondre dans cet essai.

Essayons pour cela d’en faire l’analyse du point de vue de l’héritage légué à l’Etat africain quant à la délimitation de ses territoires et la configuration de ses populations, ainsi que ses dispositions naturelles de pouvoir ; mais encore du point de vue de la faillite responsable de l’Etat africain lui-même, à travers les relations de pouvoir de ses dirigeants politiques avec ses organisations de société civile, en même temps que ses relations de politiques publiques, vis à vis des puissances financières, celles là liées à l’aide extérieure et la mondialisation et qui, dans un tel engrenage, semblent condamner définitivement l’Afrique à devoir s’engager irrémédiablement sur les sentiers de l’Union Africaine.

I. LES TERRITOIRES ET LES POPULATIONS

1. Des frontières artificielles

Pour cela, il faut comprendre d’abord que les Etats africains naissants ont été largement handicapés, pour la plupart, par l’héritage colonial qui voyait des territoires tracés arbitrairement et exploités dans leurs ressources naturelles, des communautés bousculées dans leur conviction culturelle, dépersonnalisées dans leurs identités sociales, façonnées dans leur idéologie politique et affranchies

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