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Si L'écho De Leur Voix Faiblit, Nous périront

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Par   •  12 Mai 2015  •  2 062 Mots (9 Pages)  •  2 359 Vues

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« Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons. »

Paul Eluard

Soixante millions, c’est le nombre de victimes de la Deuxième Guerre mondiale. Les victimes militaires furent, très nombreuses notamment sur le front de l’Est où les soldats russes, sous-équipés étaient envoyés à l’abattoir. Seul leur effectif important a permis de repousser l’ennemi allemand. Au Japon les combats pour libérer chaque petite île furent sanglants, car les soldats japonais préféraient mourir que se rendre et se battaient jusqu’à leur dernier souffle. Mais le plus atroce dans cette guerre est le nombre élevé de victimes civiles, plus de la moitié du nombre total de morts : des civils tués lors des bombardements, des combats, par les crimes de guerre et par la Shoah. En effet, entre 1939 et 1945, plus de 2,7 millions de tonnes de bombes furent larguées, la majorité d’entre elles sont tombées sur des villes, faisant des milliers de victimes innocentes, notamment les deux bombes nucléaires larguées sur Hiroshima et Nagasaki. La Blitzkrieg allemande a également fait des ravages, car cette stratégie consistant à avancer le plus rapidement possible dans le camp ennemi grâce à des bombardements ne leur laissait pas le temps de quitter leur domicile. Les nazis ont également commis un grand nombre de crimes de guerre et exécuté des civils, en Russie et en France où tout le monde garde en mémoire le massacre d’Oradour-sur-Glâne. Il faut ajouter à ce sinistre bilan les six millions de victimes innocentes de la Shoah.

Ces crimes, impardonnables, sont, des actes que nous devons garder en mémoire.

Le poète français Paul Eluard l’exprimait ainsi : « Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons ». Le philosophe français Vladimir Jankélévitch interprète cette citation : « Si nous cessions d’y penser, nous achèverions de les exterminer. Ils seraient anéantis définitivement. Les morts dépendent de notre fidélité ». Il souligne ici l’importance du devoir de mémoire qui est, selon le Larousse un : « devoir moral dont le but est d’entretenir le souvenir des souffrances subies dans le passé par certaines catégories de la population ». Cette citation de Vladimir Jankélévitch illustre bien la pensée de Paul Eluard : il faut entretenir le souvenir des toutes les victimes de la Deuxième Guerre mondiale pour qu’elles ne soient pas mortes en vain, en particulier celles de la Shoah. Grâce à ce souvenir, un tel massacre ne devrait plus jamais se produire. Il faut donc continuer à en parler sans cesse, partager encore et encore tel un écho le souvenir de ceux qui ont connu cet enfer pour ne pas mourir à notre tour.

On peut cependant se demander si pour vivre mieux, il ne serait pas préférable de tenter d’oublier ou d’occulter ce passé douloureux ?

De plus, les sites de commémoration, les œuvres d’art, la littérature et le cinéma ravivent ces souvenirs si bien qu’il paraît presque impossible d’oublier ce passé?

L’homme peut-il vraiment décider de ne garder que la partie heureuse de son histoire ou doit-il la garder dans son entier ?

Ne serait-il pas mieux pour tout le monde de tenter d’oublier ce qui s’est passé, de ne plus en parler, de ne plus le représenter, de ne plus l’écrire ? Pourquoi continuer à se remémorer ces évènements et ne pas simplement tourner la page ? Il faut se demander si les gens continuent, de nos jours, à se sentir concernés pas la Shoah. Dans la citation de Paul Eluard, le « nous » englobe tout le monde mais en quoi les jeunes générations se sentiraient-elles concernées par un événement ayant eu lieu 70 ans auparavant. Cela change-t-il quelque chose dans leur vie quotidienne ? D’ailleurs un récent sondage réalisé à la sortie du film « La Rafle » montre que la majorité des moins de 35 ans interrogés n’avait jamais entendu parler de la rafle du vélodrome d’hiver. Si le devoir de mémoire existe pour certains, d’autres ne devraient-ils pas avoir le droit d’oublier ? N’est-il pas normal que les gens ayant connu l’enfer des camps souhaitent oublier?

« L’oubli » c’est le nom d’un livre de Frederika Amalia Finkelstein relatant l’histoire d’une jeune femme qui, bien qu’elle n’ait pas connu les atrocités des camps est hantée par le sort que ses aînés ont subi. Elle n’arrête pas d’y penser et en fait des cauchemars. Durant tout le récit, l’héroïne évoque le droit à l’oubli car cette dernière est obnubilée par les morts, les chambres à gaz et les expérimentations sur les êtres humains. Si chaque rescapé est animé par les mêmes visions que l’héroïne, on peut se demander s’il est possible de vivre après avoir connu l’horreur des camps et l’on comprend qu’ils revendiquent le droit à l’oubli. Sur l’héroïne de livre, le devoir de mémoire a généré une impossibilité à vivre normalement.

Il faut donc se rendre compte que tout le monde ne peut pas entretenir le devoir de mémoire car il est trop lourd en souvenirs pour certains mais il faut que ceux qui sont capables de transmettre ces souvenirs le fasse.

Dans un second temps, on peut se demander : avec tous les médias et les lieux de commémoration actuels, serait-il possible qu’on arrête de parler de ce qui s’est passé si l’on arrêtait d’en parler ? Il existe de nos jours des centaines de lieux de commémoration partout dans le monde, des centaines de livres relatant ces faits, tout autant de films et des œuvres d’art à ce sujet. Certains lieux comme par exemple à Berlin, sont presque dans la démesure pour rappeler à l’humanité les évènements passés. Il y a par exemple le mémorial juif avec 2711 stèles noires parmi lesquelles on peut marcher, elles sont censées produire une atmosphère de malaise et de confusion, représentant un système supposé ordonné qui aurait perdu contact avec la raison humaine. En rentrant dans le mémorial, l’ambiance est vraiment oppressante, on voit des photos, l’audio-guide est très bien fait car il raconte l’histoire des survivants des camps en étant basé sur leurs témoignages. Mais la salle la plus marquante

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