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Dans quelle mesure les femmes parviennent-elles à s’imposer dans la vie politique et sociale?

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Par   •  30 Octobre 2014  •  2 141 Mots (9 Pages)  •  791 Vues

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Femmes et politique (1918-1945)

«La guerre remet chaque sexe à sa place» déclarait Michelle Perrot dans son ouvrage publiée en 1884.

Cette citation peut s’expliquer par le risque pris par les hommes au front, et l’élargissement des responsabilités des femmes dans la vie familiale durant la première guerre mondiale.

Au lendemain du conflit mondial, entre 1918 et 1921, de nombreux pays accordent le droit de vote aux femmes. Cependant, à ce moment là, le vote des femmes, en France, soulève de nombreux débats chez l’ensemble des contemporains, historiens et politiciens, pendant une très large partie du 20ème siècle, et plus précisément jusque dans les années 1930. Toutefois, l'année 1944 marque un tournant décisif dans la vie politique française, le droit de vote des femmes et d’éligibilité est enfin accordé. Ce droit est l’une des pratiques citoyennes déterminantes au sein d’un régime et également le mot d’ordre des revendications sociales et politiques. Les femmes vont pouvoir s'exprimer et participer à la politique grâce à cet outil. Par conséquent, l’apparition de ce principe engendre, en partie, l’atténuation du problème d’inégalité hommes femmes.

Dans quelle mesure les femmes parviennent-elles à s’imposer dans la vie politique et sociale?

Afin de répondre à cette problématique, il conviendra d’une part de démontrer la position précaire des femmes dans la vie politique et sociale, mais d’autre part, de constater une progression de cette situation, grâce à la lutte des femmes pour l’égalité.

Nous pouvons constater une position fragile des femmes dans la vie politique et sociale, en dépit d’une infériorité, imposée par les hommes, qui a longtemps subsisté.

En effet, le comportement de la femme à la fin du XIXème siècle se résume au bien être de leur famille conjugale et paternelle. Si elle ne respecte pas leur devoir en tant que femme, mère ou épouse, elle serait un personnage dénigré de la société française. Il est de même pour les femmes célibataires perçues comme étant marginales et notamment considérés comme «vieille fille». Afin d’être respectée par ses pairs, la femme célibataire doit se sacrifier à l’entretien de leur parents et se vouer à prier, soigner ou enseigner pour l’ensemble de la société. De ce fait, certains articles du Code Civil de 1804 (213, 214) certifient les obligations de la femme envers son mari. Toutefois, pour montrer une certaine égalité aux yeux de tous, et plus encore envers les femmes, le mari lui doit en contrepartie une protection (art.213). Mais, cette idée d’égalité n’est qu’un voile d’illusions. Elle peut s’expliquer par ces nombreuses inégalités. On peut le voir également par la dépendance de la femme à l'égard de l'homme, vue dans toutes les perspectives confondues (justice, nationalité de la femme similaire à l’homme…). De plus, du point de vue de l’éducation des enfants, seul le père peut exercer une autorité paternelle. S’il advient que le mari décède, l’éducation de ses enfants ne sera exécutée que par sa volonté. A ce constat s’ajoute, néanmoins, le problème d’héritage. La femme ne serait légalement héritière de son mari qu’en l’absence d’héritiers légitimes, enfants, ascendants et collatéraux, de celui-ci. Toutefois, les filles ont le même droit à l’héritage que les garçons.

Par conséquent, on peut faire l'hypothèse que l’infériorité juridique de la femme commence donc avec le mariage.

En somme, de nombreuses critiques littéraires surviennent à l’encontre de ces fondements. Cette remise en cause est illustrée par des romans ou pièces de théâtre, tels que La maison de poupée écrite par Henrik Ibsen. Il aborde quelques questions morales fondamentales sur la singularité du genre. Cette pièce illustre bien la distinction entre l’image traditionnelle rattachée au sexe féminin centrée sur les notions de responsabilité et de soin, et l’image masculine de la sphère publique, orientée vers les principes du devoir et de la justice. L’auteur revendique la cause féministe et s’aperçoit qu'«une femme ne peut pas être elle-même dans la société contemporaine, c'est une société d'hommes avec des lois écrites par les hommes, dont les conseillers et les juges évaluent le comportement féminin à partir d'un point de vue masculin».Dans ce livre, le rôle de la femme dans une société contemporaine est incarnait par Nora. Nora est une femme faite à l'image de son mari. Elle doit répondre à toutes ces attentes. Autrement dit être belle, de bonne humeur, toujours là où on l'attend, et de bien s'occuper des enfants. Cette pièce de théâtre résume, la situation de la femme au sein de la vie politique et sociale en 1918.

Toutefois, des mouvements féministes commenceront à revendiquer les droits des femmes dans la société française, découlant ainsi à l’évolution des femmes dans la vie politique et sociale. Une vague du mouvement féministe français prône sur l’émancipation de la femme, sur l’acquisition de droits politiques envers elle, notamment grâce aux figures historiennes telles que Léon Richer, Maria Deraismes et Madeleine Pelletier. Cette dernière, médecin-psychiatre et militante d’extrême gauche, veut introduire les mesures anglo-saxonnes, impliquant le suffrage. Elle préconise la liberté des femmes en matière d’avortement, de contraception (les lois de 1920 et 1923 considèrent que la contraception assimilée à l’avortement est un crime) et défend la virginité des femmes pour prohiber la domination sexuelle des hommes sur les femmes. Tandis que Joséphine Godon propose une révision de l’adultère, en vue de son refus pour le mariage et pour l’amour libre, s’ajoutant ainsi aux revendications de Madeleine Pelletier.

Seulement, ces mouvements féministes ne suffisent pas à réclamer certains droits aux femmes. En effet, leurs revendications sont mesurées car elles ne réclament pas forcément l’égalité des sexes et sont considérées comme un élément dispensable de la société française, surtout dans le domaine politique, où elles sont facilement rejetées. En ce qui concerne la vie associative et syndicale, les femmes sont beaucoup moins représentées. Une seule confédération syndicale existe, la CFDT qui a longtemps été dirigée par une femme Nicole Notat. Malgré des mesures prises et l'amélioration sur la parité, les femmes

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