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Crises et relations internationales 1929-1933

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Par   •  24 Avril 2016  •  Cours  •  4 967 Mots (20 Pages)  •  950 Vues

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CHAPITRE 4 :

CRISE(S) ET RELATIONS INTERNATIONALES (1929-1933)

Dans les années 1930, on observe sur l’ensemble de la planète un retournement de la conjoncture économique qui est pour la première fois autant généralisé. Cette crise a des conséquences politiques et internationales d’une grande ampleur au point qu’elle n’épargne aucun pays du globe. Par ailleurs, même si on a traditionnellement pensé que l’URSS était restée à l’écart de la crise du fait de son économie fermée aux échanges, de plus en plus de travaux démontrent que son économie ne s’est pas montrée si imperméable aux effets de la crise économique.

La crise est un phénomène inédit pour ces contemporains qui connaissent encore très mal le fonctionnement du système macroéconomique. En effet, pour la première fois, le planisphère se voie assaillie par un chômage de masse sans que l’on puisse comprendre comment l’enrayer.

Cette crise, de par la propagation très rapide de la contagion, illustre les interdépendances croissantes de ce XXème siècle entre les différents espaces du globe. Elle témoigne également de la dépendance des relations internationales à la prospérité économique. En effet, les aléas économiques des années 1930 mettent en péril la pacification de la planète.

La particularité de cette crise relève également du fait qu’elle touche tous les continents. Elle est de toute aussi violente en Amérique (on peut d’ailleurs mettre en avant le fait que malgré les représentations que nous avons, la crise a même parfois été plus violente en Amérique latine qu’en Amérique du nord.), en Europe (centrale principalement), en Asie (principalement l’Asie du pacifique) et dans une moindre mesure l’Afrique. En effet, l’Afrique a été moins affectée par la crise dans la mesure où les grandes métropoles font le choix de parier sur leur empire, ce qu’on appelle le relèvement impérial, la crise leur a donc été plus favorable à l’instar du Commonwealth britannique où les colonies profitent de ce resserrement des liens.

        La crise des années 1930 est inédite pour les relations internationales car pour la première fois en temps de paix, on observe une déflagration mondiale qui menace les équilibres hérités.

Introduction : quelques précisions sur la « crise de 1929 »

        Nous allons ici mettre en évidence trois points essentiels, sans entrer dans les détails, qu’il faut retenir pour éviter tout anachronisme.

  • La crise n’est pas le résultat du krach du 24 octobre 1929.

Si le Krach de Wall Street du 24 octobre 1929 est indiscutable et spectaculaire, il faut bien avoir à l‘esprit qu’il relève bien plus d’un symptôme des dérèglements économiques et financiers qu’un point de départ à la crise bien qu’elle puisse l’amplifier. En effet, le retournement de la croissance mondiale est déjà sensible dès 1927/1928 à l’instar de l’Asie orientale ou le Japon, en plein crise économique, puis, par la suite, financière, est déjà au bord de la faillite en 1927.

        En 1928, on observe déjà une baisse des investissements internationaux à l’échelle planétaire notamment en Europe centrale. En janvier 1929, l’Allemagne compte déjà un peu moins de 10% de chômage, c’est deux fois plus qu’un an plutôt (on est donc loin des « Golden Zwanziger »).

        Ainsi, avec le krach de Wall Street, les évènements qui ont lieu aux États-Unis viennent amplifier la spirale : les américains rapatrient leurs capitaux investir quelques années plutôt, ce qui va entretenir les difficultés des pays receveurs de ces investissements. Pourtant il ne faut pas confondre l’impact des évènements :  ce n’est pas l’effondrement boursier qui est au commencement de la crise mais la crise industrielle qui va entrainer une crise boursière.

        C’est en 1932/1933, que la crise planétaire atteint son paroxysme : les courbes de chômage y sont les plus importants et les prix les plus bas. Ce qui amène FRANCK Robert à croire qu’il ne faut pas parler de crise de 1929 mais de crise 1932 car c’est à ce moment où elle est la plus terrible.

  • DES crises plutôt qu’une crise

Il faut distinguer des crises différentes en fonctions des secteurs économiques et des espaces de la planète.

En effet, les évènements des années 1930’s donnent lieu à des crises diverses qui se superpose. La crise est donc à la fois bancaire, industrielle (ces deux crises s’auto-entretiennent : les industries ne peuvent plus rembourser les prêts des banques qui font faillite, qui ne prête plus aux industries, qui ne peuvent plus produire. Ce sont des effets cumulatifs.), agricole (c’est notamment un enjeu majeur du traitement international de la crise, surtout pour l’Europe balkanique.), financière, boursière, monétaire…

        Selon les pays, la crise ne donne pas lieu aux mêmes enjeux. Ainsi, en Allemagne, la crise industrielle donne lieu à des politiques tournées vers les entreprises alors que l’Autriche se concentrera plus sur les banques suite à une crise financière. Chaque pays a donc ses priorités, ce qui nuit à la collaboration internationale.

        On peut également remarquer que la crise est d’une intensité divergente selon les États. Ainsi, l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne ou encore les États-Unis voient leur production divisée par 2 en 3 ans. Le Chômage s’installe à prêt de 25% de la population active et cela peut monter beaucoup plus hauts selon les secteurs. En comparaison, d’autres pays s’en sorte un peu mieux. La Grande-Bretagne, qui avait connu une économie déprimée autour des années 1920, connait peu de difficulté vis-à-vis de sa production industrielle. Certes, cette dernière diminue, mais on ne descend pas en dessous de 80% du niveau de 1928 alors que les États-Unis sont descendus jusqu’à 45% de leur production de 1928. (75% pour la France). Et le chômage britannique ne monte jamais au-delà de 12/13%. Face à ces différences d’intensité, il est donc difficile de donner des réponses internationales à la crise.

        Enfin, la longueur des crises touche différemment les différents pays.  La Grande-Bretagne par exemple, vit une crise relativement courte, si les statistiques sont déclinantes à partir de 1930, dès 1933, le pays est sur le chemin de la reprise. L’Allemagne également vit un relèvement rapide à partir de 1934. A l’inverse, la France est caractérisée par une crise douce : si sa situation ne se définit pas par le même degré de dureté que ses voisins, elle subit une crise longue et ne commence à en voir le bout qu’au commencement de la guerre. Enfin, les États-Unis sont accablés par une crise extrêmement longue et violente. A la veille de la guerre, leurs indices économiques sont toujours inférieurs à 1928. Ce n’est donc pas le New Deal qui a sorti les États-Unis de la guerre comme on l’a souvent laissé entendre mais bien le lancement d’une économie de guerre.

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