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L'administration centrale franque

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Par   •  14 Octobre 2020  •  Commentaire de texte  •  2 143 Mots (9 Pages)  •  1 162 Vues

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        « Lequel mérite d’être roi, de celui qui demeure sans inquiétude et sans péril en son logis, ou de celui qui supporte le poids de tout le royaume ? », Pépin le Bref dans une lettre envoyée au pape Zacharie en 751 veut s’assurer du soutien de ce dernier. L’actuel maire du palais, fonctionnaire du Roi censé le seconder, prévoit de s’emparer du pouvoir.

        De ordine Palatii est un ouvrage rédigé par l’archevêque de Reims Hincmar en 882. Hincmar était proche de Charles le Chauve, (fils de Louis le Pieux) roi sous la dynastie des Carolingiens. Il a joué un rôle fondamental dans les domaines politiques et religieux. De 845 à 876, il dirige l’Eglise de France, c’est grâce à lui que Reims devint un des centres du gouvernement carolingien. Après la mort de Charles le Chauve, il reste proche des rois qui se succèdent. Cependant lorsque l’aristocratie semble s’éloigner de la royauté, Hincmar est chargé de rétablir l’accord qui existait entre-elles sous Charlemagne et Louis le Pieux. C’est dans ces circonstances qu’il écrit aux évêques, et ainsi indirectement aux rois, De ordine Palatii, qui traite de l’organisation politique et administrative dans les premières années du IXème siècle.

        Sous la dynastie mérovingienne, né le palais qui est constitué de l’ensemble des familiers, dignitaires et conseillers qui suivent le roi dans ses déplacements. Le palais n’est pas fixe, en effet il se déplace fréquemment d’un domaine à un autre. Parmi les fonctionnaires du palais, le maire du palais fait office d’autorité suprême, chargé d’assister le roi dans la gouvernance de son royaume, ce dernier va occuper des fonctions de plus en plus importantes. C’est lorsque Pépin le Bref occupe cette fonction que le règne de la dynastie mérovingienne va prendre fin. Déjà surnommé princeps Francorum par le pape Grégoire III, Pépin le Bref réalise un « coup d’état » en se faisant couronné roi en 751 sur le champ de mai à Soissons. Childéric III est tonsuré et contraint de finir ses jours dans le monastère de Saint Bertin. Cependant Pépin ne voulant pas que sa prise de pouvoir soit assimilée à un coup d’Etat se fait sacrer par les évêques gaulois, ce qui permet s’asseoir son autorité et de légitimiser sa prise de pouvoir. Le sacre est caractérisé par l’usage d’une onction d’huile sainte qui représente l’origine divine du pouvoir. Dès lors, la nouvelle dynastie carolingienne instaure pour chacun de ses rois la notion de sacre. On constate alors un rapprochement de plus en plus concret avec l’Eglise car le régime carolingien ne fait plus la distinction entre domaine politique et religieux. Sous Charlemagne née l’expression « d’imperium christianum » qui sous-entend que Charlemagne est plus qu’un roi et qu’il doit devenir empereur pour assurer la défense du peuple chrétien. C’est en 800 qu’il est sacré Empereur à Rome par le pape Léon III.

        Après la fin du règne des Mérovingiens et la fulgurante prise de pouvoir des Carolingiens, nous pouvons nous demander comment Pépin le Bref et ses successeurs Charlemagne puis Louis le Pieux surent s’adapter à l’administration mérovingienne et parvinrent à la réformer.

        Une telle approche exige une analyse en deux phases : Un pouvoir central basé au palais royal (I), Le lien entre pouvoir central et pouvoir local (II).

I-Un pouvoir central basé au palais royal                                                                                                                                                                Avec l’accession au pouvoir de la dynastie carolingienne va s’accompagner une phase d’adaptation au système administratif en place. Cette phase d’adaptation passe par la conservation des grandes fonctions de l’administration mérovingienne (A) pour appliquer par la suite la rénovation des fonctionnaires du palais (B)

        

A-La conservation des grandes fonctions de l’administration mérovingienne

        « Le palais du roi » désigne le palatium qui ne représente pas que le lieu d’administration du pouvoir mais également l’ensemble des représentants de ce même pouvoir. Il compte un certain nombre de fonctionnaire dès l’époque mérovingienne. On peut compter à sa tête le « roi et la reine » ainsi que « leur très noble famille » qui font figure d’autorité en étant « placés au-dessus de tous ». Quant aux fonctionnaires bien que la dénomination de certains ait changé, on retrouve à une exception près les mêmes officiers. « L’apocrisiaire que nous appelons maintenant chapelain ou gardien du palais » désigne le principal conseiller ecclésiastique présent au côté du roi. « L’archichancelier » digne héritier du chancelier sous la dynastie mérovingienne. Issu de l’administration romaine dont les Francs se sont inspirés. « Le comte du palais » constitue également une figure importante sous le règne des Mérovingiens, il préside le tribunal du roi. On compte également parmi ces fonctionnaires du palais « le chambrier, le sénéchal, le bouteiller et le connétable. », on voit une volonté de la part des Carolingiens de conserver le socle administratif sur lequel se basait leurs prédécesseurs.

B-La rénovation des fonctionnaires du palais

        Malgré cette conservation des « officiers » chargés des « affaires spirituelles et séculières », le principal changement réside dans la suppression du maire du palais qui n’apparaît pas dans ce texte. C’est parce que cette fonction a été supprimée lors de l’accession au pouvoir de Pépin le Bref qu’il sait dangereuse pour en avoir abusé. Cette nouvelle administration qui a su conserver les caractères du palais mérovingien donne une importance particulière à trois fonctions. « L’officier préposé aux affaires ecclésiastiques », autrement prénommé l’archichapelain. Avec la mise en place du sacre par Pépin le Bref, la religion occupe une place primordiale dans cette administration carolingienne. Cette fonction existait déjà sous l’ère mérovingienne mais c’est à partir du règne de Pépin que l’archichapelain devient un véritable conseiller du roi. Ce « gardien du palais » possède une influence prédominante dans ce contexte théocratique. « L’archichancelier » va définitivement devenir un membre de l’Eglise il sera ainsi secondé presque exclusivement par des clercs, il rédige les actes législatifs et les lettres royales, garde les archives et le sceau. L’emprise de l’Eglise sur l’administration se fait grandement ressentir par l’occupation de ces deux postes. « Le comte du palais » quant à lui reste placé au sommet de la hiérarchie judiciaire, il prend une importance primordiale en devenant le personnage principal après l’Empereur, il est en charge de l’administration locale et contrôle un ou plusieurs pagi. Il est nommé par le roi et émerge majoritairement de familles nobles, il occupe un rôle important car il va veiller au fonctionnement du territoire dont il est garant. On constate cependant la formation d’un groupe limité de grandes familles aristocratiques qui vont accaparer cette fonction. L’administration carolingienne aura su réformer les aspects inopportuns de l’administration précédente faisant réellement émerger ces trois grandes fonctions.

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