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Notes Historiques Sur La Guerre Franco-prussienne

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Par   •  19 Mars 2013  •  3 615 Mots (15 Pages)  •  912 Vues

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NOTES HISTORIQUE SUR LA GUERRE DE 1870

Les causes structurelles de la défaite française

Augmentation des effectifs,

importance accordée aux chemins de fer et au télégraphe,

aux questions de mobilisation, de communications et de stratégie,

volonté de frapper l’ennemi très fort et le plus rapidement possible

sans pour autant négliger les réformes tactiques imposées par l’apparition des armes modernes :,

en dix ans de travail acharné, l’armée prussienne voit ainsi sa force décuplée.

A la tête de son grand état-major l’un des plus grands stratèges de ce siècle : le comte Helmuth von Molke, ancien élève de Clausewitz.

L’armée française, elle, était tenue, jusqu'en 1866, pour la plus forte d'Europe. Elle avait achevé la conquête de l'Algérie, battu l'armée russe en Crimée et pris Sébastopol, gagné la guerre de libération de l'Italie septentrionale contre les Autrichiens en 1859mais elle manque d’un véritable chef capable de fédérer les énergies et d’imprimer un commandement ferme. Si elle est fidèle à Napoléon III, elle ne le reconnaît pas comme le stratège capable de vaincre. Le major général, Le Bœuf, brillant artilleur et homme de bon sens, est plus un technocrate qu’un chef suprême. Le corps spécial d’état-major est déficient et la structure de l’armée est incohérente.

Cet ensemble très imposant donnait aux Français un sentiment de supériorité évidente, ce qui finit toujours mal car on s'endort alors dans la confiance en sa force, dans l'excellence de ses méthodes, bref dans la routine, alors que l'adversaire éventuel travaille en fonction d'un ennemi dont il connaît les qualités, les points forts, mais aussi les faiblesses et les lacunes.

Nous examinerons rapidement l'état de l'armée française en 1870, et celui de l'armée allemande, afin de dégager les raisons de nos revers et les responsabilités en découlant, qui sont beaucoup plus complexes qu'on ne le pense généralement.

Il convient donc de dresser le tableau respectif des forces en présence, de comparer leur armement, leur organisation, leurs procédés de combat.

Les états-majors des protagonistes

L’état-major français n’est plus habitué à manœuvrer de grandes unités et abandonne l’initiative des opérations aux généraux allemands. Cette armée performante dans les différentes expéditions comme la conquête de l’Algérie, désapprend dans le même temps les formes européennes de guerre en se coupant des progrès issus de la révolution industrielle car il faut compter sur l’influence pernicieuse des guerres coloniales : supériorité facilement acquise sur des adversaires archaïques grâce aux technologies occidentales, prééminence du courage et du choc tactique avec mise en œuvre de manœuvres simples. La guerre contre l’Autriche, en 1859, n’a pas arrangé les choses, non plus que celle de Crimée ou la désastreuse expédition du Mexique. Le général Bazaine, excellent combattant, bon meneur d’hommes sera incapable de diriger une armée qui se retrouve face à de grandes unités prussiennes, forte de milliers d’hommes, bien organisés et menant des opérations concertées car Molke a lui, entre autres, un sens de l’organisation hors pair. Il sait donner des directives simples et claires à son état-major, avec des objectifs à long terme, tout en laissant aux échelons intermédiaires une grande liberté d’action car il est sûr de leur adhésion à ses vues et à ses principes.

D’ailleurs, peu avant la guerre, Napoléon III organise au camp de Châlons un exercice auquel sont conviés des officiers prussiens. Commentaire des visiteurs : « C’est très beau, mais ce n’est pas la guerre ! » Or ils savent de quoi ils parlent puisqu’ils viennent de remporter la victoire de Sadowa contre les Autrichiens !

Là où les Français persistent à glorifier le commandement de type « héroïque » en refusant presque systématiquement l’intellectualisme pour un culte infantile de l’action, les Prussiens ont compris la complexité et l’extension des opérations modernes que l’on qualifie de « scientifique » non seulement dans le domaine technologique mais aussi dans celui des pratiques de commandement, menée par une bureaucratie possédant suffisamment de « recul » - dans tous les sens du terme – par rapport à la ligne de contact. Même si une grande partie des généraux français combat avec une vaillance exceptionnelle, payant à chaque instant de leur personne, on attend d’abord d’un officier général qu’il commande et coordonne au sein de son état-major, pas qu’il se batte comme un lieutenant.

Cette « bureaucratie » prussienne, formidable « cerveau militaire » rendu nécessaire par les guerres de l’ère industrielle est à la fois une immense machine administrative et organisationnelle et un formidable laboratoire d’idées où la théorie, l’histoire et la géographie militaire sont à l’honneur, le grand état-major élabore les plans et formule les ordres en lieu et place du monarque, dont la compétence et les aptitudes sont reconnues comme limitées. Malgré le caractère éminemment aristocratique et conservateur de l’armée prussienne, tout officier intellectuellement brillant et ayant fait ses preuves peut y servir, sans qu’il soit exigé de lui une ascendance noble. Et il doit au préalable avoir servi en unités opérationnelles, à l’inverse de ce qu’on constate dans le corps d’état-major de l’armée française, où l’on peut servir quasiment sans discontinuer depuis sa sortie de Saint-Cyr. Afin de disposer d’un vivier de cadres de qualité, Molke crée en 1859 la Kriegsakademie, institution à même de fournir les officiers du grand état-major et les commandants des grandes unités (armées, corps d’armées, divisions, brigades), et où prime une formation intellectuelle orientée sur la pratique ; ce système est encore renforcé par la pratique d’un véritable « contrôle continu » imposant une sélection permanente parmi les rares élus.

Grâce à elle, les Allemands disposent de chefs remarquables : Le Hanovrien réformateur Scharnhorst ; le Silésien Clausewitz, qui dissèquera la stratégie napoléonienne, en démontera les rouages, en dégagera les leçons et les principes, insistera sur l'initiative

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