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Le travail de la vigne et du vin

Analyse sectorielle : Le travail de la vigne et du vin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Juin 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 304 Mots (6 Pages)  •  552 Vues

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I- Le travail de la vigne et du vin

A. Organisation traditionnelle du monde viticole

Ce que nous allons décrire n’a pas disparu, il est toujours celui de la plus ancienne génération de vignerons. Il n’a pas disparu, certes, mais il a changé. La souche sur fil supplante peu à peu le cep en gobelet. Le changement est parfois radical : le désherbant remplace la pioche, le tracteur remplace les chevaux. Toutes ces transformations transforment non seulement les résultats économiques de la viticulture, mais au-delà, modifient les rythmes et donc les modes de vie des vignerons.

- Le travail de vigneron

Comme beaucoup de ruraux, le viticulteur entretient volontiers le mythe du « bon vieux temps », mais c’est plus un rôle qu’il joue à l’intention du citadin, acheteur potentiel de vin. D’ailleurs, aujourd’hui en Côte du Rhône, c’est un temps bien proche, celui des années 1950 que l’on regrette. Celui des labellisations en aire AOC ou tout au moins de leur extension, difficiles mais possibles contrairement à maintenant, celui des marchés AOC naissants, en plein expansion dans la société française des Trente Glorieuses, stimulés par l’apparition du phénomène touristiques en vallée du Rhône.

Dans les années 1950, on se remémorait les premières décennies de ce siècle, où l’on n’avait pas besoin de toujours planter, où la notion d’investissement même était étrangère, où les coopératives naissantes soulageaient le travail, assuraient la commercialisation en protégeant de la toute puissance du négoce.

Plus simplement encore, le récit du passé étant le privilège des personnes âgées, ce sont essentiellement les souvenirs d’enfance et de jeunesse de la plus vieille génération qui fournissent les références fortes du « bon vieux temps ». Ce discours s’éteignant avec ses témoins, il est relayé et rajeuni par celui de la génération suivante.

En fait, ce ne sont pas les conditions économiques qui sont regrettées mais plutôt les modes de vie. Le ressort fondamental de la nostalgie, c’est le souvenir de pratiques quotidiennes individuelles et familiales liées au métier de la vigne qui ont disparu. Le « bon vieux temps » ce n’est pas celui de la facilité, de l’efficacité, de la richesse, mis celui d’un autre rythme de vie, d’autres pratiques sociales.

La relation vigne-vigneron dans le travail n’intègre pas seulement, comme on pourrait s contenter de la croire, des paramètres techniques et matériels mais aussi et peut-être surtout des données humaines, affectives et culturelles. En Côtes du Rhône, il existe une grande variété des vignes, il n’y en pas deux les mêmes, leur situation, leur âge, leur sol, leur taille. Chaque parcelle est unique, elle demande des soins distinctifs et appelle une considération particulière de la part du viticulteur.

Les interactions vigne/vigneron se mesurent concrètement et régulièrement en termes économiques, par exemple au moment des récoltes. Elles sont constamment évaluées et régulées par l’agriculteur. Pour le vigneron, aller voir pousser la vigne est une activité primordiale.

Le vigneron est un paysan très indépendant dans son travail, toujours seul, dans une relation intime et privilégiée face à ses vignes et à son vin. Cet archétype de l’individualisme cache en réalité un producteur très soudé à sa communauté socioprofessionnelle qu’il a construit et qu’il anime.

B. Les transformations récentes des conduites culturales

- L’accélération du travail

Le vignoble évolue sous la formidable pression du système économique dominant. Le libéralisme dicte ses lois et place les exploitations dans des conditions de concurrence. Pourtant on pourrait penser que la compétition au niveau des AOC est d’ordre qualitatif et qu’il suffit de maintenir la qualité du vin pour rester dans la course, mais pas seulement.

Tout d’abord, le niveau qualitatif évolue, les professionnels l’affirment, en conséquence même les meilleurs doivent progresser sous peine d’être bientôt dépassés. Ensuite, l’amélioration de la qualité passe par une maîtrise technique de plus en plus sophistiquée, à la cave mais également aux champs. Ainsi les investissements qualitatifs sont essentiels en zone AOC.

Pour finir, l’exploitation doit aussi impérativement maitriser ses coûts de

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