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Le conflit sur l'ambassade auprès de Philippe (346): le rapport d'Eschine.

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Par   •  15 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  3 007 Mots (13 Pages)  •  1 442 Vues

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Le conflit sur l'ambassade auprès de Philippe (346): le rapport d'Eschine.

Nous allons étudier, un rapport d’Eschine, qui s’intitule : le conflit sur l’ambassade auprès de Philippe (346) : le rapport d’Eschine. Il est tiré du premier tome de Contre Timarque, sur l’ambassade infidèle

Eschine est né à Athènes en 390 av. J.-C., il était l'un des dix orateurs attiques, on appelle orateurs attiques les grands orateurs ou logographes, du Ve et du IVe siècle av. J. -C. dont le style de discours a été traditionnellement opposé sur le fond et sur la forme au style d'Asie Mineure. C’est un homme politique athénien. Grand improvisateur et technicien, il était considéré comme l'orateur le plus brillant de son temps. Il fut le rival de Démosthène, à qui il voua une haine sans limite. Il se fit d’abord partisan d’un congrès panhellénique contre Philippe, mais, ayant échoué, il se rallia à la paix. En 345 av. J.-C., il fut attaqué par Démosthène et Timarque qui l’accusaient d’avoir, au cours d’une ambassade auprès de Philippe, trahi les intérêts d’Athènes. Mais Timarque fut frappé d’atimie, qui est la privation des droits de citoyen et l’accusation fut rejetée. Elle fut reprise en 343 av. J.-C. : elle prouvait qu’Eschine, qui avait pourtant, peu auparavant, prêché partout la guerre contre Philippe, avait en quelque sorte vendu Athènes à celui-ci. Cependant Eschine fut acquitté à une très faible majorité. Il crut tenir sa revanche lorsqu’en 336 av. J.-C. Ctésiphon voulut décerner une couronne d’or à Démosthène, non seulement pour la réparation des murs de la ville et du Pirée, mais en fait pour toute sa politique, alors que celle-ci semblait condamnée par les résultats. Il attaqua alors Ctésiphon, et à travers lui Démosthène. Il l’empêcha d’avoir la couronne, mais le procès ne fut plaidé qu’en 330 av. J.-C., alors qu’Alexandre venait de remporter la victoire d’Arbèles. Au contre Ctésiphon d’Eschine répliqua le sur la couronne de Démosthène. Mais Eschine échoua finalement, et partit en exil en 336 av. J.-C. Il meurt en 314 av. J.-C. à l’âge de 75 ans.

Philippe II roi de Macédoine depuis 359 av. J.-C., veut étendre l’autorité de la Macédoine en Chalcidique mais cela n’est pas assuré car la cité d'Olynthe s'allie à Athènes, et se révolte contre Philippe. À l'été 349 av. J.-C., Démosthène prononce la première de ses Olynthiennes, afin d'encourager les Athéniens à soutenir militairement cette cité. Philippe de Macédoine encourage l'Eubée à se révolter contre Athènes, afin d'empêcher les Athéniens d'aider Olynthe. Dès lors, il peut facilement s'emparer de cette cité en 348 av. J.C. Olynthe est entièrement rasée, et ses habitants vendus comme esclaves. La Chalcidique devient définitivement macédonienne. Jusque là, que ce soit par l'intermédiaire des colonies, d'Olynthe ou de l'Eubée, on voit que l'affrontement entre Athènes et la Macédoine a surtout eu lieu par « alliés » interposés. En 346 av. J.-C., situation se retourne de façon décisive en faveur de Philippe. Une nouvelle révolution se produit en Phocide, qui rétablit au pouvoir un tyran et chef de mercenaires Phalaicos, l’homme le plus compromis dans le pillage des trésors de  Delphes. Phalaicos fait interdire l’accès des Thermopyles au stratège athénien Proxénos, ainsi qu’au roi de Sparte Archidamos. Ne pouvant plus défendre les Thermopyles comme en 352 av. J.-C., les Athéniens sont maintenant pressés de conclure au plus vite la paix. C’est pour cela qu’Eubule, dirigeant athénien pro-macédonien, envoie à Pella une ambassade afin de négocier une trêve.

Ce texte peut être découpé ainsi : de la ligne 1 à 6, Eschine nous présente les personnes qui parlent avant lui. Ensuite de la ligne 6 à 10, c’est Eschine qui parle, qui raconte la mission des ambassadeurs tout en faisant les louanges de Philippe II. Des lignes 10 à 16, Démosthène réagit face au discours d’Eschine et lit la lettre de Philippe de Macédoine. Par la suite des lignes 16 à 20, c’est le discours de Démosthène. De la ligne 20 à 26, l’assemblée réagit à cette locution de Démosthène, leur réaction fait répondre Démosthène. Par la suite, Démosthène explique le rôle de chacun et le sien aussi aux lignes 26 à 31. Enfin de la ligne 31 à 37, nous avons la proposition de Démosthène au sujet du héraut de Philippe mais aussi des ambassadeurs qui sont partis à la rencontre de Philippe.

Pour étudier ce texte, nous allons nous demander : en quoi ce discours traduit-il la division athénienne au sujet de la Macédoine ?

Pour répondre à cette question, nous allons d’abord étudier l’ambassade envoyée par Athènes. Ensuite nous verrons  l’opposition entre Démosthène et Eschine. Enfin nous expliquerons les différentes réactions, c'est-à-dire celle de l’assemblée et de Démosthène.  

I. L’ambassade envoyée par Athènes

A. Des ambassadeurs divisés

Le texte nous parle de « Philocrate » à la ligne 5. Avant même la chute d'Olynthe, le roi Philippe II de Macédoine a proposé la paix à Athènes ; en réponse, Philocrate fait voter un décret autorisant le Macédonien à envoyer des hérauts. Démosthène est associé depuis le début aux entreprises de Philocrate, et en 346 av. J. -C., deux ans après la prise d’Olynthe, il est chargé de rédiger la Paix de Philocrate. Philocrate n'est pas l’instigateur du traité : avec Euboulos et Eschine, il fait partis des ambassadeurs qui négocient la paix avec Philippe. Le 12 mars de cette année a lieu le congrès Panhellénique de Pella, sur proposition de Philocrate. Un peu plus tard a lieu une deuxième ambassade athénienne à Pella.

Eschine, qui est nommé à la ligne 24, lui aussi est pro-Philippe II mais cela n’a pas toujours été le cas. En 348 av. J.-C., après la chute d'Olynthe aux mains de Philippe II de Macédoine, il se fait remarquer en défendant l'idée d'une grande réunion des cités contre le Macédonien. Il participe à une ambassade envoyée en Arcadie à cette fin, mais essuie un échec qui le décourage tellement qu'il change de parti, et réclame désormais la paix avec Philippe. Il est donc d’abord partisan d’un congrès panhellénique contre Philippe, mais, ayant échoué, il se rallia à la paix. Il ne faut pas oublier qu’Eschine est un orateur, qui utilise donc des procédés stylistiques lors de ses discours.

Démosthène, dont le discours est cité dans le texte, Démosthène, fils de Démosthène, du dème de Péanie est né en 384 av. J. -C. Son père s'était enrichi dans la profession d'armurier ; il meurt quand le futur orateur avait 7 ans et sa fortune devient la proie des tuteurs malhonnêtes du jeune garçon. En 363 av. J.-C., devenu majeur, il leur intenta un procès, le gagna, mais ne put recouvrer sa fortune. C'est alors qu'il se fit logographe parce que sa santé délicate (une voix faible et qui manquait de netteté) lui interdisait, à l'origine, d'envisager une carrière d'orateur politique. Il s'entraîne alors assidûment et systématiquement à corriger ses défauts d'élocution. . C'est en 355 av. J.-C. qu'il aborde les affaires de l’État. Il commence à intervenir dans les débats publics.

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