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La science politique

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Par   •  10 Mai 2015  •  9 386 Mots (38 Pages)  •  1 406 Vues

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Science politique

La science politique est une discipline académique, un savoir savant qui porte sur les phénomènes politiques. Cette discipline fut définie par trois constructions importantes. Il s’agit d’abord de son objet, qui sont les faits politiques. Se pose le problème de la délimitation de cet objet. Le terme de politique peut revêtir plusieurs sens, et de fait, les anglo-saxons utilisent des termes différents pour qualifier ce qui relève du politique. Il renvoie à la politique, ce que les anglo-saxons désignent « politics ». La politique correspond avant tout à l’espace du combat politique. De ce point de vue, la politique fait référence à cet espace de compétition pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Cela renvoie à des professionnels de la politique, à des groupements, à des acteurs. Cette question peut être pris au masculin, le politique, qui fait référence à un espace spécifique de la société. C’est ce qui a rapport avec la communauté politique ; ce pour quoi les anglo-saxons utilisent le terme « polity ». C’est un processus qui vise à résoudre les conflits et les oppositions d’intérêts dans la société. Ce qui relève du politique relève avant tout d’une instance de régulation de la société. La compétition politique n’est qu’un aspect du politique. On parle aussi des politiques, ce que les anglo-saxons traduisent par « policies », ce qui renvoie aux formes d’action, aux programmes, aux mesures mises en œuvre par les autorités publiques. Ces différentes réponses visent à répondre aux demandes sociales.

Le domaine qui s’intéresse à ces mesures s’appelle les politiques publiques. Beaucoup de mutations de la réponse publique ont évolué, tout comme le regard. On parle alors d’action publique. On a aujourd'hui une pluralité d’autorités publiques qui interviennent, il s’agit de l’Etat mais aussi des collectivités territoriales. Les interrogations ont évolué autour de ces politiques, autour d’une nouvelle thématique, la gouvernance. On est passé des politiques de gouvernement à cette politique de gouvernance. Le terme est venu à des études de politique urbaine et montre l’évolution des décisions publiques, qui seraient moins unilatérales que par le passé. Elles seraient des réponses qui feraient intervenir une pluralité d’acteurs. Il s’agit d’acteurs privés qui participent à la décision publique. Pour la loi Taubira par exemple, on a mis en œuvre un consensus de conférence avec différents acteurs qui ont participé à l’élaboration du projet de loi. Certaines activités sont non politiques et peuvent pourtant le devenir. L’association Philatélie se réunit, c’est un fait social, mais si ses membres décident de s’opposer à une politique publique, comme à un nouveau régime de fiscalité, ils vont organiser une opération de lobbying, faire une marche, une manifestation, et deviennent alors un objet de la science politique. La discipline porte aussi sur la question du repérage du politique.

Tout fait social est politisable, relève d’un processus de politisation. C’est objet n’est donc pas un donné mais un construit, il évolue. Cette discipline est également construite par son ambition scientifique, elle est intégrée aux sciences sociales. C’est une science sociale du politique. Pour élever un savoir au scientifique, il faut utiliser des axiomes qui furent posés par les pères fondateurs à la fin du XIXe siècle en France. On crée de nouvelles disciplines pour étudier la société. Un de ces pères fondateurs qui pose de grands principes ainsi que des règles méthodologiques est Durkheim qui a écrit Les règles de la méthode sociologique. Son objectif est de rompre avec l’approche des politiques des institutions, des faits sociaux, menés par des essayistes, appelés à l’époque publicistes, qui prennent position sans véritable méthode sur de grands débats de société. Il définit certains axiomes, et la science politique veut rompre avec le sens commun, les « pré-notions » selon Durkheim. Il s’agit de s’opposer à des idées préconçues, superficielles. On a souvent dit que les révolutions intervenaient le plus dans des périodes de crise, mais il n’y a en réalité pas de causalité entre une crise économique et une révolution, et même de nombreuses révolutions ont eu lieu dans des périodes de croissance économique. On a beaucoup entendu que la IVe République était le régime des partis et que l’instabilité gouvernementale provenait de la puissance de ces partis politiques ainsi que des élus. La Ve République se construit même contre cette idée. De nombreuses études ont montré que cette instabilité reposait bien plus sur la faiblesse des organisations partisanes, avec une très faible discipline de vote. Le régime est fondé sur l’autonomie des élus, notamment dans la Chambre basse, l’Assemblée Nationale. Le régime de la Ve République s’assoit sur la primauté du président de la République, de l’exécutif sur le Parlement, et cela résulterait de l’élection présidentielle au suffrage universel direct, donc de la réforme de 1962. Cependant, beaucoup de travaux ont montré que ce facteur était insuffisant et qu’il fallait tenir compte du jeu de la compétition partisane. Le deuxième axiome important posé par Durkheim est tel qu’il faut prendre le fait politique comme une chose, c'est-à-dire qu’il faut réifier la politique, c'est-à-dire que le fait politique peut être observable, il ne relève pas simplement des idées. La discipline vise à s’opposer à ces approches idéologiques. Elle est construite sur des exigences qui mettent en œuvre ces principaux axiomes. La première issue de cette rupture du sens commun et du domaine des idées, la science politique rompt avec les simples croyances, la logique des opinions, ce qui s’appuie sur une démonstration. La politique menée actuellement par le gouvernement de Manuel Valls est plutôt conservatrice, il faut donc le démontrer pour réfuter ou accepter cette affirmation.

Une autre exigence est telle que la science politique impose un exercice de vérification, avec des preuves et des contre-preuves. Une dernière est celle que l’utilisation d’inférence, il s’agit de mesurer l’effet de variables sur des variables dépendantes. On détermine des lois de causalité, des corrélations entre certains phénomènes qui produisent des effets ou d’autres processus sur d’autres phénomènes. C’est le cas dans le domaine de la sociologie électorale. On voit par exemple que les catholiques pratiquant ont tendance à voter pour la droite modérée. La discipline s’appuie donc sur des méthodes, des outils pour répondre à ces exigences. On s’appuie

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