LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La conquête de l'Hispanie et de la Septimanie

Dissertations Gratuits : La conquête de l'Hispanie et de la Septimanie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2014  •  2 760 Mots (12 Pages)  •  966 Vues

Page 1 sur 12

La conquête de l'Hispanie et de la Septimanie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Conquête musulmane de la péninsule Ibérique.

Rocher de Gibraltar d'où débuta la conquête de l'Hispanie

Après avoir conquis la totalité de l'Afrique du Nord, le gouverneur Moussa Ibn Noçaïr bute sur la ville de Ceuta qui lui résiste12. Territoire byzantin, comme toute la côte africaine avant l'arrivée arabe, la ville est trop distante de Constantinople pour être secourue efficacement12. Pour se protéger, Ceuta se tourne vers l'Espagne des Wisigoths12. Julien, le gouverneur de la cité envoie même sa fille à Tolède afin qu'elle puisse y parfaire son éducation. Le comportement du roi Rodéric qui viole la jeune femme fait pourtant basculer la situation ; Julien en colère souhaite se venger et il conclut un pacte avantageux avec Musa en lui ouvrant les portes de sa ville, tout en lui vantant les mérites d'une conquête de l'Hispanie. Pour prouver sa bonne volonté, il met à la disposition des troupes musulmanes ses vaisseaux12 mais Musa préfère toutefois demander l'autorisation au calife Walid qui lui répond : « Faites explorer l'Espagne par des troupes légères, mais gardez-vous pour le moment du moins d'exposer une grande armée aux périls d'une expédition d'outre-mer13 ».

La péninsule ibérique vers 711 - 714

Environs de Carmona : les serfs continuent d'exploiter les terres après l'arrivée des troupes musulmanes

Musa obéit au calife et envoie donc un dénommé Abou-Zora accompagné de quatre cents hommes et cent chevaux qui franchissent le détroit de Gibraltar à bord de quatre navires affrétés par Julien13, le gouverneur de Ceuta. Après avoir pillé les côtes autour d'Algésiras, ils retournent en Afrique au mois de juillet 71013. Satisfait du résultat, Musa profite des troubles qui occupent le roi Rodéric au nord pour envoyer Tariq ibn Ziyâd, général de son avant-garde, avec 7 000 hommes. N'ayant que les quatre navires offerts par Julien, Tarîq réunit ses troupes sur la montagne qui porte aujourd'hui son nom, Gibraltar14. Immédiatement alerté, Rodéric se met en marche contre Tarîq avec une grande armée. Ne pouvant évacuer ses troupes avant l'arrivée des wisigoths, le général musulman opte pour l'affrontement direct et demande même à Musa l'envoi de renforts qui lui offre 5 000 combattants berbères, si bien que les forces musulmanes s’élèvent à 12 000 hommes, très peu comparé aux armées de Rodéric dont on estime qu'elles étaient au nombre de 40 00014. Malgré ce net désavantage numérique, c'est la trahison au sein du camp wisigoth qui aidera les armées musulmanes.

Wittiza, le roi renversé par Rodéric

Rodéric avait contre lui un parti très puissant de nobles qui l'accusaient d'avoir usurpé le trône en assassinant son prédécesseur, Wittiza. Obligés de participer aux guerres de Rodéric, ces nobles n'en gardaient pas moins une haine envers leur roi. Pour l'anéantir, ils se mettent d'accord afin de le trahir durant la bataille avec les musulmans15. Cette trahison n'avait pas pour but de livrer l'Hispanie aux musulmans, car ces nobles pensaient que le but de Tarîq était uniquement de piller la région puis de repartir15.

La bataille a lieu sur le rivage du Guadalete le 19 juillet 711. Les deux fils de Wittiza commandent les ailes de l'armée espagnole et finissent par trahir Rodéric qui gouverne le centre. Durant la bataille, il est probable que Rodéric perde la vie, ce qui laisse le pays sans chef16. Tarîq profite de cette situation et contrairement à ce que lui avait ordonné Mousâ mais aussi à ce que pensaient les nobles wisigoths, il marche en avant. L'avancement des troupes musulmanes est renforcé par le soutien qu'ils rencontrent au sein du petit peuple mais aussi des Juifs qui ont longtemps été opprimés16,17. Après avoir conquis Ecija, Tarîq peut à présent envisager la prise de Tolède, la capitale, mais aussi Cordoue, Archidona et Elvira16. Archidona, abandonnée par sa population, est prise sans peine, Elvira quant à elle est confiée à des troupes juives et musulmanes, Cordoue est livrée à Tarîq par un berger qui lui indique une brèche d'où il peut facilement entrer avec ses troupes, et Tolède est conquise à la suite d'une trahison des Juifs de la cité. Le commandement de cette dernière est donné à un frère de Wittiza18.

En Afrique, Musa qui avait pourtant ordonné à Tarîq d'y retourner après avoir pillé les côtes ibériques est mécontent. La popularité de son général l'agace et il décide donc de prendre part à la conquête de la péninsule. Au mois de juin 712, il passe donc le détroit de Gibraltar accompagné de 18 000 soldats arabes et prend Medina-Sidonia et Carmona18 puis se met en route vers Tolède ou il rencontre Tarîq qui est fortement réprimandé pour sa conquête solitaire de la péninsule19. Le reste de l'Hispanie, sans chef à sa tête, se soumet rapidement à la conquête arabe.

Cathédrale de Cordoue dont les chefs musulmans achèteront la moitié aux chrétiens

Les premières années de la présence musulmane sont assez chaotiques mais très rapidement les dirigeants musulmans imposent l'ordre et la domination arabe est acceptée par le peuple qui a le droit de conserver ses lois et ses juges, mais voit aussi la nomination de gouverneurs et de comtes locaux20. Les serfs qui connaissaient l'exploitation des terres conservent leur rôle mais doivent reverser au propriétaire du terrain les quatre cinquième des récoltes et si les terres appartiennent à l'État ce n’est que trois-cinquième. La situation des Chrétiens est très variable selon les villes et les conditions lors de la signature du traité21 mais en général ils conservent la plupart de leurs biens bien qu’ils doivent payer à l'État un impôt de 48 dirhams pour les riches, 24 pour la classe moyenne et de 12 dirhams pour ceux qui vivent d'un travail manuel. Les femmes, les enfants, les moines, les handicapés, les malades, les mendiants et les esclaves en sont toutefois exemptés22. Enfin, l'impôt est levé si la personne se convertit à l'islam22.

L'arrivée des Arabes est considérée comme une source de liberté pour de nombreuses couches de la société. Durant les rois Wisigoths, le clergé et la noblesse disposaient de nombreux

...

Télécharger au format  txt (17.6 Kb)   pdf (172.1 Kb)   docx (15.6 Kb)  
Voir 11 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com