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Anthropologie de la conque a lambi

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Par   •  19 Janvier 2016  •  Dissertation  •  2 512 Mots (11 Pages)  •  1 858 Vues

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La conque du lambi

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Le lambi est un mollusque de la famille des strombidae mesurant à l’âge adulte (3ans) 30 cm de long environ que l'on retrouve dans la Caraïbe, ainsi qu'en Floride.

Très apprécié par sa chair, le lambi tient également une place particulière dans l'histoire et les coutumes des Antilles.

La conque de lambi a été longtemps utilisée comme une trompe pour annoncer les nouvelles au voisinage, il existe encore de véritable langage du lambi.

Nous vous décrirons d’abord le coquillage, son aspect physique ensuite nous raconterons son histoire, comment les premiers habitants de la caraïbe l’utilisaient, car la conque de lambi est un véritable moyen de communication, signe de mobilisation et de rassemblement de lutte et de résistance, et nous vous indiquerons les différentes techniques de pêche, puis nous vous évoquerons  ses saveurs tropicales ainsi son utilisation comme un objet de décoration et de joaillerie.

  1. Description du lambi

Le lambi, aussi appelé strombe géant (strombus gigas), est un invertébré (gastéropode) dont la coquille ( corne ou conque) devient de plus en plus grande au fur et à mesure que son muscle grossi . Il atteint sa taille adulte au bout de trois ans environ, à ce moment sa coquille forme une large lèvre applatie .

L'étymologie du mot lambi est incertaine. Elle pourrait venir du mot tupi "nambi" qui désignait les pendants des femmes indigènes du Brésil rencontrées par les français au 15 ème siècle.

Lambi peut aussi venir de lamber qui signifie se déplace par bond.

La coquille massive du strombe géant peut atteindre 30 cm de longueur. Il est doté d'un puissant pied musculeux. L'opercule corné long en forme de croissant lui permet de creuser le sable ou d'avancer par bonds. La coquille est couverte de nombreuses excroissances coniques. L'intérieur de la coquille est lisse et brillant. La couleur varie du rose au jaune d'or. 
Une échancrure à la base de la coquille permet au strombe d'observer les alentours à l'aide de 
ses yeux pédonculés caractéristiques et cerclés de jaune. La tête porte aussi deux tentacules sensoriels plus courts.

[pic 2]

II)- Histoire du lambi

Le lambi était tout d'abord consommé par les peuples Caraibes, les Kalina, premiers habitants des iles de la caraïbe, qui le nommaient "ouataboui". Mais aussi l’utilisaient  pour tailler des outils et des hameçons et sculpter des œuvres d’arts.  Les peuples amérindiens fabriquaient ainsi des couteaux, des haches, ainsi que des parures.

Pour la consommer, ils faisaient cuire le mollusque dans de l'eau de manioc, afin d'attendrir sa chair.

Le lambi était par ailleurs peu apprécié par les Européens du 17 ème siècle, qui jugeaient sa chair dure et indigeste.

Le père jean baptiste DU TERTRE, envoyé comme missionnaire en 1640 aux Antilles, disait ces mots à propos du lambi : "il faut être affamé pour en manger". La conque du lambi était utilisée comme outil de la vie quotidienne.,

Dans leur vie quotidienne les amérindiens utilisaient fréquemment le coquillage, comme « Cor ».

D’Après le Père Breton au XVIIème siècle les amérindiens  avaient toujours des  lambis dans leurs pirogues pour corner et avertir ceux du carbet pour qu’ils viennent les aider à débarquer aussi qu’ils apportent du feu si c’était la nuit pour éviter d’échouer ou de briser le canot.

A l’époque coloniale, cet usage à perdurer.

Le lambi a fait partie des symboles de la résistance des noirs déportés d'Afrique, face au système esclavagiste instauré par la France dans la colonie de Saint-Domingue jusqu'en 1804, année de l'indépendance d'Haïti. Ce coquillage fut utilisé par les esclaves fugitifs ou « marrons »  pour communiquer entre eux.

Apres avoir extrait le mollusque de sa coquille, ils coupaient la pointe, pour faire un trou. Les marrons utilisèrent ce dernier comme un "véritable instrument à vent " dont les différentes intonations constituèrent autant de message et de mots d'ordre.

La conque faisait également partie intégrante des rites mortuaires. Elle était utilisée pour annoncer la mort de quelqu'un à la campagne et convier les habitants à la veillée mortuaire du défunt.


Peu jouée en Afrique, elle pullule aux Antilles où les "Afrodescendants" (qui l'ont renommée en créole "kon'lanbi") l'ont héritée des autochtones Caraïbes, qui eux l'appelaient "watabwi"… ce nom est celui du bel ensemble martiniquais qui anima les funérailles de l'écrivain Édouard Glissant, et que ce festival invite lors d'un colloque sur la conque de lambi. Quoique moins populaire que les tambours (souvent bannis jadis hormis lors des carnavals) la conque aura joué un rôle capital dans la communication secrète des esclaves et de leurs descendants.

Comme Césaire le suggère, le lambi a trop sonné le glas, divulguant les deuils ou la capture d'un fugitif, mais il est aussi festif. Il amorce le lewoz - veillée où se déchaînent les chants et tambours du gwoka en Guadeloupe - comme le laghia et le damié - danses de lutte martiniquaises, cousines de la capoeira brésilienne - et annonce surtout le retour sains et saufs des marins…

En effet, selon le son produit, celui ci pouvait annoncer le retour des pêcheurs ou les décès.

III – Les techniques de pêche du lambi

La pêche est pratiquée pour la chair, sur tout le pourtour de la mer des caraïbes, tant continental que le long des côtes des innombrables iles. Les cotes du Honduras, des îles turques, et caïques, d'Haïti et des Bahamas furent de grands centres de pêcherie.

La pêche a été longtemps pratiquée en apnée.

  1. En scaphandre

La généralisation de la plongée en scaphandre autonome a permis de descendre a de plus grandes profondeurs et d'organiser une véritable razzia sur les troupeaux de lambis, qui sont des aimables brouteurs d'herbe marine.

  1. En apnée

La pêche a été longtemps pratiquée en apnée.

  1. À la perche

Avec une longue perche munie à son extrémité d'un double crochet pour attraper et hisser le coquillage à bord d'un frêle esquif.

  1. A la drague (nouvelle technique inventée par es saintois)

Engin métallique qui consiste à récupérer les lambis dans les herbiers. Une fois placé au fond de l’eau, l’un manœuvre l’embarcation, l’autre hisse la drague et le troisième se met à l’eau muni d’un masque vitré en caoutchouc et dirige l’engin de façon à l’emmener au  dessus des conques.

Cet engin rudimentaire confectionné pour éviter la fatigue des plongées à répétition reste un secret de fabrication et de fonctionnement.

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