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L'exemple de Lysias : un riche métèque

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Par   •  4 Avril 2022  •  Commentaire de texte  •  3 303 Mots (14 Pages)  •  346 Vues

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L’exemple de Lysias : un riche métèque

Plan :

I- Le statut de méthèque

  1. Définition
  2. Devoir du métèque
  3. Exclusion de certains droits

II- Le traitement des métèques

  1. Persécution des métèques
  2. Attribution de la citoyenneté
  3. L’utilité d’un métèque

Problématique : En quoi ce document nous montre-il la vie d’un riche métèque dans les cités grecques au Vème et IVème siècle av J.C ?

Introduction :

Durant toutes les époques de la Grèce antique, les peuples sont amenés à se déplacer pour différentes raisons (commerce, honorer un dieu, mission diplomatique, curiosité…). Certains prolongent leur séjour jusqu’à résider dans cette cité. L’arrivée d’un étranger dans une cité provoque une double réaction : une méfiance qui incite au rejet mais aussi une obligation d’hôte. Le document que nous allons étudier est un texte biographique sur la vie de Lysias.

Lysias est l’un des orateurs attiques les plus célèbres, né en 458 ou 440 et mort en 380. Il est un véritable spécialiste des plaidoyers civils, et il tient la fortune de son père Képhalos. Lors de l’instauration de la tyrannie des trente à Athènes ces dernières arrêtent Lysias et Polémarque (son frère). Il réussit à s’échapper et se réfugie à Thèbes. Il revient à Athènes une fois la démocratie remis en place mais garde le statut de métèque jusqu’à la fin de sa vie. Son œuvre est composée de discours qu’il aurait prononcés ou qu’ils lui sont attribués. Plutarque, né en 46 ap. J-C et mort en 120). C’est un historien et philosophe né à Chéronée. Il étudia la mathématique et la philosophie avec Ammonios qui enseignait à Delphes. Il voyage ensuite en Grèce et en Egypte puis s'installe à Rome à l’époque où Domitien ouvre une école. L’empereur Trajan lui donne la charge de Consul et le gouvernement de l’Illyrie. Après la mort de l’empereur en 117, il se retire dans sa ville natale où il termine ses jours. Le texte présenté est attribué à Plutarque mais il semble être écrit par Aetius le Doxographe.

L’œuvre de Plutarque est surtout connue pour des biographies qu’il a rédigées ou aurait rédigées sur différents personnages de la Grèce antique. La période étudiée est marquée par de nombreuses guerres dans la Grèce Antique comme la guerre contre les perses ou encore le début de la guerre du Péloponnèse, en plus de cela la culture hellénique se développe notamment à Athènes. Le commerce est également une source de migration chez les grecques. On voit donc apparaitre la naissance d’un nouveau groupe social au sein de plusieurs citées, notamment à Athènes, les métèques. Les Trente reprennent toutes les richesses que possédait Polémarque soit pour leur utilisation personnelle soit pour le trésor. Lysias dénonce ce traitement en avançant que lui et sa famille s’était conduits comme de bons métèques. Il est également important de signifier qu’en 450 av J-C, les métèques représentent environ 13% de la population totale athénienne, ce qui est presque équivalent à la part que représente les citoyens à l’époque.

Le document étudié raconte la vie de Lysias : comment et pourquoi son père est venu s’installer à Athènes, comment il a été chassé après la chute de la démocratie. Son exil à Mégare, son retour à Athènes et sa tentative de devenir citoyen.

Ce texte nous en apprend plus sur la vie d’un riche métèque, en l’occurence ici Lysias et nous mène à la problématique suivante :  En quoi ce document nous montre-il le rôle d’un riche métèque dans les cités grecques au Vème et IVème siècle av J.C ?

Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans une première partie le statut d’un méthèque, à savoir la définition d’un métèque, ses devoirs, et l’exclusion de certains droits. Ensuite dans une seconde partie il sera question du traitement réservé aux métèques, leurs persécutions, l’attribution de la citoyenneté, et leur utilité dans la cité.

I- Le statut de métèque

  1. Définition

Le terme de métèque est généralement interprété comme signifiant : “celui qui vit avec (les citoyens), du grec meta : “avec”, et oikein : “habiter, résider”. Les métèques étaient dans la Grèce antique et particulièrement à Athènes (qui nous a laissé le plus de traces) des étrangers avec un statut particulier qui les différenciaient des étrangers de passage comme cela est précisée dans le texte, pour Lysias « d’origine syracusaine »( l1). Le statut de métèque dans la grêce antique reste inférieure à celui de citoyen. Ce statut concerne également les descendants de métèque comme Lysias qui est « né à Athènes » ( ligne 3-4), en effet la citoyenneté à Athènes ne vient pas du lieu de naissance mais de la lignée.

 Lorsque Athènes devient un centre de vie intellectuelle, elle attire les jeunes étrangers qui finissent par s’y installer en tant que philosophe attiré par la renommée des écoles de la cité ou encore par « amour de la cité » (ligne 2). Ce qui permet aux métèques d’être « éduqué avec les Athéniens appartenant aux familles les plus en vue » ( ligne 5). La catégorie des métèques est aussi formée par de nombreux marchands venus faire du commerce ou exercée un métier artisanal. Mais elle était également composée de réfugiés politiques nombreux en période de troubles comme c’est le cas de Képhalos, le père de Lysias, expulsé de Syracuse pendant la tyrannie de Gélon » ( ligne 3). Beaucoup sont grecs mais il semble que la cité ait accueilli aussi quelques barbares (étrangers non grecs).

 Comme le citoyen, il est astreint aux charges militaires et financières, et les métèques riches peuvent être appelés à remplir certaines liturgies. Le métèque, enfin, se distingue juridiquement du citoyen, il n'a pas le droit de posséder de biens fonds : la propriété du sol reste un privilège exclusif du citoyen et seule l'attribution à titre individuel du privilège d'enktèsis permet à un métèque de se rendre acquéreur d'une terre. 

B) Devoir du métèque

Le métèque dans la cité antique a donc des devoirs envers la cité qui l’accueille. Les métèques ont les même obligations financières et militaires que les citoyens puisque ce qu’on appelle dans les textes les eisphorai ce qui correspond à un impôt levée exceptionnellement pour les besoins de la cité en temps de guerre. Elle frappe tous les citoyens ainsi que les métèques à partir du Ve siècle et concerne tous les biens mobiliers que possède la personne. Lysias et sa famille ont exercé toutes les chorégies , ce terme renvoie aux chorèges : il s’agit d’un citoyen riche ou métèque qui est chargé de recruter, d’organiser ainsi que d’entrainer un chœur et des figurants pour un chœur dramatique ou lyrique financé par le chorège. La chorégie représente l’une des liturgies (service public financer par les citoyens les plus riches) de la Grèce antique. Elle permet aux aristocrates de pouvoir montrer des signes ostentatoires de richesse. Par ce fait, les métèques doivent avoir un certain niveau de richesse comme c’est le cas de Lysias (ligne 3).

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