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Fondation de rome

Commentaire de texte : Fondation de rome. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  1 653 Mots (7 Pages)  •  543 Vues

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                LA FONDATION DE ROME, REFLEXIONS SUR L’HISTOIRE

                                        ALEXANDRE GRANDAZZI

INTRODUCTION : Alexandre Grandazzi est un professeur à l’université Paris-Sorbonne. Ancien normalien, il a été également membre de l’Ecole française de Rome et est latiniste. Ses ouvrages sont centrés sur Rome, également appelée « la Ville éternelle » dont le livre qui fait l’objet de cet exposé : La fondation de Rome, Réflexions sur l’Histoire paru en 1991 aux éditions Les Belles Lettres à Paris. Rome, comme elle a été démontrée de nombreuses fois, se caractérise par son authenticité et sa singularité. Cependant, son caractère formidable suscite évidemment des débats. Quand on parle de fondation de Rome, il nous parait évident de se référer au texte des origines, ou plus communément, à la légende des deux jumeaux dont Romulus serait le fondateur. C’est lui qui aurait tracé l’étendue de la ville de Rome. Cette légende parmi tant d’autres, trop souvent mise de côté, font naître des débats et viennent à remettre en cause les hypothèses déjà établies sur la fondation de Rome. Ainsi, à travers ce livre, Alexandre Grandazzi cherche à retracer les problèmes suscités par les fouilles archéologiques et les textes littéraires sur la fondation de Rome. Comment est-elle interprétée par les spécialistes et comment arrive-t-elle à s’inscrire dans deux courants de pensées différents ?

  1. Les courants de pensées qui divisent la fondation de Rome
  1. Le Fidéisme
  2. L’Hypercritique

L’hypercritique est un mouvement de pensée né au 19ième siècle, qui se veut une critique systématique ou excessivement minutieuse des moindres détails d’une affirmation. Il y un contexte spécial qui favorise l’apparition de ce mouvement : en effet, il y a un hiatus pendant environ 500 ans expliqué par le fait qu’il n’y a pas d’historiens à l’époque pour retranscrire l’histoire de cette fondation. L’hypercritique naît alors du fait que les recherches viennent se baser essentiellement et pour la majorité d’entre elles sur les textes littéraires, le récit des origines, les légendes de la Fondation de Rome et qu’ils sont naturellement intégrés du fait de l’absence d’autres types de documents qui pourraient relater cette fondation. Ainsi, l’hypercritique de la Fondation de Rome revient à dire que ces textes littéraires et mythologiques ne doivent en aucun cas être pris en compte dans l’étude de la fondation de Rome car justement, ils relèvent de la légende. Tout ce qui est légende doit le rester et ne doit pas devenir un objet de science et d’étude. L’auteur décrit l’hypercritique comme un mouvement sceptique dans lequel « le récit des origines n’a rien d’historique et relève entièrement de la fiction ». Le point commun des deux mouvements (fidéisme) c’est qu’ils cherchent à travers ces textes à démontrer une version authentique et vraie du point de vue qu’ils adoptent, cette méthode d’analyse a un autre nom : c’est la philologie ou l’étude des textes anciens. Il y a plusieurs spécialistes qui adoptent ce raisonnement : on a Louis Beaufort dans « La dissertation sur l’incertitude des cinq premiers siècles de l’histoire romaine » qui est un des premiers à remettre en cause la véracité sur laquelle Rome aurait été fondée par Romulus, mais c’est Ettore Pais qui apportera un engouement particulier à la critique du récit des origines mais également et dans son caractère plus général, à l’ensemble des légendes romaines qui fondent les textes littéraires. Ainsi, comment écrire sur une époque où les  documents n’existent plus ou bien existent seulement dans la mesure où ils sont faux ? A cette même période on a un progrès conséquent de l’archéologie qui commence tout juste à donner consistance aux textes littéraires, elle arrive à remettre en cause les accusations de Pais et Beaufort, jugées trop déterministes.

  1. Remise en cause de ces courants
  1. L’hypercritique et le fidéisme

L’hypercritique, dans son ensemble, est très largement contestée par Alexandre Grandazzi tout au long du livre dans laquelle il reproche à ces historiens, si ce n’est, d’effacer l’existence même du récit des origines et des légendes. Au 20ième siècle, le fondement de l’hypercritique commence à perdre de sa valeur du fait des futures découvertes archéologiques qui vont venir attester la légende : en 1985, A. Carandini découvre un mur datable d’environ 730 avant notre ère qui se situe au pied du Palatin. Ce mur est appelé Pomerium et constitue la limite sacrée qui sépare la ville de l’extérieur. Les archéologues tendent évidemment à penser au tracé de Romulus lors de sa fondation. A travers la découverte de ce mur, l’archéologie vient appuyer les éléments cités dans le récit des origines sans pour autant pouvoir les affirmer avec certitude.

Le fidéisme, d’autre part se renforce notamment à travers l’archéologie qui se professionnalise. Aujourd’hui, c’est une discipline qui est primordiale dont la science est dépendante pour pouvoir avancer.  En effet, avant d’être une discipline reconnue, elle consistait seulement à rechercher des objets de valeur pour pouvoir en tirer profit, détruisait même certains édifices. Désormais, l’archéologie intervient de façon décisive dans l’évaluation des connaissances de part la multiplication des découvertes depuis vingt ans qui entraine alors un bond quantitatif mais aussi qualitatif. Cependant, il ne faut également pas la voir comme une science dure car le plus souvent, elle émet plus de difficultés qu’elle ne trouve de solutions. Les découvertes qui sont faites sont même remises en cause par les archéologues eux-mêmes. En effet, comme Alexandre Grandazzi le dit si bien, « Dans l’archéologie comme ailleurs, on ne trouve que ce que l’on cherche » Ainsi, même la trouvaille du Pomerium qui constitue une preuve évidente pour les fidéistes de l’historicité de la tradition, l’hypercritique peut toujours la contredire et s’en servir comme contre argument. Comme Alexandre Grandazzi peut le mentionner dans son livre, on peut parler de triomphe de l’archéologie dans le sens où elle devient une discipline indépendante au regard des autres et qu’elle sait désormais tirer ses propres conclusions. Cependant, il ne faut également pas la voir comme une science dure car le plus souvent, elle émet plus de difficultés qu’elle ne trouve de solutions. Les découvertes qui sont faites sont même remises en cause par les archéologues eux-mêmes.

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