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Au temps de l'Amiral Robert.

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Par   •  8 Février 2015  •  2 787 Mots (12 Pages)  •  1 219 Vues

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Au temps de l'Amiral Robert :

Ce haut fonctionnaire de Vichy, mandaté par Pétain , a fait régner la terreur sur la Martinique . Ce qui explique en partie la grande mobilisation des jeunes antillais après l'appel du 18 juin.

"La pénurie(2) était le seul point commun pour tous , si l'on excepte l'entourage de l'Amiral Robert "(Pour la plupart des békés (3) et des hauts fonctionnaires de France. L'Amiral Robert a remplacé tous les maires noirs par des békés()descendants de colons européens). Seuls le génie et le travail des Martiniquais devenaient vitaux, dès lors qu'il n'y avait plus d'arrivage dans notre pays où l'importation avait cessé. Il fallait ainsi se suffire sans aucun apport de l'extérieur, d'autant plus que le système de rations institué par le régime était incomplet. Vite un véritable "Marché d'échanges" de la main à la main, sans monnaie en circulation, entre toutes les branches de la population, permettait à chacun de se procurer la denrée alimentaire ou le produit de première nécessité dont il avait besoin. C'est du reste une véritable chaîne de solidarité incomparable et sans précédent qui se créait comme pour noyer les restrictions imposées par la rigueur de régime: Le troc était roi. La dissidence : Humiliation, incertitude, restriction, répression ont constitué le contexte dans lequel les Antillais ont été amenés à quitter leur sol natal, pour traverser les canaux des Saintes, de la Dominique ou de Sainte-Lucie, sur de frêles esquifs à voile au péril de leur vie, afin de rallier la France Libre qui s'organisait dans ces petits pays voisins anglophones. "La dissidence est le fait de ne pas se soumettre à l'autorité établie en s'en séparant, lancée pour mépriser ceux qui partaient , faisait au contraire leur fierté. Ils étaient sans doute transportés par un idéal extraordinaire fondé spontanément par un seul motif: servir la France; un seul chef le général de Gaules "Point n'est besoin de le dire, la répression devenait plus intense, La condamnation à mort est vite devenu le moyen le plus expéditif , et nul ne saura jamais combien ont été mitraillés dans leurs frêles barques par les patrouilles de l'amiral Robert, chargées de dissuader ceux qui partaient, bien avant qu'ils arrivent au terme de leur périlleuse et aventureuse expédition. Celui qui a écrit ces lignes a été le premier à quitter sa commune natale en pleine nuit, avec deux autres camarades dont un n'avait aucune pratique de la mer. "Du François où nous partions, il fallait doubler la Pointe du Vauclin, la Pointe des Salines, et traverser le canal pour se rendre à Sainte-Lucie. C'est alors là qu'à peu près à la limite des eaux territoriales, les feux puissants balayant la surface de l'océan démonté, ne se sont pas arrêté sur notre ligne de mire grâce à un réflexe spontané qui nous a fait couler notre embarcation, immergée de ce fait comme une épave, au ras des flots. L'acte criminel de nos éventuels assaillants n'ayant pas abouti, nous parvenions à écoper puis à reprendre avec toutes les difficultés , la route de Sainte-Lucie où nous atterrissions pour la première fois sans connaître l'endroit pour n'y être jamais allés. Nous avons réussi à tromper la vigilance des patrouilles côtières et dès le lendemain nous parvenions à Castries la capitale. nous vîmes arrivés par vagues journalières de nombreux franciscains qui suivirent notre exemple." Ainsi nous apprenions que l'acte de notre condamnation à mort était apposé sur chacun de nos domiciles, nos parents ayant subi de leur côté la brimade des autorités procédant à leur interrogatoire à notre sujet. Suite.

http://patrimoinemartinique.free.fr/lesdissidents.htm

Au niveau extérieur, 4 000 à 5 000 Antillais (1) s'échappent de Martinique et de Guadeloupe (2) entre 1940 et 1943, surtout en 1942 et 1943, à bord de frêles esquifs, en direction des îles anglaises voisines de la Dominique et de Sainte Lucie, quelquefois Antigua - l'un des plus connus est Frantz Fanon. Là, ils s'engagent dans la France Libre et sont dirigés vers les Etats-Unis, pour y être formés. À la Dominique, un premier convoi de 325 hommes part le 11 octobre 1942, un deuxième convoi de 108 évadés le 1er janvier 1943, un troisième de 96 volontaires le 4 avril suivant, un quatrième de 33 personnes le 29 avril et le dernier de 929 personnes le 10 juin. En juillet, après le ralliement de la Martinique et de la Guadeloupe, il reste 3 000 hommes à rapatrier. En Guyane, les « dissidents » tentent de rejoindre le Surinam.

Pour combattre cette « dissidence », les autorités vichystes prennent le 10 septembre 1940 un décret-loi « relatif aux mesures à prendre aux Antilles et à la Réunion, à l'égard des individus dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique ». Trois jours plus tard, un arrêté institue le Fort Napoléon, aux Saintes, comme « lieu d'internement pour les individus dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique ». Transformé en prison, le Fort Napoléon est, avec le Fort Saint-Charles, en Guadeloupe, et les Îles du Salut, en Guyane, le principal centre d'internement des « dissidents ». Entre 1940 et 1943, selon une étude, il y aurait eu 137 internés au Fort Napoléon (3).

De même, l'amiral Robert fait multiplier les rondes sur les côtes et les patrouilles en mer.

En 1941, une dizaine de personnes, en majorité originaires de la métropole, sont internées au camp de Balata, au Fort Desaix ou dans la cale des navires de guerre.

Georges Chalono et Joseph de Reynal sont envoyés au Fort Napoléon pour avoir collé le V de la victoire sur leur voiture.

Le 9 mars 1941, en Martinique, Maurice des Étages est arrêté pour avoir fourni un canot avec un équipage et de l'argent à trois sous-officiers, Hervé de France, Henri Dubois et Chapeyrou, arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à s'embarquer pour Sainte-Lucie. Interné 8 huit mois à bord du croiseur Émile

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